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Brève

Une fête nationale entre tradition et modernité

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Les célébrations de la fête nationale viennent de s’achever. Depuis Rainier III, sa date est fixée au 19 novembre. Cette journée où s’exprime le lien qui unit les Monégasques à leur souverain célèbre l’indépendance de la principauté.

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Jour de fête hier à Monaco. Et, plus précisément, jour de fête nationale. Une tradition instaurée par le prince Honoré III, le 16 mai 1734. Celui qui est surnommé « Honoré le Pieux », entendait ainsi rendre hommage à saint Honoré, évêque d’Amiens vers l’an 600, béatifié au XIIIe siècle. Les princes qui lui succèdent à Monaco conserveront cette tradition d’une fête nationale qui change de date en fonction du jour de célébration de leur saint patron.

C’est Rainier III qui brise la coutume en fixant la fête au 19 novembre, jour de son intronisation. En mémoire de son père, Albert II ne change rien. Ainsi, si sa vocation religieuse demeure, la journée devient progressivement une manifestation de l’attachement des monégasques à leur prince, héritier de la plus ancienne dynastie régnante du monde. La principauté est certes un des plus petits Etats de la planète, mais elle a toujours su conserver son indépendance, hormis une courte période au début du XIXe siècle. La journée du 19 novembre célèbre donc aussi l’indépendance de Monaco en tant que nation souveraine. Mais une nation dont le destin est indissociablement lié à sa famille princière.

Le Rocher se pare des ses plus beaux atours

Pour sa fête nationale, le Rocher se pare de ses plus beaux atours pour une célébration mêlant tradition et modernité. Hier, fenêtres et balcons étaient pavoisés aux couleurs rouge et blanche de la principauté dans une ambiance marquée par la simplicité et la proximité.

Et, puisqu’à Monaco le catholicisme est religion d’Etat, la journée a commencé par une messe solennelle d’action de grâce célébrée par l’archevêque de Monaco, Mgr Barsi, en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée.

Le prince Albert II passe les troupes en revue

La famille princière a ensuite rejoint le palais où des centaines de Monégasques s’étaient rassemblés dans la cour d’honneur en agitant des drapeaux. Le prince Albert II a alors effectué une revue des troupes, remettant une série de décorations à des membres de la Force publique. Le colonel Tony Varo l’accompagnait.

Durant cette cérémonie protocolaire, le reste de la famille princière s’affichait aux fenêtres du palais. La princesse Charlène et les jumeaux princiers, le prince Jacques et la princesse Gabriella, étaient bien présents. On reconnaissait aussi la princesse Caroline de Hanovre et la princesse Stéphanie avec leurs enfants.

Ce fut ensuite au tour des carabiniers du prince, des sapeurs-pompiers et de la Sûreté publique de défiler avec leurs véhicules. En cette date anniversaire de la fin de la Première guerre mondiale, vingt-deux militaires arboraient l’uniforme bleu des poilus de 14.

Hommage aux poilus

L’orchestre des Carabiniers, dont la marraine n’est autre que la princesse Stéphanie, a alors interprété des marches militaires. Dont « La Marche des alliés », écrite en 1917 par Xavier Granier, un jeune monégasque de 18 ans. Un beau moment d’émotion renouvelé avec l’interprétation du chant emblématique des alliés pendant la Grande Guerre : « Verdun, on ne passe pas ». Un chant patriotique, écrit en 1916, aux paroles quelque peu datées mais non dénuées d’une certaine poésie guerrière : « Mais nos enfants, dans un élan sublime/Se sont dressés… »

Puis, comme chaque année, l’histoire s’est inscrite dans le présent le plus contemporain avec la présence d’un comédien en habit de moine lançant des séquences musicales depuis sa tablette tactile. Ce dernier jouait le rôle de François Grimaldi, dit « Malizia », le rusé, qui, déguisé en franciscain, enleva par surprise la forteresse de Monaco, alors génoise, en 1297. Réincarné en 2018, le fondateur de la dynastie joue « Thunder », d’Imagine Dragons, ou le générique de la série Game Of Thrones.

Ravis, les spectateurs ont acclamé une dernière fois la famille princière qui, au balcon du palais, a fini par se retirer. Ainsi vont, depuis près de trois siècles, les fêtes nationales sur le Rocher.