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Analyse

Comment les droits des femmes progressent à Monaco

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Stéphane Valeri via Twitter

 

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Depuis un an et demi, le gouvernement princier de Monaco a ouvert une nouvelle ère dans la lutte pour l’égalité des sexes. Cette année, la Journée Internationale de la Femme à Monaco s’articule autour du thème de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour changer les mentalités.

 

2018 a marqué un tournant dans l’histoire des droits des femmes à Monaco. Le 30 novembre, le gouvernement monégasque a créé le Comité pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes avec l’espoir d’améliorer tous les aspects de la vie des femmes dans la Principauté.

 

La mission du Comité est de coordonner, mettre en œuvre et évaluer les politiques nationales visant à promouvoir l’égalité des sexes, tout en luttant contre la violence et la discrimination fondées sur le sexe.

 

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Le gouvernement princier / gouv.mc

 

Céline Cottalorda, déléguée pour la promotion et la protection des droits des femmes, a évoqué les avancées réalisées par la commission lors d’une interview à La Gazette de Monaco.

 

« Concrètement, nous avons créé un site Internet dédié aux droits des femmes, publié mi-janvier la première étude avec l’IMSEE sur les violences faites aux femmes à Monaco, mis en place un vaste plan de formation pour améliorer l’accueil des femmes victimes de violences et réalisé des campagnes pour sensibiliser à l’égalité et aux violences lors des Journées internationales des 8 mars et 25 novembre. »

 

La situation en quelques chiffres

 

Dans l’étude de IMSEE 2019, des chiffres ont été recueillis auprès de quatre institutions monégasques distinctes pour représenter la situation actuelle en matière des violences faites aux femmes. Les services de police, les services judiciaires, le Centre Hospitalier Princesse Grace et l’association « Aide aux Victimes d’Infractions Pénales » (AVIP) ont fourni des statistiques.

 

Photos prises par Mr One Tea. Crédit photo : SheCanHeCan via Twitter.

 

Au cours de l’année, 113 femmes ont été admises au Centre Hospitalier après avoir subi des actes de violence.

 

Seuls 33 cas ont été enregistrés auprès de la police, alors que 42 femmes ont demandé de l’aide à l’AVIP.

 

Quatre condamnations ont été prononcées et 33 autres affaires ont été ouvertes. Seules 15 affaires ont fait l’objet d’un procès ou d’une autre forme de procédure judiciaire.

 

La transparence du gouvernement avec de tels chiffres a été une réussite pour le Comité, mais Céline Cottalorda affirme que leur travail est loin d’être terminé. « Mon but est d’aller au-delà de l’existant et d’intégrer aux réflexions tous les acteurs du comité. Je suis très satisfaite de leur état d’esprit et de leur mobilisation. »

 

2019, une année de progrès

 

En mars, après la première réunion officielle du Comité, plusieurs campagnes ont été lancées. La révision juridique a commencé par la suppression de toutes les dispositions obsolètes de la législation monégasque. Le congé de maternité a été prolongé pour permettre aux femmes de maintenir l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée.

 

Le plus significatif est peut-être la signature de la Charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes au travail par les représentants de sept industries et organisations syndicales de Monaco en novembre. Elle officialise l’engagement des employeurs à promouvoir l’égalité sur le lieu de travail et a été signée par 99 % des employeurs de la Principauté.

 

 

#Monequality en 2020 

 

Cette année, le Conseil de Monaco et le Comité ont lancé une campagne photographique, mais également sur les réseaux sociaux pour sensibiliser sur l’égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail. En lien avec leur engagement lors de la signature de la Charte il y a quatre mois,  la Journée Internationale de la Femme 2020 a été commémorée avec des photos de Monégasques de toutes les professions,  hommes et femmes, se tenant côte à côte pour montrer la parité entre les travailleurs. Anthony Alberti (également connu sous le pseudonyme artistique de Mr One Teas), un graffeur, a réalisé le travail.

 

Il a été annoncé que le thème de la Journée internationale de la femme de cette année est « 2020 – 2030 : une décennie pour l’égalité ». Nathalie Amoratti-Blanc, Présidente de la Commission des droits de la femme et de la famille, a déclaré que« Le chemin est encore long, et une décennie ne sera pas de trop pour faire changer les mentalités ».

 

 

Stéphane Valeri a confirmé que le Comité se consacrerait à l’extension du congé de paternité. D’ici la fin de l’année, ils espèrent que les pères pourront s’investir correctement dans l’éducation de leurs enfants. En outre, il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles si peu de femmes occupent aujourd’hui des postes de direction, allant jusqu’à dire que « ce n’est pas normal ».

 

La Journée internationale de la femme a lieu chaque année le 8 mars. La journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est tous les 25 novembre.

 

Vous trouverez ci-dessous une liste d’organisations utiles proposée par le Comité :

 

Association d’Aide aux Victimes d’Infractions Pénales (AVIP)

(+377) 93 25 00 07 – avip@monaco.mc

 

Médiation Familiale

Le Saint Sébastien, Entrée B, 6 Boulevard de Belgique

(+377) 98 98 21 12 –  clorenzini@gouv.mc

Les visiteurs seront accueillis par un médiateur familial formé à la lutte contre les violences domestiques, et un protocole spécifique sera proposé. Les principes éthiques de la médiation familiale sont appliqués, garantissant la confidentialité et l’anonymat.

 

Si vous avez besoins d’informations, appelez le : 0800 91 90 10

Il s’agit d’un numéro de téléphone international gratuit qui permet à toute personne victime de violences à Monaco d’obtenir des informations gratuites. Le service couvre tous les types de violences : viols et abus sexuels, violences perpétrées au sein de la famille, harcèlement sexuel, violences institutionnelles, etc.