Accusé de violences conjugales, le mari résident à Monaco a finalement été relaxé
Le couple battait de l’aile depuis ses débuts. Le mariage aurait été arrangé par les parents du prévenu.
Ce mardi, c’est un homme massif s’est présenté devant le tribunal, accusé de violences conjugales. Le 28 août dernier, il aurait provoqué une tuméfaction au niveau du coude de son épouse, après l’avoir poussée contre un mur.
L’histoire de ce couple semble compliquée, et le tribunal s’interroge même sur les raisons pour lesquelles ils n’ont pas divorcé plus tôt. « Vous vous êtes mariés en 2017, et vous n’êtes manifestement plus en couple depuis 2019, mais plutôt en coloc », constate le président du tribunal, Florestan Bellinzona. L’accusé reconnaît au cours du procès « s’être laissé emporter par ses parents dans cette histoire de mariage » et confie « ne pas être amoureux d’elle ». Selon lui, il n’a pas entamé de procédure de divorce parce que son épouse exigeait, pour un divorce à l’amiable, qu’il « lui achète un appartement à Beausoleil. »
« Je ne pensais pas que tromper sa femme était grave »
Récemment, un événement a tout bouleversé pour le prévenu. Il est tombé fou amoureux, pour la première fois : « Je suis véritablement tombé amoureux de la fille polonaise. » Tellement que son nom semble lui échapper.
Le mariage bat de l’aile depuis ses débuts. D’après la victime, son mari l’a trompée « trois mois après le mariage. Il allait déjà sur les réseaux sociaux pour draguer des femmes. Mais je lui ai pardonné. » Une accusation que le mari ne nie absolument pas : « Je ne pensais pas que tromper sa femme était grave. Aux États-Unis, c’est un délit, mais pas en France ou à Monaco. » Et d’ajouter : « Je préfère qu’on dise de moi que je suis un mari infidèle qu’un mari violent. Désolé, mais j’ai fait mon choix. »
La dispute de trop
Si les voisins sont habitués aux éclats de voix du couple, ce 28 août 2024 marque un tournant. Après une dispute, le prévenu aurait projeté son épouse contre le mur, causant une tuméfaction au coude et deux jours d’incapacité temporaire totale (ITT) pour la victime.
Quand la police est intervenue, la victime a déclaré avoir été « poussée » et s’être « cogné le coude ». Lorsque les forces de l’ordre lui demandent s’il a déjà fait preuve de violence auparavant, elle répond : « Non, il crie juste très fort. » « Un effet sonore, ma voix porte naturellement », expliquera l’homme devant le tribunal ne pouvant s’empêcher d’apporter un commentaire à chaque instant.
L’homme consomme de l’alcool tous les soirs. Ce soir-là, selon lui, il avait « bu deux bouteilles de bière » ; selon elle « plusieurs bouteilles de vin. » Il a déjà suivi plusieurs cures de désintoxication sans succès.
Au cours du procès, l’homme semble découvrir ses trois précédentes condamnations pour délit de fuite et conduite en état d’ivresse, ainsi que la dernière en date, prononcée à Nice, qui lui interdit de conduire en France. « Là franchement je ne sais pas », réagit-il, et le juge de lui rappeler : « Vous avez même payé votre amende ! »
Le prévenu, sans profession et reconnu comme travailleur adulte handicapé à cause de son alcoolisme, reproche à son épouse de vouloir s’en prendre à son argent : « La seule manière d’obtenir ce qu’elle veut, c’est d’obtenir des dommages et intérêts. » Le président du tribunal lui rétorque alors : « Elle n’a pas besoin que vous soyez condamné pour obtenir des dommages. Vous reconnaissez vous-même la tromper à tire-larigot et dans tous les sens. »
« C’est une grande manipulatrice »
Face à ces accusations, le prévenu tente de se justifier : « Elle a créé un dossier avec les filles que j’ai draguées. Elle est extrêmement jalouse des filles avec qui je l’ai trompé. Elle est spéciale, ce n’est pas quelqu’un de normal non plus, elle dit à tout le monde que ma mère la traite comme une esclave parce qu’elle est noire ! C’est une grande manipulatrice. À plusieurs reprises, elle a essayé de me piéger en m’enregistrant pour me faire avouer quelque chose que je n’avais pas fait ! »
L’avocat du mari, tout comme les enquêteurs, trouvent étrange que lors des enregistrements nocturnes, « elle oriente la discussion, sachant pertinemment qu’il est alcoolisé et sous médicament. » L’avocat reproche également à la victime d’avoir attendu « plus de 48 heures après les faits pour se rendre aux urgences et faire constater un certain nombre de choses. »
Pour la substitut du procureur, « ce n’est pas la première fois qu’elle subit », se référant aux mains courantes déposées suite aux précédents éclats de voix.
Auditionnée, la confidente de l’épouse dira ne « jamais avoir constaté de coups, ni avoir appris une quelconque violence. »
Finalement, après délibération, le tribunal a prononcé la relaxe, un verdict qui a visiblement surpris le prévenu.