Accident au feu rouge : une femme de 79 ans jugée pour blessures involontaires
Une Monégasque de 79 ans, née à Madrid et aujourd’hui retraitée, a comparu devant le tribunal le deux décembre pour avoir involontairement blessé un homme arrêté au feu rouge.
Les faits se sont déroulés le 10 novembre 2024. Son mari l’accompagnait à l’audience. L’accident survient vers 18 heures : la victime est arrêtée au feu tricolore lorsque la prévenue arrive derrière lui. Elle explique avoir « confondu la pédale de frein avec l’accélérateur », percutant alors le conducteur sur son deux-roues, qui chute au sol et souffre d’une blessure à l’épaule entraînant une ITT de deux jours. Testée, elle présente un taux d’alcool de 0,34 mg/l d’air expiré, soit une contravention.
À la barre, la septuagénaire reconnaît les faits : « C’était un accident. J’ai confondu la pédale de frein avec l’accélérateur, alors je l’ai percuté. » Interrogée sur l’origine de l’alcool relevé, elle répond : « J’étais avec des amis », indiquant avoir bu du champagne avec son mari et un couple d’amis de passage.
Le tribunal rappelle alors : « Quand on a bu, on ne conduit pas. Même avec des petits taux, on peut mélanger les pédales et causer des accidents. » La prévenue ajoute : « C’est la première fois de ma vie qu’un accident m’arrive. »
La victime, présente à l’audience, se constitue partie civile. Il sollicite une indemnisation pour ses deux jours d’arrêt de travail ainsi que pour ses frais médicaux. Le jour des faits, la conductrice avait déjà réglé une contravention de 300 euros.
« Elle a été très mal à l’aise »
Le procureur estime qu’il s’agit d’un accident dû à une maladresse et retient uniquement les blessures involontaires, sans associer la notion d’alcool : « Le défaut de maîtrise est reproché, mais il ne s’agit pas d’un dossier d’alcool au volant ». Il requiert 500 euros d’amende et six mois de suspension de permis.
L’avocat de la défense insiste sur l’âge et le parcours de sa cliente : « Nous avons une dame de 79 ans, qui assume, qui n’a jamais fait parler d’elle. Elle a bu un verre, elle a repris le volant, elle a été très mal à l’aise vis-à-vis de cette situation ». Il rappelle également que la suspension de permis poserait problème à sa cliente : « Elle s’occupe de son époux, encore plus âgé. Elle doit l’accompagner à ses rendez-vous, etc. Une suspension de six mois serait extrêmement compliquée. Quelques semaines peut-être, le temps de s’organiser, mais pas davantage ». Il demande ainsi la relaxe ou une dispense de peine, à défaut, une peine assortie du sursis.
Après la délibération, la prévenue est relaxée pour la contravention de défaut de maîtrise, mais elle reconnue coupable du délit de blessures involontaires. Elle est condamnée à 500 euros d’amende et trois mois de suspension de permis.







