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Récit

Condamné pour avoir tabassé un homme, il s’évanouit dans le box à l’annonce du verdict

Tribunal-Monaco
L'affaire a été jugée mardi 2 juin dernier et le délibéré rendu vendredi 14 juillet 2023 - © Monaco Tribune

Le Tribunal de Monaco l’a déclaré coupable, tout comme son fils, prévenu à ses côtés.

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Qui ne s’est jamais fait accaparer sa place de parking alors qu’il attendait patiemment qu’elle se libère ? C’est monnaie courante à Monaco comme ailleurs, mais mardi 7 février dernier, l’altercation entre trois hommes a pris des proportions inimaginables…

Une cause futile

À l’audience de flagrance, les séquelles de l’agression sont bien visibles. Collier cervical, écharpe de contention, visage boursouflé et encore ensanglanté, la victime est mal en point. Le jour des faits, pour aller travailler, cet Algérien de 48 ans avait pris sa voiture à cause de la grève et attendait qu’une place de stationnement se libère au niveau du Square Winston Churchill à Monaco.

En face, un père et un fils de nationalité italienne comparaissent menottés devant le tribunal correctionnel. Le père au volant s’est stationné au niveau de l’emplacement en question. Tous deux dans le secteur du bâtiment, ils intervenaient dans un appartement situé dans l’immeuble Villa Emma, quartier du Larvotto.

Scandalisé, l’homme qui patientait depuis plus de quarante minutes les interpelle verbalement, leur demandant de quitter la place. Sans lui prêter attention, le père et le fils déchargent leur matériel et prennent la direction de leur lieu de travail. Insistant, l’homme les suit jusque dans le hall de l’immeuble. C’est à cet endroit précis qu’il va être retrouvé quelques instants plus tard, gisant au sol.

Qui est responsable ?

En garde à vue, le père va protéger son fils, et vice-versa. « Il a dû se faire mal tout seul », affirment dans un premier temps les deux Italiens. Une version qui ne tient pas la route pour les policiers, qui constatent par ailleurs des lésions au niveau de la main du fils, qui reconnaitra finalement avoir asséné « un ou deux coups de poing. »

Le jour du procès, les deux hommes ont maintenu leur version. « J’étais de dos, il m’a tiré par derrière et mon fils est intervenu », précise le père dans le box. Photo à l’appui, le Président du Tribunal remarque huit blessures visibles sur le visage de la victime. « J’ai été frappé comme un chien, le fils a commencé, mais les deux s’y sont mis », ajoute l’Algérien à qui seront prescrits dix jour d’ITT. Pour le Procureur, cela ne fait aucun doute : l’homme « s’est fait passer à tabac et les blessures sont imputables au fils ainsi qu’au père ». Le Ministère Public requiert six mois de prison avec sursis.

De la prison ferme

Au cours de la plaidoirie de son avocat, le père peine à retenir ses larmes. « Nous avons ici un père et un fils qui veulent se protéger mutuellement, mais le père n’y est pour rien, d’ailleurs, aucune lésion n’a été constatée sur ses mains. Vous noterez aussi que ses problèmes cardiaques l’empêchent d’entrer dans une phase d’excitation. Il est donc incapable de se bagarrer de la sorte », indique Me Brezzo, qui demande la relaxe pour le père et espère ramener la peine de prison avec sursis à un ou deux mois pour le fils, les deux prévenus étant inconnus de la justice monégasque jusqu’alors.

Quelle ne fut pas la surprise pour tous, quand au retour de la délibération, le Président annonce au père et au fils, qu’ils retournent en prison pour deux mois fermes. Une annonce insupportable pour le père, qui s’évanouit au moment où les agents lui enfilent les menottes. Les pompiers alertés, l’homme de 51 ans est embarqué direction le CHPG. Son fils de 21 ans, lui, est amené directement à la Maison d’arrêt de Monaco.

Concernant les dommages et intérêts de la victime, ils seront connus plus tard, après expertise médicale.