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Récit

Rybolovlev contre Bouvier : fin de l’affaire monégasque

Rybolovlev Bouvier
DR

Initiée à Monaco par l’homme d’affaires russe Dmitri Rybolovlev contre le marchand d’art suisse Yves Bouvier, la procédure pénale pour escroquerie et blanchiment a été définitivement annulée par la Cour d’appel de Monaco. En revanche, la procédure ouverte à Genève suit son cours.

Le verdict est tombé. Intentée en 2015 par le propriétaire de l’AS Monaco contre le marchand d’art suisse, la procédure pour escroquerie a été annulée, mercredi 8 juillet. Les transactions concernaient trois tableaux, un de Vinci, un Gauguin et un Rothko, que l’homme d’affaires russe accusait Yves Bouvier de lui avoir surfacturé.

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« Une victoire totale et définitive à Monaco »

« C’est une victoire totale et définitive à Monaco. Voilà cinq ans que je clame mon innocence, et aujourd’hui la justice monégasque m’a enfin donné raison », a déclaré Yves Bouvier dans un communiqué transmis à Monaco Tribune.

Le 12 décembre 2019, contre toute attente, la procédure contre M. Bouvier avait été intégralement annulée par la Chambre du conseil de la Cour d’appel de Monaco, au motif qu’elle était inéquitable et avait été menée de «manière partiale et déloyale ». Dmitri Rybolovlev avait fait appel de cette décision.

« Des raisons purement procédurales »

Les avocats de Dmitri Rybolovlev insistent, dans leur communiqué, sur le fait que « cette annulation s’explique par des raisons purement procédurales – et non par une absence de charges à l’encontre d’Yves Bouvier » et rappellent le fond de ce dossier : « De 2003 à 2015 Yves Bouvier a été mandaté par les sociétés liées à la famille Rybolovlev pour organiser l’acquisition de nombreuses œuvres d’art. Contre toute attente, il leur faisait croire qu’il négociait pour elles le meilleur prix auprès des propriétaires des œuvres ; en réalité il le faisait pour son propre compte. Il leur décrivait en détail des négociations purement imaginaires, alors qu’il avait déjà négocié – pour lui-même – un prix largement inférieur à celui qu’il prétendait être parvenu à obtenir. » Ces pratiques auraient eu cours pendant plus de dix ans.

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L’homme d’affaires russe, propriétaire du club de football de l’AS Monaco, estime avoir perdu un milliard de francs suisse (940 millions d’euros) dans l’aventure. Il considère avoir été escroqué et abusé par une personne qui avait sa pleine confiance.

« Rien à voir avec le rôle de M. Bouvier comme marchand d’art »

Dans son communiqué, Me Luc Brossolet, un des avocats de M. Bouvier, prétend que « les attaques de (M. Rybolovlev) n’ont rien à voir avec le rôle de M. Bouvier comme marchand d’art. M. Rybolovlev souhaitait artificiellement déprécier la valeur de sa collection dans le cadre de sa procédure de divorce […], punir M. Bouvier d’avoir refusé de corrompre les juges suisses de son divorce, et espérait en le jetant en prison avec la complicité des autorités monégasques de l’époque s’accaparer le port franc de Singapour et sa technologie pour en construire un similaire à Vladivostok. »

« Les preuves claires et accablantes d’une escroquerie »

Contacté par Monaco Tribune, les conseils de Rybolovlev ont réagi à ses propos. « Rien de ceci n’est vrai. Les plaintes déposées contre M. Bouvier sont fondées sur les preuves claires et accablantes d’une escroquerie de plusieurs centaines de millions d’euros. Pour le reste, les allégations diffamatoires de M. Bouvier et de ses avocats relèvent du fantasme », assurent Me Hervé Temime et Me Martin Reynaud.

Les avocats de M. Rybolovlev ont aussi saisi la justice suisse pour 38 transactions. A Genève, Yves Bouvier est prévenu pour escroquerie, abus de confiance et blanchiment d’argent. « L’instruction progresse » dans ces dossiers, assurent les avocats de l’homme d’affaires russe : « Au cours des six derniers mois plusieurs interrogatoires ont été menés à Genève, dont un le 29 juin passé. » 

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