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Récit

Six mois de prison ferme pour deux voleurs de vélos à Monaco

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Les prévenus comparaissaient mardi 16 avril dernier selon la procédure de comparution immédiate - © Monaco Tribune

Il s’agit d’un ouvrier du bâtiment letton de 50 ans et d’un militaire ukrainien de 23 ans.

Deux jours auparavant, soit le dimanche 14 avril 2024, ces deux hommes ont été pris en flagrant délit par la police monégasque en train de voler dans le box d’un immeuble situé allée Guillaume Apollinaire un casque de vélo et un vélo électrique de la marque Startway. Un modèle d’une valeur de près de 6 000 euros.

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C’est un voisin qui a donné l’alerte. Alors qu’il croise un résident lui signalant que son vélo a été volé, il fait quelques pas et se rend compte que deux individus sont justement en train de rôder autour des garages. Après ce qu’on venait de lui signaler, l’homme se méfie, et suspecte immédiatement les deux visiteurs. « Que faites-vous là ? » leur demande-t-il, avant de prévenir la Sûreté Publique.

Couteau, disqueuse, pince coupante…

Les agents interpellent les deux hommes et sur eux, retrouvent en plus de leur butin, un couteau à cran d’arrêt classé parmi les armes de catégorie C, une disqueuse, une pince coupante, et environ 1 000 euros qu’ils avaient, d’après leurs déclarations, « gagnés en travaillant ». Si le cinquantenaire était connu des autorités françaises mais n’avait jamais été condamné, le plus jeune était inconnu jusqu’alors. Ils seront placés en garde à vue avant d’être placés en détention provisoire.

Interrogé dans le box au tribunal correctionnel après deux nuits en prison, le Letton reconnaît les faits et précise ses motivations : « dans cet immeuble habite une personne qui me doit de l’argent. J’avais besoin de cette ressource pour une opération des dents, sauf que j’ai dû confondre les boxes. Je ne suis pas un voleur, et voler à Monaco, c’est de la folie ! Cette femme est actuellement en Russie, j’étais persuadé qu’il n’y aurait pas de plainte », lance-t-il assisté d’une interprète.

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Un premier vol le 12 avril

Les deux hommes ont travaillé ensemble à Monaco l’année dernière, ils se connaissent sans être particulièrement proches et le jeune était censé, le jour des faits, accompagner son ancien collègue sur un chantier à Beausoleil. Mais l’Ukrainien à la tête d’ange n’est pas si innocent qu’il n’y paraît. Il est l’auteur d’un vol de vélo survenu deux jours plus tôt le 12 avril, près du port de Monaco. Ce deux-roues de la marque Giant vaut plus de 3 000 euros, et appartient à propriétaire mentonnais qui l’avait attaché sous les arcades du Quai Albert 1er. Le malfrat a pris la fuite en train, mais le jour du procès, a reconnu les faits, et précise : « j’ai coupé le cadenas et je voulais le revendre. Ma famille a des problèmes financiers en Ukraine ».

Un des assesseurs hausse le ton : « votre pays a grandement besoin de militaires, que faites-vous ici ? Vous pensez sérieusement aider votre famille en volant des vélos à Monaco ? » Tout aussi dubitatif, le Procureur prend la parole : « je pense que beaucoup de vols auraient été dénombrés dans les résidences de la Principauté et aux alentours s’ils n’avaient pas été arrêtés. Ce sont des vélos qui ont de la valeur, et je vais requérir également une peine de valeur pour qu’ils ne reviennent pas : trois mois de prison ferme avec maintien en détention ». Julien Pronier suggère également au tribunal une interdiction du territoire.

Après délibération, le tribunal ira au-delà des réquisitions du parquet, et condamnera les deux hommes à six mois de prison ferme. Il prononcera également une interdiction de territoire monégasque pendant une durée de cinq ans. Les magistrats précisent enfin qu’un des deux vélos a été restitué.

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