Récit

Deux policiers monégasques insultés en intervention : l’agresseur convoqué au tribunal

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© Monaco Tribune

Ce commis de salle de nationalité française a outragé et menacé les forces de l’ordre dépêchées au Méridien, après un appel de l’hôtel, une nuit d’octobre dernier.

Alors qu’il était interrogé en tant que prévenu à l’audience correctionnelle le 7 février dernier, ce Beausoleillois originaire du Sri Lanka, se positionne comme victime. A-t-on affaire à des violences policières ? C’est tout ce que va tenter de comprendre le Tribunal.

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Le 1er octobre dernier, la Sûreté Publique est appelée par le voiturier du Méridien pour un individu agité aux abords de l’hôtel. Rapidement arrivées sur place, les forces de l’ordre tentent d’interpeller le jeune de 24 ans, visiblement en état d’ivresse. Les deux agents expliquent à la barre avoir été obligés de plaquer l’homme au sol avant de le menotter, tant le contrôle était difficile.

Lors de son transfert au CHPG dans le but de le dégriser, les policiers reçoivent un flot d’insultes, telles que « sales nazis », ou « sales blancs ». L’homme leur aurait même craché au visage. Scandalisées par la scène, les forces de l’ordre décident de porter plainte, et, dix jours après les faits, le fauteur de troubles est placé en garde à vue.

À ce moment-là, il décide à son tour de porter plainte pour violences. Des violences qualifiées «d’âneries » par l’avocat des deux agents, Me Sosso.« Au moment où vous portez plainte, vous n’avez pas ou plus de traces. Personne n’a rien constaté à l’hôpital le jour de votre interpellation ? », l’interroge le Président. « Non », répond le prévenu.

Les policiers à la barre

Au tour des deux jeunes policiers d’être entendus. « Je ne fais pas ce métier pour recevoir des insultes ni pour frapper, s’explique l’un d’entre eux. Je suis là pour la sécurité de tous. » Autre élément souligné par le Procureur : le prévenu aurait rapporté en garde à vue des blessures à la jambe et au genou, alors que son certificat indique des douleurs au poignet.

« L’uniforme est sali. Nous avons besoin des fonctionnaires de police. Sans eux, la Principauté ne serait pas aussi attractive. Nous devons leur montrer notre soutien », s’exclame l’avocat de la partie civile, tout en demandant 800 euros de dommages et intérêts pour chacun des agents.

Face à eux, l’avocate du prévenu ne cache pas son étonnement face à la plainte des policiers. « Je ne compte plus les fois où j’ai reçu des injures ou des remarques sexistes, mais je ne dépose pas plainte, je sais que cela fait partie des risques du métier. Par ailleurs, mon client est taillé comme une arbalète », précise l’avocate. S’il a déjà été condamné pour usage illicite de stupéfiants en France, « son casier monégasque est immaculé, alors qu’il travaille en Principauté depuis une dizaine d’années », ajoute-t-elle.

Face aux injures à caractère racial, et aux excuses inexistantes de la part du prévenu, le Procureur requiert deux mois de prison avec sursis et 400 euros d’amendes. Après délibération, le Tribunal tranchera pour les deux mois de prison avec sursis sans l’amende, avec en revanche 400 euros à verser à chaque agent.