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Analyse

Traduction par l’IA : Monaco rejoint la conversation à une époque où nos modes de communication changent

InlexIA
InlexIA : un nouvel outil de traduction par l'IA développé à Monaco

Un nouveau module de traduction par l’IA, conçu à Monaco et développé pour les sites web gouvernementaux, permet la publication instantanée de contenu en plusieurs langues. Ce projet marque l’entrée de Monaco dans un domaine technologique qui, d’après certaines estimations, pourrait atteindre une valeur de 55,6 milliards de dollars d’ici 2032.

La nouvelle version du site de tourisme de la Principauté, Visit Monaco, ainsi que sa page consacrée aux événements culturels, culture.mc, font désormais partie des portails internet gouvernementaux qui proposent leur contenu dans jusqu’à 10 langues, et cela grâce à InlexIA de Inforca.

L’évolution des outils linguistiques en ligne

Babel Fish, le premier outil de traduction en ligne, est lancé en 1997, proposant une alternative aux dictionnaires ou aux traducteurs humains. En 2006, Google Translate fait son apparition sur la scène et devient rapidement l’outil de traduction en ligne le plus populaire. Il compte aujourd’hui plus de 500 millions d’utilisateurs quotidiens à travers le monde. Or, sa dépendance initiale sur l’association statistique de fréquences de mots à travers d’innombrables textes bilingues aura conduit à certaines maladresses et incongruités.

Ces dernières années, le développement de réseaux neuronaux artificiels – des systèmes inspirés de la structure du cerveau humain et utilisés par l’IA (intelligence artificielle) pour se former à l’aide de bases de données massives – a permis d’améliorer l’offre de Google et de développer des nouveaux outils d’IA générative, tels que OpenAI ou Deepl, qui sont dotés d’une meilleure compréhension du contexte et du sens.

Quiproquo : autant d’opportunités que de défis

« Alors que les outils IA offrent des capacités remarquables et un grand potentiel en matière d’efficacité, ils constituent également un défi de taille en termes d’exactitude, de fiabilité et d’éthique » estime le Chartered Institute of Linguists au Royaume-Uni.

Selon un sondage effectué au Royaume-Uni, 37% des traducteurs ont déjà eu recours à des outils d’IA générative dans leur travail. Parmi les avantages de l’IA figure une plus grande efficacité, certes, mais elle a également tendance à générer des traductions « hallucinatoires ». En outre, en raison de son inhabilité à proprement capturer les nuances et le flux du langage, elle requiert souvent une intervention humaine. Alors que l’IA se répand, de nombreux traducteurs rapportent que la nature de leur travail a changé, et qu’ils se voient de plus en plus confiés des tâches de post-édition de traductions automatiques.

Humains contre machines : le coût humain de l’automatisation

Un sondage mené en 2024 suggère que l’IA a coûté leur travail à un tiers des traducteurs, et évoque des inquiétudes concernant son impact sur les écoles de langues et les universités, ainsi que la perte culturelle qui lui est associée.

Des questions éthiques abondent également. Elles concernent le « vol » de la propriété intellectuelle, notamment des textes utilisés pour former les IA, la perte d’emploi et de travail au profit des robots, et les préoccupations des consommateurs soucieux de communications authentiques et fiables.

InlexIA : Monaco polyglotte rejoint la conversation

« Cette technologie permet à la Principauté de communiquer plus efficacement, tout en allégeant la charge de travail de ses équipes » nous explique Marc Stanciu, Président-Directeur Général d’Inforca. « Il s’agit d’une innovation conçue pour Monaco – et pour ceux qui souhaitent rendre leur site plus accessible. »

En combinant les capacités des outils de traduction tels que DeepL et OpenAI, InlexIA est incorporé aux sites web et identifie les meilleures traductions dès la publication d’un article. Les éditeurs peuvent alors revoir les traductions, pour en peaufiner les titres ou corriger les erreurs. En plus de traduire des pages de contenu et les adapter aux différents dialectes, tels que le portugais brésilien, InlexIA traduit également les métadonnées et les tags afin d’optimiser le positionnement du site sur les classements régionaux de Google.

Les différentes entités du gouvernement monégasque, y compris la Direction du Tourisme et des Congrès, déclarent que le contenu traduit à l’aide de cet outil a été mis en ligne dix fois plus vite et à un coût réduit, tout en en maintenant la qualité rédactionnelle.

« Vous pouvez vendre des produits à travers le monde, et maintenant vous pouvez également envoyer des messages de marketing, instantanément, dans la langue du consommateur » nous dit Kelly Campbell chez Inforca. « Cela s’avèrera extrêmement avantageux pour de nombreuses entreprises – et nous espérons que ce sera également le cas dans d’autres pays. »

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Une technologie à la fois crainte et respectée

Alors que la traduction par l’IA devient de plus en plus sophistiquée, une question demeure : est-il possible que les machines atteignent une fiabilité absolue et remplacent les traducteurs en capturant pleinement l’essence et la qualité du discours humain ?

Les fonctionnalités futures d’InlexIA, en cours de développement, comprennent l’adaptation du ton du texte et la revue prépublication, ainsi que des outils d’affinement pour rendre ses traductions plus « humaines ».

« L’IA donne lieu à certaines préoccupations » reconnait Kelly Campbell. « Mais nous proposons de nouveaux services qui génèrent énormément de travail dans la sphère numérique. Il est essentiel d’aller de l’avant et de travailler avec la technologie. »

Avec l’attention accrue que Monaco porte à sa transformation numérique, ses développements en matière d’IA renforcent sa position de leader technologique, avec un impact local et international.