Le Prince Albert II et la Princesse Caroline célèbrent Duchamp : l’art du jeu royal au Casino de Monte-Carlo

Un siècle après sa création, « L’Obligation pour la roulette de Monte-Carlo » de Marcel Duchamp a brillé sous les ors du Casino devant la Famille Princière, transformant la Salle Blanche en temple de l’avant-garde où roulettes, citrons et poésie ont valsé ensemble.
Jeudi 8 mai, la Salle Blanche du Casino de Monte-Carlo s’est métamorphosée en sanctuaire artistique pour célébrer le centenaire de l’œuvre emblématique de Marcel Duchamp. le Prince Albert II, accompagné de la Princesse de Hanovre et de Alexandra de Hanovre, a présidé cette soirée mémorable où l’art conceptuel a rencontré le grand jeu monégasque.
CasinOpéra : quand citrons et roulettes font symphonie
L’événement s’est ouvert sur une performance audacieuse de l’artiste Luciano Chessa. Son œuvre « CasinOpéra », conçue pour soprano, piano, caisse claire et deux tables de roulette européenne, a nécessité pas moins de cent citrons pour raconter la métamorphose de Monaco. Au cœur de cette création, le poème inédit « Ri Limunairi » de Louis Notari évoque avec nostalgie les cueilleurs de citrons du XIXe siècle, témoins d’une Principauté qui troquait ses vergers parfumés contre les fastes de la Société des Bains de Mer.






L’Obligation : quand Duchamp mise sur l’art
L’œuvre célébrée, créée en 1924, incarne l’esprit facétieux de Duchamp. Cette pseudo-action de société, vendue 500 francs avec promesse de 20% d’intérêts, devait financer un système infaillible pour gagner à la roulette. Mais c’est bien l’art qui gagne la mise : avec sa photographie prise par Man Ray et ses jeux de mots en filigrane (« moustiques, domestiques, demistock »), Duchamp transforme un titre financier en chef-d’œuvre conceptuel.
De l’Atrium à la Salle Blanche
Exposée depuis le 1er mai dans l’Atrium du Casino, l’œuvre a trouvé son apothéose lors de cette soirée où Benjamin Laugier, commissaire du projet et chef des publics au NMNM, a dialogué avec l’artiste Giovanni Casu. Les invités ont ensuite pu s’essayer à la roulette européenne, bouclant ainsi la boucle entre l’art et le jeu.
Björn Dahlström, directeur du NMNM, et Stéphane Valeri, Président-Délégué de la SBM, ont orchestré cette rencontre exceptionnelle entre l’avant-garde artistique et la tradition monégasque, prouvant que, cent ans plus tard, Duchamp continue de faire tourner les têtes… et les roulettes.