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Brève

A Monaco, sur les traces de Guillaume Apollinaire

Il y a tout juste 120 ans, Guillaume Apollinaire et sa mère quittaient Monaco pour Aix-les-Bains, Lyon et enfin Paris. L’épisode est peu connu, mais le futur poète adulé par les surréalistes a passé une partie de son enfance en principauté.

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Né à Rome en 1880, Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est le fils d’Angelica Kostrowitzka, d’origine russe, et d’un père inconnu, sans doute un officier italien. En 1887, après avoir donné naissance à un second fils, Alberto, elle quitte Rome pour s’installer à Monaco.

Guillaume est scolarisé au collège Saint-Charles, situé alors dans les bâtiments de l’actuelle mairie. Pensionnaire dans cet institution dirigée par les Maristes, il obtient de nombreux prix d’excellence. Quand, en 1895, le collège ferme ses portes, il est inscrit au collège Stanislas de Cannes puis, en 1897, au lycée Masséna de Nice où il passe l’épreuve du baccalauréat… et échoue à l’oral malgré de brillants résultats à l’écrit. Le futur auteur d’Alcools décide d’abandonner les études pour se consacrer entièrement à la poésie.

Un album de jeunesse

Quant à la famille Kostrowitzky, installée en 1891 au deuxième étage de la maison Canis, à l’angle des rues Louis-Notari et Princesse-Antoinette, des déboires financiers la contraignent à quitter le Rocher en 1894 pour s’installer dans le quartier du Carnier, situé à l’époque sur la commune de La Turbie (aujourd’hui Beausoleil). Elle revient à Monaco en 1897. Angelica Kostrowitzka s’installe avec son nouveau compagnon un certain Jules Weil, dans un appartement du passage Barriera. Deux ans plus tard, la famille quitte définitivement Monaco et Guillaume Apollinaire ira accomplir son destin de poète du côté de Paris, entraînant avec lui toute une petite cour de Montmartre à Montparnasse, puis de Montparnasse à Saint-Germain-des-Prés.

Un album édité par Pierre Bergé a permis de redécouvrir quelques poèmes et dessins d’Apollinaire couvrant les années 1893-1895. Soit l’expression encore maladroite d’un collégien monégasque de treize ans qui allait devenir l’un des plus grands poètes français du XXe siècle.