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Récit

De la prison ferme pour avoir escroqué des passants en pleine rue à Monaco

banque monaco
Il existe une quarantaine de banques à Monaco © Monaco Tribune

Sympathique et courtois, ce jeune de 23 ans utilisait une méthode bien rodée pour amadouer ses victimes.

Ils pensaient faire une bonne action en aidant un jeune touriste venu de Metz pour les vacances à Monaco. Mais en réalité, ils avaient affaire à un escroc dont la méthode astucieuse, avait déjà fait de nombreuses victimes en France. En effet, en prétextant un problème personnel, il abordait ses cibles de manière courtoise et rassurante, leur demandant du liquide en échange d’un virement.

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Il expliquait être dans l’impossibilité de retirer de l’argent, ne possédant sur lui qu’une carte dématérialisée et se servant uniquement d’Apple Pay sur son téléphone. Ainsi, pour réaliser le virement, il demandait à consulter le RIB sur le téléphone de ses proies. Une fois leur appareil en main et leur application bancaire ouverte, en quelques secondes, il réussissait à virer la somme qu’il devait, non pas de son compte à celui de ses âmes charitables, mais du compte épargne au compte courant de ces dernières. Pour que le plan fonctionne, il réussissait même à modifier l’ordre de virement, histoire que le propriétaire du compte, en consultant son relevé, ne se rende compte de rien.

Deux victimes à Monaco

Raté pour cette fois. Deux personnes ont porté plainte en l’espace de quelques jours en Principauté. Ce qui a valu à ce jeune un déferrement devant le procureur et une audience de flagrance vendredi 21 juillet dernier. « En vacances dans la région depuis deux semaines, vous avez, après avoir fait plusieurs Airbnb aux alentours, séjourné dans l’hôtel Columbus à Monaco. Vous avez rencontré votre première cible le mercredi 12 juillet, près de l’office du tourisme de Monaco », relate le président du tribunal correctionnel de Monaco.

Si la première victime était présente sur les bancs du Palais de justice, elle ne réclame rien d’autre que la somme qui lui a été volée, soit 70 euros. La deuxième victime, (absente à l’audience), a été escroquée de 400 euros le mercredi d’après, le 19 juillet. Elle était installée dans un restaurant du quartier de Fontvieille au moment des faits. Grâce à la description faite par les deux plaignants, les policiers ont mis rapidement la main sur le malfrat, qui donnera dans un premier temps le prénom de son petit frère pour décliner son identité.

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Condamné en France

Les quelques investigations montreront que ce jeune a déjà été condamné en France l’année dernière et qu’une nouvelle audience dans le pays est prévue à la fin de l’été pour escroquerie sur une quinzaine de personnes à hauteur de 9 000 euros. Les enquêteurs s’apercevront également qu’un message d’alerte, accompagné de sa photo, circulait sur Twitter.

Le président va tenter d’en savoir plus sur la situation personnelle de ce jeune qui paraît complexe. « Vous dite que vous êtes cuisinier mais vous n’avez fourni aucun bulletin de salaire, de quoi vivez-vous ? » Le prévenu, arrivé dans le box menotté et escortés de policiers, est confus. « J’ai été renié par mon père et mis à la porte par ma mère et je n’ai pas de travail fixe ni même de domicile fixe, peine-t-il à expliquer tant l’émotion le gagne. J’ai un problème avec les jeux en ligne », fini-t-il par avouer. Passé également par la Casino de Monte-Carlo au cours de son séjour, les magistrats se pencheront sur la question du blanchiment.

Six mois de prison ferme

« Monsieur s’est excusé tout au long du procès-verbal ainsi qu’aujourd’hui à l’audience, mais qu’est-ce que ça vaut ? Les victimes, contrairement à lui sont des personnes qui se lèvent le matin pour travailler et pour dépenser leur agent comme elles le veulent. Aujourd’hui elles se sentent flouées. De plus, vous avez fait des choix de riches avec l’argent des autres. J’entends qu’une nuit au Columbus de Monaco n’est pas au même tarif qu’une nuit dans un Formule 1. Vous avez escroqué des victimes dans la rue, comme quelqu’un qui va acheter des petits pains », s’exaspère le ministère public qui requiert six mois de prison ferme.

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Pour assurer la défense de son client, l’avocat du prévenu regrette qu’une enquête plus approfondie n’ait pas eu lieu notamment auprès des anciens employeurs de ce dernier. « Laissez la France s’occuper de son cas, après ces quelques jours en détention, il coûte déjà plus cher à la Principauté que le préjudice de la victime », ajoute-t-il. Le tribunal, après en avoir délibéré, relaxe le jeune pour blanchiment mais le condamne à six mois de prison ferme pour escroquerie et déclaration d’une fausse identité. Il devra également verser 70 euros à la partie civile.

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