Tribunal : Un jeune Monégasque condamné pour des coups en pleine rue

Le Palais de justice de Monaco a jugé, ce mardi 22 avril, un jeune homme monégasque, né en 2003, pour des faits de violences commis en novembre dernier sur la voie publique.
Les faits remontent au 15 novembre 2024, vers 23 heures, sur la place d’Armes. Lorsque les forces de l’ordre arrivent sur les lieux, elles découvrent un jeune homme blessé au visage. Il désigne immédiatement son agresseur : un autre jeune homme, également sous l’emprise de l’alcool, affichant un taux de 0,98 mg/l d’air expiré. La victime, elle aussi ivre, présente une lésion à la lèvre et au nez. Son incapacité totale de travail (ITT) est toutefois estimée à zéro jour.
Le prévenu, qui travaille à Monaco depuis deux ans et demi, reconnaît les faits : un coup de poing et un verre en plastique jeté au visage. À la barre, il tente d’expliquer son geste : « Je ne me souviens pas très bien. Il a insulté ma mère. J’ai pas du tout aimé et cela m’a fait réagir ainsi. » Il ajoute : « Dès le lendemain, je me suis senti très mal. Ce n’est pas ce que je veux. J’ai une bonne conduite. Je regrette d’avoir réagi comme ça. »
Interrogé sur sa consommation d’alcool ce soir-là, le prévenu admet avoir bu quatre pintes de bière et deux shots de tequila. Il précise également suivre un traitement contre l’anxiété et être actuellement accompagné psychologiquement pour mieux comprendre ses comportements et limiter sa consommation d’alcool.
«Vous vous êtes comporté comme des imbéciles »
À l’audience, le procureur se montre préoccupé : « Il y a une double personnalité avec ce jeune homme. Il donne des réponses qui conviennent, mais son comportement est dangereux. » Il rappelle que l’incident a eu lieu en pleine voie publique, dans un lieu de passage et souligne que le dossier contient un témoignage mentionnant qu’il a fallu le maîtriser alors qu’il voulait continuer à « en découdre ». Le procureur regrette également l’absence de la victime à l’audience. D’après lui, les deux jeunes hommes se sont « comportés comme des imbéciles », mais un seul est aujourd’hui poursuivi. Il demande une peine de trois mois de prison avec sursis, accompagnée d’une liberté d’épreuve avec obligation de soins pendant deux ans et s’oppose à la non-inscription de la peine au casier judiciaire B2.
Face à ces réquisitions, l’avocat de l’accusé déclare : « Monsieur s’est présenté à la barre tel qu’il est quand il n’a pas bu. » Il souligne que la victime était elle aussi alcoolisée, peut-être davantage que le prévenu : « On aurait dû aussi le placer en cellule de dégrisement. Là, on aurait eu des déclarations plus cohérentes », ajoute-t-il. L’avocat indiqué que son client avait envoyé des excuses par e-mail, qui sont restées sans réponse. De plus, il insiste sur le fait que son client a reconnu les faits, a exprimé des regrets et a spontanément entrepris une démarche thérapeutique : « C’est lui tout seul qui a décidé de suivre des séances de psychologie ». L’avocat est également revenu sur l’ancienne condamnation du jeune homme pour usage de fumigènes lors d’un match de football : « C’est un passionné de l’ASM. Il a eu un problème avec un fumigène, il a arrêté. » Enfin, il souligne l’importance de ne pas compromettre l’avenir professionnel de son client, engagé dans l’administration à Monaco : « Il aime son travail, il aimerait être titularisé. Je demande l’indulgence. »
Après délibération, le tribunal reconnaît le jeune homme coupable. Il est condamné à 60 jours-amendes à 20 euros, soit 1 200 euros à régler dans un délai de 60 jours, sous peine d’emprisonnement. Le tribunal accède toutefois à la demande de la défense et n’inscrit pas la peine au bulletin n°2 du casier judiciaire.