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Récit

6 écrivaines à découvrir à la Médiathèque de Monaco

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© Monaco Tribune

Le mois de mars est notamment marqué par la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars précisément. À cette occasion, la Médiathèque de Monaco nous recommande les ouvrages de plusieurs auteures.

« On voulait à la fois présenter des écrivaines méconnues, dont l’oeuvre a marqué la littérature, et les nouveaux talents parce qu’il y a eu de beaux ouvrages récemment », introduit la conservatrice adjointe de la Médiathèque de Monaco, Céline Sabine.

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1. Chienne et louve

  • Chienne et louve, Joffrine Donnadieu – Éditions Gallimard, 2022.

C’est le second roman de Joffrine Donnadieu. L’histoire d’une amitié improbable entre une jeune fille sans argent, qui rêve de devenir comédienne et une vieille dame, chez qui elle loge. « C’est une cohabitation presque forcée. Elles ont toutes les deux une personnalité très attachante et, malgré le fait que ce soit un sujet assez rabattu, celui de deux personnes antagonistes qui vont tisser des liens, il y a quelque chose de différent dans ce roman », développe Ghislaine Rapaire, attachée au sein de la Médiathèque de Monaco. Derrière cette singularité, une écriture percutante mêlant nervosité et humour. « L’autrice a également très bien documenté le monde de la nuit, de la prostitution, parce qu’elle s’est renseignée », poursuit Céline Sabine. Un univers au coeur de l’ouvrage et des tourments de la jeune fille, exposant « la difficulté pour ces jeunes qui sont d’un niveau social très bas et qui veulent s’en sortir ».

2. Hôtel Berlin 43

  • Hôtel Berlin 43, Vicki Baum – Éditions Métailié, 2021.

Vicki Baum est une romancière américano-autrichienne du 20ème siècle. C’est en faisant l’inventaire de la médiathèque que Sophie Gargiulo est interpellée par son oeuvre. « C’est aux États-Unis qu’elle a fait une très belle carrière. La plupart de ses livres sont devenus des films », découvre la bibliothécaire. Citons Le château de verre, en 1950, avec Michèle Morgan et Jean Marais ou encore Futures Vedettes en 1955, avec Jean Marais et Brigitte Bardot. Au total, l’écrivaine a publié une cinquantaine d’ouvrages. Hôtel Berlin 43 est l’un de ses best-sellers, « un livre visionnaire selon les critiques ». L’histoire se déroule en 1943 dans un hôtel à Berlin où se côtoient dignitaires nazis et personnes les fuyant. Une jeune actrice très prisée du Führer fait connaissance d’un étudiant, lui contre le nazisme. « La critique estime que c’est un roman d’anticipation. Raids aériens, exil des nazis, l’autrice évoque ces événements qui n’arriveront que plus tard », conclut Sophie Gargiulo.

3. Tenir sa langue

  • Tenir sa langue, Polina Panassenko – Éditions de l’Olivier, 2022.

Voilà le premier roman d’une auteure franco-russe. Une jeune femme entame une action en justice, en France, pour pouvoir utiliser la graphie d’origine de son prénom d’origine : Polina. À son arrivée en France, son prénom est francisé en « Pauline ». « C’est un roman autobiographique. L’histoire racontée par l’autrice est en fait un prétexte pour pouvoir raconter sa jeunesse en URSS où elle est née, qu’elle quitte après la chute du pays », expose Céline Sabine. Souvenirs d’enfance, premiers pas à l’école française, la barrière de la langue car elle ne parle que russe.. Tout cela est raconté au travers d’un langage « de petite fille ». « L’ouvrage incarne tout un questionnement sur l’identité, à travers la langue. Comment la langue façonne les personnes, leur histoire et tout particulièrement les exilés, comme l’autrice et sa famille » Le thème abordé est pour le moins original, « dans un récit intime mais rempli d’humour, notamment sur son expérience à l’école ».

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4. En salle

© Fnac
  • En salle, Claire Baglin – Éditions de Minuit, 2022.

En salle est un premier roman également, sur le sujet des fast-food. « C’est un sujet que l’on peut traiter de manière documentaire, qui est d’ailleurs assez documenté mais ici, nous avons deux récits parallèles qui sont de la fiction », débute Ghislaine Rapaire. La narratrice est originaire d’un milieu précaire et lorsqu’elle était jeune, elle se rendait, une fois par semaine, dans un fast-food. Parallèlement, plusieurs années plus tard, à l’occasion d’un job d’été, elle découvrira l’envers du décor en y travaillant. « Tout au long de l’ouvrage, elle alterne de la partie enfance à celle adulte. On passe de l’émerveillement ressenti pendant ses repas hebdomadaires, le plaisir de la nourriture, de l’ambiance et des jeux, à la réalité d’un travail à la chaîne, du profit à tout prix, de la hiérarchie marquée, autant que les odeurs dans les cuisines », développe la bibliothécaire. Cet ouvrage se lit comme une fiction mais repose en fait sur l’expérience de l’autrice, qui la joindra à de nombreuses remises en question.

5. La librairie sur la colline

© Éditions Globe
  • La librairie sur la colline, Alba Donati – Éditions Globe, 2022.

Passée la cinquantaine, Alba Donati choisit de fonder une librairie au dans son village d’enfance, au coeur d’un coin reculé de la Toscane. « C’est un récit personnel, un journal, où l’autrice va nous raconter toutes les problématiques liées à l’ouverture de cette librairie », fait observer Ghislaine Rapaire. Pour faire face à un incendie et aux confinements liés à la crise sanitaire du covid-19, Alba Donati pourra compter sur la solidarité des habitants de son village dont l’histoire nous sera aussi contée. « En plus d’un joli récit, nous avons le droit à plusieurs recommandations de livres à la in de chaque chapitre. Ce sont les ouvrages qu’elle souhaite acheter pour sa librairie. On a qu’une envie, c’est de les découvrir », sourit la bibliothécaire, rapidement rejointe par Céline Sabine et Sophie Gargiullo pour qui il est « frustrant de voir qu’ils ne sont pas tous traduits (rires) ».

6. Barbara Pym

  • Les ingratitudes de l’amour, Barbara Pym – Éditions À vue d’oeil.
  • Comme une gazelle apprivoisée, Barbara Pym – Éditions Belfond, 2021.

Née au début du 20ème siècle, Barbara Pym dépeint la société anglaise « avec beaucoup d’humour ». Après avoir connu un franc succès, l’autrice disparaît peu à peu du devant de la scène des années 60 à 80. « À titre posthume, elle a de nouveau du succès. Toute son oeuvre est rééditée petit à petit. On redécouvre et on apprécie ce côté cosy, les histoires se passant toutes à la campagne anglaise », relate Sophie Gagiulo.

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