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Récit

Un piéton condamné pour avoir causé un grave accident à Monaco

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Le piéton a écopé d'une amende avec sursis © Pixabay

Il traversait en dehors d’un passage piéton, alors que le plus proche se trouvait à quelques mètres seulement.

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Il n’était clairement pas dans les clous. Le 12 avril 2022, un piéton – ce qui est plutôt rare – a causé un accident de la route. Lequel a entrainé de lourdes blessures à la conductrice d’un deux-roues qui circulait à ce moment-là sur la Place des Moulins en direction de Menton.

Si l’homme, inconnu des autorités jusqu’alors, a eu la bonne attitude les minutes qui ont suivi le choc, il n’a toujours pas indemnisé la plaignante. Absent à l’audience correctionnelle du mardi 4 avril dernier, mais interrogé par la police après les faits, il a reconnu avoir « traversé là où il ne fallait pas » mais pense que « les torts sont partagés. »

La victime perd son emploi à Monaco

« J’ai freiné précipitamment pour l’éviter, témoigne la victime. C’est comme s’il s’était jeté. Je suis tombée la tête la première, puis mes genoux ont tapé le sol. Après cet accident, j’ai eu la gorge paralysée, je ne savais plus avaler ni parler correctement. J’ai également eu plusieurs fractures et entorses qui m’ont immobilisée quelques temps sur un fauteuil roulant. »

Un scénario catastrophe qui a engendré à cette auxiliaire de vie employée par la Mairie de Monaco une incapacité totale de travail (ITT) de 180 jours et la perte de son emploi. « Aujourd’hui, je fais des missions en intérim mais c’est compliqué avec mes douleurs. Je pense à une reconversion professionnelle », confie-t-elle à la barre, alors que le prévenu s’est vu prescrire trois jours d’ITT.

« Monsieur s’est confondu en excuses, mais elles se sont édulcorées lorsqu’il a compris que ma cliente avait déposé plainte, souligne l’avocat de la partie civile. Le feu était vert pour les automobilistes, donc même s’il se trouvait à un passage protégé, il ne pouvait pas traverser, images de la vidéosurveillance à l’appui. S’il dit dans son procès-verbal que les torts son partagés, en attendant, il n’a pas porté plainte. Peu importe, je demande simplement que la victime soit indemnisée. Il est vice-président d’une société, cela sous-entend par ailleurs qu’il en a les moyens. »

Quelle est la règle pour les piétons ?

Au tour du Procureur de prendre la parole et de rappeler : « Si un piéton se situe à plus de 30 mètres d’un passage clouté, il peut traverser avec prudence la chaussée. Or, dans le cas de cet accident, il se trouvait à moins de trois mètres d’un passage protégé. » Le Ministère public rappelle également que la conductrice roulait a une allure « très réduite » et qu’elle était « dans son bon droit. »

Si 15 jours de prison avec sursis, avec obligation d’indemniser la victime, sont requis, le tribunal optera finalement pour une amende de 500 euros, et renvoie l’affaire sur intérêts civils pour déterminer précisément le montant des dommages et intérêts.