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Récit

Ivre et sous l’emprise de drogues, il vole un scooter à Monaco le soir du nouvel an

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Les vols ont eu lieu à Monaco entre juillet et novembre 2022 - © Monaco Tribune

Le jeune prévenu indique n’avoir aucun souvenir de ce qu’il s’est passé.

« Ça aurait pu se finir à la morgue ! » Lorsque le Président du Tribunal de Monaco s’adresse à Martin*, qui est arrivé menotté et escorté de deux policiers ce mardi matin, le ton est sévère. Car le jeune étudiant français, originaire de Mougins, comparait pour le vol d’un scooter en Principauté, qu’il a ensuite conduit sans casque et sous l’emprise d’alcool et de drogue.

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Les faits remontent au 1er janvier 2023, vers 7 heures du matin. Martin et ses amis viennent de passer la soirée du nouvel an à Monaco, en consommant beaucoup d’alcool.

Pendant ce temps, Hélène*, employée à l’Hôtel Fairmont, ne retrouve pas son scooter. Inquiète, elle appelle la Sûreté Publique, pour s’assurer que le deux-roues n’a pas été placé en fourrière. La police ne trouve aucune trace du scooter, mais est appelée peu après pour un signalement bien particulier : un individu a chuté en deux-roues.

Des traces d’alcool, de cannabis et d’amphétamines

Une fois sur place, la police constate que les plaques d’immatriculation correspondent, mais que le conducteur présente également des signes d’ivresse. Et pour cause : son taux d’alcoolémie est évalué à 0,79 mg/litre d’air expiré, contre les 0,25 autorisés.

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Les tests salivaire et sanguin attestent également d’une consommation de cannabis et de MDMA, de la classe des amphétamines. Mais le prévenu indique qu’il n’a aucun souvenir d’en avoir consommé. « Je buvais un coup avec mes amis sur le port de Monaco, le soir du 31 décembre, ensuite on est allés dans une boîte éphémère… Et puis c’est le black-out. »

L’étudiant reconnaît toutefois avoir fumé du cannabis… Mais trois ou quatre jours auparavant. « Ce n’est pas ce que dit le médecin, rétorque le Président. Au vu de vos résultats d’analyse, la consommation était plus récente. »

Quant à la prise de MDMA, là encore, Martin paraît désarçonné. « J’ai bu un verre qui était sur notre table dans la boîte, explique-t-il. Après, je ne me souviens plus de ce qu’il s’est passé. J’ai juste une image floue de ma garde à vue, mais je n’étais pas vraiment conscient… »

« La police vous a laissé dégriser, le coupe le Président. Vous avez été auditionné à 15h35, vous avez eu le temps de redescendre. » Mais le jeune homme l’affirme : il n’a aucun souvenir d’avoir consommé de la drogue pendant la soirée. « J’étais inconscient, c’est peut-être arrivé à ce moment-là », dit-il. Des explications qui ne semblent pas convaincre le Président. D’autant que Martin a refusé de décliner l’identité de ses amis, pour qu’ils puissent confirmer ou infirmer ces déclarations. « Je ne voulais pas affecter d’autres personnes », se justifie-t-il.

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Trois ou quatre chutes avant l’interpellation

Néanmoins, le jeune homme reconnaît avoir bu entre cinq et six verres d’alcool. « Rien que ça, ça suffit à ne plus savoir ce que l’on fait », pointe le Président, qui s’intéresse ensuite à la consommation de drogue du prévenu. « Je ne consomme pas souvent du cannabis… 4 ou 5 fois par mois, pas plus. » « C’est-à-dire une fois par semaine », souligne le Tribunal, qui lui rappelle qu’il a déjà été condamné une fois en tant que mineur, pour… consommation de cannabis. « Et après, on s’étonne de ne plus se souvenir de rien, et de faire n’importe quoi », reprend le Président. « Je suis vraiment désolé », répond le prévenu.

De son côté, le Procureur est ferme : au vu de l’état du scooter, qui est tombé trois ou quatre fois avant l’interpellation, Martin a eu de la chance. « Heureusement que c’était un scooter qui était à disposition, dit-elle. Si ça avait été une voiture puissante, comme une Ferrari ou une Lamborghini, ça aurait été un carnage. Vous pouvez remercier la police : vous êtes en vie ! » La magistrate requiert quatre jours de prison ferme, qui couvrent ceux déjà effectués, et trois ans d’interdiction de conduire à Monaco.

L’avocat de l’accusé appelle à l’indulgence : cette expérience doit servir de leçon au jeune homme, qu’il qualifie « d’étudiant brillant. » Il ajoute par ailleurs que le père de l’accusé s’est engagé à prendre en charge les dommages infligés au scooter.

Finalement, Martin est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et est condamné à huit jours de prison ferme. Il devra également s’acquitter d’une amende de 45 euros pour conduite sans casque.


* Prénoms modifiés

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