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Récit

Un bull-terrier attaque une passante et son chien : le propriétaire condamné à Monaco

bull-terrier
© Pixabay

C’est à un individu pour le moins agité que le Tribunal correctionnel de Monaco a eu affaire mardi 21 mars dernier.

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Dans sa déclaration, la plaignante relate qu’elle promenait son animal de compagnie le 6 janvier 2021 à Cap d’Ail, quand un autre chien, non tenu en laisse, s’approche de son border collie et le mord à la gorge. 

D’après ses dires, le maitre – un cinquantenaire à la double nationalité française et monégasque, visiblement bien connu dans le quartier – n’est pas intervenu immédiatement. C’est d’ailleurs ce que vont confirmer plusieurs témoins. Elle donnera alors un coup au chien du prévenu pour défendre le sien, et se fera mordre elle aussi au niveau de la cheville. Le bull-terrier va une nouvelle fois mordre le chien de berger au niveau de la queue, et c’est uniquement à ce moment là que le propriétaire va intervenir, se blessant le doigt. 

Des policiers appelés en renfort

« Mon chien, je l’ai depuis dix ans, il n’y a pas plus cool que lui ! », assure l’agent administratif atteint d’un trouble bipolaire de type 1, en accusant le chien de madame d’avoir agressé en premier. « Le mien n’a fait qu’obéir à son instinct de défense. J’ai eu quatre points de suture, qu’on ne me dise pas que je ne suis pas intervenu ! Tout cela n’est que mensonges !  », s’échauffe-t-il, au point que des policiers sont appelés en renfort.

Monsieur coupe même la parole, s’adresse directement à la victime et élève la voix. C’en est trop pour le Président, qui menace de le faire sortir. Mais les médisances se poursuivent : « La seule personne qui m’a donné une reconnaissance est Monseigneur, car je ne peux compter sur aucune institution à Monaco », persiste le prévenu, dont le casier judiciaire est resté vierge jusqu’à présent.  

1 000 euros de dommages et intérêts réclamés

De son côté, la victime tremblotante, précise que ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit. « Le chien de monsieur n’en est pas à sa première attaque et malgré cela, il ne prend aucune précaution. Pas de laisse, pas de muselière. Et depuis qu’il a reçu une convocation pour se présenter à l’audience après ma main courante, il m’insulte dès qu’il passe sous ma fenêtre. J’ai peur quand je le vois, et je ne suis pas la seule. » À titre de dommages et interêts, la victime réclame la somme de 1 000 euros.


Le Franco-Monégasque a été jugé le même jour pour des faits de violences…

En octobre 2021, soit quelques mois après l’incident survenu avec son chien, l’homme a fait parler de lui du côté du CCAS de Monaco. Alors qu’il se présentait pour une attestation au moment où le port du masque était encore obligatoire, il a refusé d’en porter. Entendu par les policiers après sa plainte, un employé évoque un individu agressif, qui, en plus d’avoir haussé le ton, s’est approché de lui, front contre front.

« Il m’a demandé trois fois de mettre mon masque, alors que j’ai une dérogation, c’est normal que je me sois énervé ! En revanche, il n’y a pas eu de contact », se défend le prévenu. « Tous les témoins sont restés figés et moi le premier », poursuit la victime, à qui ont été prescrits cinq jours d’ITT et plusieurs jours d’arrêt de travail. 

Pour le Procureur, ce qui ressort des deux procédures, c’est le comportement « psychotique » du prévenu lorsqu’il est confronté à ce qu’il estime être une situation d’injustice. « Au regard de son comportement désastreux à l’audience, j’ai de vives inquiétudes pour l’avenir. Il est d’une immaturité affligeante ! Je requiers, dans l’idée de l’avertir très sérieusement, six mois de prison avec sursis. » Plus clément, le Tribunal condamnera l’homme à trois mois de prison avec sursis. Il devra également verser à madame 800 euros, ainsi qu’environ 2 500 euros à monsieur.