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Interview

Le CHPG dispose d’une nouvelle arme « révolutionnaire » pour soigner l’hypertension 

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Les bénéficies de l'intervention n'apparaissent qu'au bout de deux ou trois mois, et s'amplifient au cours du temps © CHPG

Il s’agit de la dénervation rénale par ultrasons qui se déroule sous anesthésie générale pendant une trentaine de minutes.

Elle touche un adulte sur trois en France* soit 17 millions de personnes… Si l’hypertension est à première vue une pathologie sans danger, elle peut provoquer de graves complications pouvant entrainer la mort. Elle est en effet la première cause d’accident vasculaire cérébral (AVC), la première cause de démence, la deuxième cause d’infarctus et la deuxième cause d’insuffisance cardiaque. Indolore et sans symptômes particuliers, elle n’est que dans un cas sur deux détectée, d’où son surnom de « tueur silencieux ».

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Sachez qu’une tension « normale » ne doit pas dépasser 14/9 cm de Hg et que vous pouvez la mesurer seul grâce à un tensiomètre (au bras ou au poignet) qui s’achète aisément en pharmacie ou dans certaines grandes surfaces à un prix raisonnable de quelques dizaines d’euros. Le test à faire chez soi est d’ailleurs recommandé par les professionnels de santé puisqu’il évite « le syndrome de la blouse blanche », soit l’anxiété – et donc l’augmentation de leur tension artérielle – liée à une visite au cabinet de leur médecin. Vous retrouverez la liste des appareils certifiés sur Stridebp.org, dont la version française sera disponible prochainement.

Agir au niveau des reins

Pour soigner les patients souffrant d’hypertension, le CHPG avait jusqu’alors deux solutions : agir sur l’hygiène de vie (manger moins de sel, perdre du poids, pratiquer une activité physique, stopper le tabac), ou proposer un traitement médicamenteux. Mais depuis une quinzaine de jours, une troisième option est proposée : il s’agit de la dénervation rénale par ultrasons en radiologie interventionnelle.

L’intervention nécessite deux nuits à l’hôpital – © CHPG

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Pour celles et ceux qui n’ont pas fait médecine, voici une explication simple du Professeur Atul Pathak qui porte la casquette de Président de la Société Française d’Hypertension : « lorsque vous êtes hypertendu, le système du stress est augmenté. Ce dernier est présent dans tout le corps, y compris dans des fibres nerveuses qui se trouvent autour des artères menant aux reins et qui communiquent avec le cerveau ».

La dénervation rénale consiste à détruire ces petits fils électriques autour de l’artère du rein qui seraient responsables de l’hypertension artérielle. « Pour accéder à l’artère rénale, nous passons par l’artère fémorale qui se trouve au niveau de l’aine, et nous remontons avec un petit fil sur l’extrémité duquel est installé une technologie émettant des ultrasons responsables de la destruction. C’est une vraie révolution », poursuit le spécialiste.

Une grande première le 8 mars

Ainsi, le 8 mars 2024, les équipes de cardiologie du Professeur Atul Pathak et de radiologie interventionnelle du Professeur Giuseppe Guzzardi ont réussi cette grande première de traiter deux patients hypertendus sur lesquels traitements médicamenteux n’avaient pas d’effet, grâce à cette méthode « très sûre », dont les prémisses sont nées en Australie en 2009 par le bais d’une start-up américaine. « C’est une technique qui permet de réduire la pression artérielle en évitant le recours à trop de médicaments ou en éviter ceux pouvant entraîner des effets indésirables », assure le chef de service cardiologie du CHPG, tout en n’excluant pas la possibilité qu’il y ait des « non-répondeurs », soit des patients sur lesquels cette innovation thérapeutique n’aura pas d’effet.

Les femmes sont particulièrement exposées à l’hypertension car cette pathologie peut être liée à la pilule contraceptive, la grossesse ou encore la ménopause.

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Actuellement, l’hôpital monégasque a la possibilité de traiter 25 patients, mais ce nombre devrait accroitre rapidement. « Je pense que cette année nous devrions pouvoir atteindre 100 », projette le Professeur Atul Pathak. À savoir que le CHPG est le seul établissement à proposer la technologie sur un rayon allant de Gênes en Italie, à Perpignan.

* Selon les chiffres de Santé publique France en 2023.

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