Trois mois de prison avec sursis pour cet homme qui a voulu en découdre avec des policiers monégasques
Il devra indemniser les victimes à hauteur de 1 000 et 500 euros.
L’image est peu glorieuse. Quand les policiers arrivent sur les lieux de l’interpellation, le fauteur de troubles est en train d’uriner sur la voie publique. Il présente tous les symptômes de l’ivresse. Un agent de sécurité vient de signaler cet individu à la Sûreté Publique à 00h45, tout près de la Rascasse.
Son état inquiète les policiers qui décident d’emmener l’individu au CHPG afin qu’il soit visité par le personnel médical qui décidera si oui ou non, ce dernier peut être pris en charge par les agents. Attaché à un brancard pour éviter sa chute, le quadragénaire va entrer dans un état de colère incontrôlable, insulter les policiers violemment et porter à l’un d’entre eux, un coup de tête, lui causant deux jours d’ITT. Amené dans les locaux de la Sûreté Publique après avoir été visité, il sera placé en cellule de dégrisement avant d’être entendu.
À la limite du coma éthylique
« Vous aviez environ trois grammes par litre de sang au moment des faits, vous étiez à la limite du coma éthylique », fait remarquer le président au prévenu qui assure ne se souvenir de rien. « Je sais simplement que j’ai été à l’anniversaire d’un ami, puis c’est le trou noir ».
Les policiers viennent éclairer les magistrats à la barre « Monsieur était dans un état d’énervement extrême, nous avons ressenti une haine de l’uniforme ». Un témoignage qui fait écho au juge qui souligne que le mis en cause a déjà été condamné pour ce genre de faits. « Ce qu’ils ont subi, ces fonctionnaires ne l’oublieront pas. Alors qu’ils aidaient une personne ivre en difficulté, qu’ils ont pris le soin de l’emmener à l’hôpital, ils se font assaillir de violences physiques et morales. Ils ont été intimement blessés ». À titre de dommages-intérêts, 1 000 euros sont réclamés pour l’agent violenté physiquement et 500 euros pour l’autre.
Un comportement irresponsable
Après avoir remercié les agents pour leur présence et leur sang-froid, le procureur rappelle que l’intéressé était alcoolisé, massivement. « C’est étonnant de voir qu’il tenait encore debout. Lorsqu’il s’est retrouvé dans le véhicule de police, il s’est tapé la tête contre la fenêtre et a craché dans l’habitacle. C’est un comportement irresponsable, surtout pour un homme de 46 ans avec des enfants. On dit que l’alcool est révélateur de personnalité, je pense que c’est le cas ici et que monsieur a un problème avec l’autorité. » Le ministère public requiert trois mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Celle-ci comporte une obligation de soins ainsi qu’une obligation d’indemniser les victimes.
« L’attitude de mon client ce soir-là ne reflète en rien sa personnalité. Il n’était plus lui-même. Je vous l’assure, il n’a pas de problème avec l’alcool, insiste l’avocat de la défense. Il a même insulté les membres de l’hôpital, il ne savait plus comment se comporter en société. Il a l’alcool mauvais et c’est pour cela qu’il ne souhaite plus toucher à une seule goutte d’alcool. Dès qu’il a repris ses esprits, il s’est excusé, et quand on lui a expliqué ce qui s’était passé, il a été pris d’un malaise. De même qu’il s’est mis à pleurer lorsqu’à notre premier rendez-vous j’ai lu à voix haute son procès-verbal ».
L’avocat souligne que cet ancien vendeur automobile à Monaco n’a plus de permis de travail et est aujourd’hui à la recherche d’un emploi. « Il a tout perdu, jusqu’à sa santé mentale et son estime de soi », ajoute son conseil. À son tour, le Français se retourne et s’adresse aux policiers : « je suis très honteux de ce qu’il s’est passé, je m’en veux terriblement, veuillez m’excuser pour mon comportement ».
Le tribunal suivra les réquisitions du parquet, et accordera aux parties civiles la somme demandée.