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Récit

Un ancien militaire condamné pour avoir volé des vêtements à Monaco

loro piana monaco
Arthur Benchetrit / Google

Après 12 ans passés en uniforme, cet ancien de la Navy italienne semble s’être transformé en « fashion victime ».

C’est un profil pour le moins atypique que le tribunal correctionnel de Monaco a jugé mardi 17 janvier dernier. Ancien militaire dans la marine italienne et aujourd’hui ingénieur naval à Monaco. L’homme n’a en effet, rien d’un délinquant.

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Pourtant, le 5 novembre 2022, ce trentenaire a été surpris en train de voler dans une boutique de la Principauté un pull et une écharpe Loro Piana d’une valeur excédant 4 000 euros. C’est le personnel de la boutique de luxe située dans le Carré d’Or Place du Casino, qui a alerté la police en voyant le client sortir avec des articles non payés. De plus, les agents ont remarqué que l’homme était venu quelques jours plus tôt et qu’un tee-shirt étiqueté à 3000 euros avait disparu (les faits n’ayant pas été signalés, le prévenu n’est pas poursuivi pour cela).

Avec des revenus confortables avoisinant les 7500 euros par mois, les magistrats peinent à comprendre l’attitude de l’homme en face d’eux. « Pourquoi voler ? », l’interroge alors le Président. Avec une honte non dissimulée, il répond à l’aide d’un interprète : « Je venais de changer de travail et de ville. À ce moment-là, j’étais sans repères, déstabilisé ». Une explication qui ne convainc pas vraiment le juge : « Il y a des millions de personnes qui changent de poste et qu’on ne retrouve pas en train de voler ! ».

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10 000 euros de vêtements sur lui

En présentant ses excuses, il avoue rencontrer des difficultés à trouver le sommeil depuis les faits. « C’est un épisode unique qui ne se reproduira pas », martèle l’avocate de celui qui semble, selon le tribunal, « être fasciné par les produits de luxe ». En effet, il portait pour « plus de 10 000 euros de vêtements le jour de son arrestation », précise le juge à la lecture du dossier. « Sac Tom Ford, pantalon de la marque Rota, Stone Island, Moschino… », énumère-t-il à voix haute.

« Je pense qu’il n’est pas le seul à aimer les produits de luxe à Monaco, signale Me Bernardi. Oui, il peut se permettre d’acheter ces articles, mais selon moi, il recherche l’adrénaline qu’il ne ressent plus. Vous savez, il a été 12 ans en poste sur un des plus gros navires d’Europe. Lieutenant, 250 personnes étaient placées sous ses ordres. Même si c’est par choix qu’il a quitté l’armée, il se retrouve aujourd’hui employé lambda. »

Jamais condamné à Monaco, ni en France et en Italie, ce célibataire sans enfant « doit chercher au fond de lui-même, et éventuellement avec l’aide d’un psychologue, pourquoi il s’est retrouvé dans cette situation », pense le Procureur qui requiert à son encontre une amende de 1000 euros. « Si cela se reproduit, la peine requise sera beaucoup plus conséquente », prévient-il au passage.

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Le tribunal a suivi les réquisitions du Ministère public, et a accordé de surcroît, la demande de non-inscription de la condamnation au casier judiciaire. « Travailler à Monaco est un grand privilège », glisse en clôture du procès le prévenu dans un soulagement.

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