Récit

Un ancien videur de La Rascasse jugé pour une agression sur un client fortement alcoolisé

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La victime s'est vue prescrire 10 jours d'ITT © Unsplash

Un homme a été violemment agressé à la sortie du bar monégasque. L’auteur des faits, un ancien videur, a été jugé et condamné à deux mois de prison avec sursis et au versement de lourds dommages et intérêts.

Le célèbre bar de La Rascasse, souvent animé pour ses soirées festives, a connu un tout autre type d’agitation le 4 février 2023. Une altercation a dégénéré en bagarre, impliquant un homme alcoolisé et un ancien videur du bar, sorti de nulle part.

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Une soirée qui vire au chaos

Tout commence par une dispute entre un homme d’une trentaine d’années très alcoolisé et un barman. Mécontent que sa carte bancaire lui soit retenue « sans raison », l’homme, complètement saoul, s’énerve. Escorté à l’extérieur de l’établissement, il tente de revenir mais est refoulé. Titubant, agressif et menaçant, il finit menotté par les forces de l’ordre. Son comportement est qualifié par le président du tribunal comme « moyen vis-à -vis des forces de l’ordre et des secours. »

Pourtant, ce n’est pas cet homme qui s’est retrouvé sur le banc des accusés. Il est la victime d’une violente agression survenue quelques minutes après ce premier épisode à 4h10. Le président du tribunal raconte que la victime a reçu un coup de poing au visage, suivi de coups de pied alors qu’il était au sol. La victime déjà fortement alcoolisée n’a pas compris ce qui lui arrivait.

Les coups portés lui ont cassé une dent et provoqué des douleurs à de nombreux points. Encore aujourd’hui, il ne se souvient pas totalement de ce qu’il s’est passé ce soir-là.

Après cet évènement, la Rascasse a été totalement évacuée et fermée.

Un accusé en difficulté

L’accusé est un ancien videur de La Rascasse. Il affirme être venu ce soir-là en tant que « simple client avec un ami. » Selon des témoins, des amis de la victime, c’est lui qui aurait porté les coups.

Interrogé au tribunal, il réfute les accusations et affirme ne pas connaître la victime, face à elle. Cette dernière, admet d’ailleurs : « Je ne peux pas affirmer que c’est ce monsieur. » Elle ne se souvient que de cinq silhouettes massives.

A la barre, les explications du prévenu semblent incohérentes, il est visiblement stressé, en sueur, et le président du tribunal tout comme la procureur sont relativement à charge contre lui. On lui demande pourquoi il n’a jamais répondu aux appels de la Sûreté Publique. Le prévenu jure « n’avoir rien reçu. » En revanche, il indique s’être « rendu à la police dès la réception de la convocation. »

Si pendant la première audience auprès de la police le prévenu ne se souvenait pas de cette soirée spécifiquement, le jour de l’audience au tribunal, les faits lui sont plus clairs. Cette nuit, l’homme se souvient avoir été contrôlé par la police mais comme ça lui arrive de temps en temps à Monaco. « Je déteste la violence. J’ai une fille. A 48 ans, je n’ai jamais frappé pas même mon ex-femme. Je ne vois pas pourquoi j’aurais fait ça », se justifie-t-il. Malgré un casier judiciaire vierge, ses explications sont jugées incohérentes.

« Entièrement responsable »

L’avocat de la victime explique que son client attend depuis deux ans de comprendre pourquoi il s’est fait agressé gratuitement provoquant 10 jours d’ITT. Il réclame 8 277 € pour couvrir les préjudices subis comprenant les frais de justice, les frais dentaires, les radios de contrôle chaque année et le remplacement de la facette posée sur la dent cassée d’ici une dizaine d’années.

Après délibération, le tribunal a reconnu l’ancien videur coupable et « entièrement responsable. » Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis, ainsi qu’à verser à la victime 1 060,37 € pour le préjudice corporel, 500 € pour le préjudice moral, et 1 500 € pour les frais d’avocat.