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Reportage

Le Prince Albert II célèbre les lauréats du concours de langue monégasque

Concours langue monégasque 2025 Prince Albert II
Le Prince Albert II et le Maire de Monaco, Georges Marsan, entourés des 68 lauréats du concours de la langue monégasque 2025 © Charlie Gallo / Mairie de Monaco

Cette année 1911 élèves, scolarisés du CM2 à la Terminale, ont pris part aux épreuves écrites du concours. Les 68 meilleurs ont été récompensés hier soir, dans la cour d’honneur de la Mairie de Monaco, en présence du Prince Albert II et du Maire de Monaco, Georges Marsan.

Dans la cour d’honneur de la mairie, l’attente est palpable pour les 68 élèves du collège Charles III et François d’Assise-Nicolas Barré (FANB) ayant passé le concours de langue monégasque, organisé de concert par l’Institution Communale, la Direction de l’Éducation Nationale de la Jeunesse et des Sports (DENJS) et le Comité National des Traditions Monégasques. Après l’étape des épreuves écrites, qui se sont déroulées du 12 au 14 mai, les oraux se sont terminés il y a une dizaine de jour le vendredi 6 juin.

Des jeunes concernés par l’héritage culturel

Camille Bertolucci, 11 ans, fait partie des dix étudiants les plus assidus de la classe de sixième du collège FANB qui ont présenté le concours. Une élève « sérieuse, qui écoute et qui participe avec envie » comme la présente sa professeure pour qui cette attitude représente plus de 90 % de l’apprentissage de la langue. « J’étudie le monégasque depuis la primaire, c’est une langue assez proche de l’italien, nous avait expliqué la jeune Camille à la sortie de son examen oral le jeudi 5 juin dernier. Je suis née à Monaco, donc je trouve ça important de connaître la langue. J’ai par exemple découvert toute l’histoire de Sainte Dévote en apprenant le monégasque ».

Isabelle Albanese, coordinatrice des professeurs de monégasque © Monaco Tribune – Benjamin Godart

Pour Isabelle Albanese, professeure et coordinatrice des professeurs de monégasque cette connaissance de la culture du pays constitue l’un des objectifs du concours : « Le but est de faire la promotion de notre culture et de notre histoire, raison pour laquelle le Prince Albert II est particulièrement investi dans cet apprentissage et tient à être présent chaque année lors de la remise des prix. Le concours vise aussi à encourager les élèves à échanger en monégasque, à aimer cette langue, à partager leur enthousiasme et à la diffuser dans leurs foyers. »  

Valoriser le patrimoine vivant

Si certains élèves, comme Camille, se sont entrainés à se présenter en monégasque avec leur famille ou leurs amis pour les examens, d’autres ont préféré la rigueur de la révision en solitaire. C’est le cas de Flavia Renino, une jeune d’origine italienne, également en classe de sixième au lycée FANB, qui parle déjà le français et l’anglais en plus de sa langue natale. « Le plus facile à apprendre et à comprendre ce sont les mots transparents avec les autres langues que je parle. Mais le plus difficile c’est de conjuguer les verbes, ce n’est pas mon fort. » Son grand frère apprend lui aussi le monégasque, « mais on ne parle pas ensemble puisque ça ne nous vient pas naturellement », confie Flavia en affichant un sourire timide.

Les professeurs le conçoivent : à l’instar de toutes les langues vivantes, la restitution représente la partie la plus difficile du processus. « La prononciation est compliquée, surtout lorsqu’il y a la lettre ‘c’ ou bien des accents », confirme Camille. Du côté des enseignants, le défi consiste à accoutumer la population au monégasque. « Notre principale difficulté c’est d’enseigner une langue qui n’est pas véritablement parlée. U barbagiuan, u picin tocu… Les élèves ne le remarquent pas toujours mais on a pourtant beaucoup de magasins, d’abri-bus et de rues écrites en langue monégasque », souligne avec optimisme Isabelle Albanese.

Cultiver la transmission

Malgré ce souci, l’essentiel semble prendre racine chez ces jeunes générations. « Comme c’est une langue nationale on apprend beaucoup sur les traditions monégasques comme celle du pain de natale », observe Flavia.

« Passé l’enseignement obligatoire jusqu’en 3ème, le monégasque devient une option en seconde. À partir de là on peut travailler davantage puisqu’on passe à deux heures de cours par semaine. Nous sommes fiers de voir que nous avons 11 élèves qui poursuivent cette option en 1ère l’année prochaine », se félicite quant à elle Isabelle Albanese.

Une cérémonie pour défendre une cause nationale

Présent tout au long de la cérémonie, le Prince Albert II a récompensé les meilleurs élèves de chaque promotion. Un moment lancé par l’hymne monégasque, qui a été chanté par la chorale U Cantin d’A Roca qui fête cette année ses 30 ans. S’en est suivi un défilé d’élèves de tous âges, allant récupérer leurs lots auprès des nombreuses personnalités monégasques présentes, récompensant une année de travail acharnée. Cinq élèves sont montés sur scène pour présenter une pièce de théâtre subtile et humoristique, mélangeant monégasque et français, avec comme sujet principal l’intelligence artificielle.

Pour Isabelle Albanese, c’est une année de travail qui se conclut : « C’est vraiment une satisfaction pour l’ensemble des élèves. C’est mérité, c’est un pur bonheur.» Plaisir partagé par Camille et Flavia, récompensées par le maire et le Prince. « C’était très bien grâce à mon professeur, puisqu’elle enseigne très bien ! » exprime avec gratitude la jeune italienne qui a également pu poser aux côtés du Prince Albert II : « Ça met un peu d’adrénaline, c’est impressionnant ».