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Récit

Un chauffeur de taxi monégasque soupçonné de trafic de drogue

cbd cannabis
Le professionnel sera condamné à de la prison avec sursis - Image d'illustration © Unsplash / Elsa Olofsson

C’est une dénonciation anonyme qui a mis le feu aux poudres.

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À la barre du tribunal correctionnel de Monaco, ce grand gaillard de presque 50 ans a dû se justifier après un coup de fil anonyme à la Sûreté Publique de Monaco, indiquant que ce professionnel de la route s’adonnerait à du trafic de stupéfiants pendant son service. D’après l’informateur qui a alerté les autorités à la fin de l’été 2019, le professionnel vendrait de la drogue à des membres d’établissements de nuit et à des prostituées.

Son téléphone mis sur écoute

Pour en avoir le coeur net, la police va « déployer les grands moyens », indique le président du tribunal le jour du procès, lundi 15 mai dernier. Pendant plusieurs mois, les conversations téléphoniques de l’homme seront mises sur écoute. Si les accusations n’ont pas été avérées, il ressortira cependant que le chauffeur serait un consommateur de cannabis et qui en plus pratiquerait de la revente, notamment auprès de son ancien collègue.

Ce deuxième homme sera à son tour mis sur écoute, ce qui donnera lieu à la surveillance d’un troisième protagoniste avec qui il semble être ami, un musicien. Au cours de l’été 2020, des perquisitions seront menées aux différents domiciles, mais seuls quelques grammes seront retrouvés chez le musicien. Les trois individus seront placés en garde à vue avant de s’expliquer devant le juge.

« J’ai consommé pendant une période après mon divorce en 2019, reconnaît le chauffeur de taxi. Du cannabis principalement et parfois, tard le soir, de la cocaïne. Je me fournissais cette drogue dans un bar à Carnolès. Je consommais chez moi, sauf un peu de CBD chez mon ami et ancien collègue. Je ne savais pas que le CBD était illégal à Monaco ».

Même son de cloche du côté de l’ancien collègue, qui affirme au tribunal qu’il ignorait l’illégalité en Principauté. Il a précisé également qu’il se fournissait à Beausoleil, et qu’il consommait principalement dans le but d’atténuer ses douleurs aux genoux. « Nous nous sommes liés d’amitié grâce à la musique, confie-t-il, et nous nous dépannions. »

Un cartel monégasque ?

« On ne peut pas parler d’un cartel monégasque, concède le procureur. De plus ils n’ont jamais ou peu été condamné, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut minimiser la gravité des faits. Le dépannage dont ils parlent, c’est du trafic. Et puis, la consommation de stupéfiants à Monaco est un délit. Vous les condamnerez à trois mois de prison avec sursis. »

Successivement, les trois avocats ont pris la parole, l’un insiste sur l’automédication, l’autre sur le fait que la légalité ou non de la substance CBD varie d’une rue à l’autre en fonction de la localité Monaco ou Beausoleil, et enfin le dernier, conseil du chauffeur de taxi, appuie sur le fait que la consommation de son client « n’a jamais affecté son travail ». Tous sont d’accord sur le fait que les trois hommes ont stoppé toute consommation illicite et demandent une peine d’amende avec sursis.

Un souhait qui semble avoir été entendu car, après délibération, le tribunal condamnera les trois hommes à deux mois de prison – avec sursis – et ordonnera la confiscation des produits stupéfiants.