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Interview

David Sirour, créateur de Graine d’entrepreneur : « C’était un rêve que j’avais dès le départ »

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Imaginé en 2014 par David Sirour, sénateur de la JCEM, l’événement Graine d’entrepreneur célèbre cette année son 10e anniversaire © JCI

Graines d’entrepreneur célèbre ses 10 ans avec un dispositif élargi à 10 niveaux d’enseignement

Imaginé en 2014 par David Sirour, l’événement Graines d’entrepreneur de la Jeune Chambre Économique de Monaco fête cette année son dixième anniversaire. Pour l’occasion, le programme s’étend à 10 niveaux d’enseignement différents, du primaire à l’université.

Dix ans après sa création lors de sa présidence de la Jeune Chambre Économique, David Sirour, aujourd’hui sénateur de la JCEM, voit son projet prendre de l’ampleur : « Le concept a été créé en 2015 et n’a finalement que peu évolué dans son format. En revanche, il s’est considérablement développé sur le nombre d’écoles partenaires », explique-t-il. « Nous avons démarré les deux premières années avec le lycée Albert Ier, puis nous sommes passés aux trois lycées en 2017. Aujourd’hui, nous organisons 10 événements différents dans la même année. »

Cette édition anniversaire inclut désormais FANB (École primaire, Collège & Lycée), The British School of Monaco, Court Saint-Maur, le Collège Charles III, le Lycée Albert Ier, le Lycée Technique et Hôtelier de Monaco, The International School of Monaco (ISM) et l’International University of Monaco (IUM).

Un concept efficace

Le principe repose sur une pédagogie active : une trentaine de chefs d’entreprise endossent le rôle de mentors pour accompagner des élèves dans la création virtuelle d’un projet : « Ils sont extrêmement enthousiastes, ils ont plein d’idées et donc il suffit de les guider avec des mentors. Ils passent la journée par groupe de cinq, six, sept élèves et le mentor les aide, les accompagne », explique David. « Pendant un quart d’heure, 20 minutes, ils vont chercher une idée commune à l’équipe. Une fois qu’ils l’ont trouvée, ils vont travailler dessus sur le fond et la forme. Il faut trouver un lieu, il faut trouver une cible, il faut demander des autorisations, mettre en place des budgets, donc trouver des partenaires. Et aussi travailler sur la façon de présenter le projet. C’est finalement assez proche d’une action entrepreneuriale. On a vraiment d’excellents retours ! »

L’extension aux plus jeunes était une ambition de longue date : « C’était un rêve que j’avais dès le départ. Nous avons commencé avec les terminales et je me disais : un jour, j’aimerais que nous organisions un Graine d’entrepreneur junior car je pense que les jeunes ont beaucoup de choses à dire ». Pour les élèves de CM2 et de 5ème, l’approche diffère : « Nous les orientons davantage vers la création d’événements à but caritatif plutôt que vers la création d’entreprises, car ils sont encore un peu jeunes pour parler de finance. »

Parmi les projets qui ont marqué le créateur, il se souvient d’une idée particulièrement originale : « Il y a un groupe qui souhaitait adapter un restaurant en montgolfière pendant la saison de Formule 1 à Monaco. Proposer un repas en hauteur, avec en même temps la vue sur l’ensemble du circuit, je trouvais l’idée géniale ! »

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L’impact du programme a dépassé les attentes : « Ce qui est formidable avec ce projet, c’est qu’il a un coût totalement nul, puisque nous faisons appel à des entrepreneurs, nous allons à la rencontre des étudiants. Et pour le coup, l’impact est très important. On voit des jeunes qui sortent de là, vraiment avec le sourire, avec une réelle satisfaction ». Les retours sont unanimement positifs : « Des fois, les parents nous contactent pour nous remercier. Et puis parfois, on recroise des jeunes dans la rue, ils me disent : Monsieur Graine d’entrepreneur ! Ils se rappellent de nous et ils se rappellent qu’ils ont passé une bonne journée avec nous. »

Pour David Sirour, le projet révèle aussi des potentiels chez les élèves : « Vous avez des jeunes qui ne sont pas très scolaires, ils ne sont pas très à l’aise avec ce format. Mais si vous le mettez derrière une feuille, et vous lui dites : crée-moi une idée, on va lui donner forme ensemble. Là, ce sont des jeunes qui se révèlent ! C’est vraiment un projet qui peut révéler des talents qui ne correspondent pas forcément au cadre classique scolaire », mais l’objectif reste défini : « On n’est pas là pour les détourner de leurs études. Ce qu’on souhaite, c’est qu’ils soient créatifs, mais qu’ils prennent le temps de créer leur idée. »

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© JCI

Une ambition internationale

L’année 2026 marquera une nouvelle étape importante : « Graine d’entrepreneur est un projet qui a été incubé à la Jeune Chambre Économique de Monaco et ça, c’est très important. C’est grâce à elle que ce projet existe, donc il restera toujours lié à la JCEM, en revanche l’année prochaine, il va basculer sur une association autonome, parce qu’il nous demande de plus en plus de ressources ». Cette évolution s’inspire par exemple du modèle de la No Finish Line, également née à la Jeune Chambre Économique que David cite en exemple. Les ambitions sont également internationales : « On a fait la quatrième au collège Charles III. Un jour, pourquoi ne pas faire d’autres classes. On espère aussi, d’ici deux à trois ans, amener Graine d’entrepreneur à l’international. Ce serait magnifique si demain on avait un Graine d’entrepreneur à Tokyo ou Jakarta par exemple ».

Un projet qui, dix ans après sa création, continue de révéler des talents et d’inspirer l’entrepreneuriat chez les jeunes de la Principauté. Son objectif premier : faire naître cette « petite étincelle » qui transformera peut-être un jour un élève en chef d’entreprise.