Il dégrade une McLaren et vole un véhicule de La Poste, il prend trois mois ferme

Un technicien fibre optique, domicilié à Nice, a été jugé mardi 20 mai 2025 par le tribunal pour avoir dégradé un véhicule de luxe et volé une voiture de La Poste au cours de la nuit du Nouvel An.
Le prévenu, né en 1994 au Maroc, ne s’est pas présenté à l’audience. À la barre, les représentants de La Poste et du propriétaire d’une McLaren étaient présents pour rappeler les préjudices subis. L’homme est accusé d’avoir volontairement dégradé une McLaren stationnée dans un parking monégasque (essuie-glaces arrachés, multiples rayures, et usage inapproprié d’un extincteur) mais également d’avoir utilisé sans autorisation un véhicule de service de La Poste, dont les clés étaient restées sur le contact.
C’est la Sûreté publique qui a été alertée, le 1er janvier 2025, après la découverte par la sécurité municipale de Nice d’un véhicule abandonné, pris en charge par la fourrière. Le directeur de La Poste de Monaco constate alors le vol du véhicule de service. Dans le même temps, une autre voiture est retrouvée à un autre endroit, sans dommages apparents.
Les caméras de vidéosurveillance permettent de retracer le parcours du prévenu, repéré dès 21h55 à la gare SNCF de Monaco. Il déambule ensuite dans plusieurs établissements du territoire. Le 10 janvier, un nouveau signalement tombe : cette fois, le propriétaire d’une McLaren, via son représentant, dépose plainte pour des actes de dégradation volontaire. L’homme aurait été vu à proximité, au volant d’une trottinette dont il ne pouvait justifier la propriété.
Lors de son interpellation, le technicien reconnaît les faits. Il déclare avoir consommé une quantité importante d’alcool lors du réveillon, au point de ne plus se souvenir précisément de ses actes. Il affirme ne pas avoir su comment rentrer à Nice et avoir alors décidé d’utiliser un véhicule de La Poste pour repartir.
Devant les enquêteurs, le mis en cause reconnaît l’ensemble des faits et aurait exprimé sa volonté d’indemniser les victimes. Pourtant, à ce jour, aucune démarche n’a été concrétisée.
S’il dispose d’un casier judiciaire vierge à Monaco, le prévenu a déjà été condamné à trois reprises à Nice, notamment pour usage de stupéfiants et vol aggravé. Il a, entre autres, écopé d’une peine de trois mois de prison ferme.
La Poste s’est constituée partie civile et évalue son préjudice matériel à 3 769 euros. Elle réclame également 1 000 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 1 000 euros pour les frais de justice.
De son côté, le représentant du propriétaire de la McLaren estime les dommages à 30 613 euros. Il demande en outre le remboursement d’une franchise de 2 500 euros, non couverte par l’assurance, ainsi que 1 000 euros de préjudice moral.
Trois mois de prison ferme
Le procureur rappelle au tribunal que la pratique de laisser les clés sur le contact est encore courante à Monaco. Il souligne toutefois que cela ne justifie en rien la prise de ce véhicule. Concernant la McLaren, il insiste sur la violence des dégradations : essuie-glaces arrachés, multiples rayures, projection de poudre d’extincteur. Il requiert six mois de prison avec sursis et une interdiction de séjour à Monaco pendant trois ans.
Après délibération, le tribunal va au-delà des réquisitions et condamne le prévenu à trois mois de prison ferme ainsi qu’à trois ans d’interdiction de séjour sur le territoire monégasque.
Sur le plan civil, le tribunal reçoit les constitutions de partie civile des représentants de La Poste et du propriétaire de la McLaren, mais renvoie l’examen des indemnisations à une audience sur intérêts civils, les justificatifs n’ayant pas pu être fournis par La Poste le jour de l’audience.