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Brève

« Ümparamu u munegascu ! » : À la découverte du monégasque

La langue monégasque
DR

Le confinement en place désormais depuis plus d’un mois, dans la lutte contre le Coronavirus, est un moment à part dans nos vies. L’occasion parfois, entre le télétravail et les enfants, de se lancer de nouveaux défis ! Et apprendre une nouvelle langue peut être une occupation comme une autre. « Ümparamu u munegascu ! » (« Apprenons ensemble le monégasque ! »)

À Monaco, l’Académie des Langues Dialectales permet depuis 1982 de promouvoir la langue et la culture monégasques. Des cours pour adultes de « a lenga d’i nostri avi », la langue de nos aïeux, sont ainsi habituellement dispensés à Fontvieille, le lundi pour les confirmés et le jeudi pour les débutants. Confinement oblige, ils ont été suspendus mais il vous reste encore quelques semaines pour vous plonger dans l’histoire et la littérature de la Principauté, afin d’entamer votre nouvelle bonne résolution : apprendre le monégasque !

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9 300 Monégasques seulement

Claude Passet, secrétaire général de l’Académie des Langues Dialectales, est l’auteur de la Bibliographie de la langue monégasque (1927-2018). Dans son introduction, il souligne « le problème de la permanence du monégasque dans une principauté de près de 39 000 habitants répartis en 130 nationalités (2018), et 9 300 Monégasques seulement ». Selon l’écrivain, « Monaco, malgré – et sans doute à cause – des vicissitudes d’une histoire mouvementée qui l’a façonné au cours des 800 ans de son existence, a su préserver sur son Rocher isolé une identité culturelle sacralisée, cristallisée autour de la langue des origines, le génois, devenu le monégasque. »

Louis Notari 

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Longtemps orale, la langue monégasque s’imposa finalement dans la littérature à partir de 1927 et la publication de A Leganda de Santa Devota par Louis Notari. Le poète devient ainsi le père de la littérature monégasque. C’est une longue bataille pour la survie de la langue qui commence alors.

Louis Notari monaco

Louis Notari

Louis Frolla

Pour mieux la soutenir, il a fallu d’abord la codifier. C’est ce que fit Louis Frolla en 1960 avec la publication de sa Grammaire monégasque. Conçue sur les instructions du Gouvernement princier, elle aurait été écrite « comme un essai de codification de notre idiome national dont nous voudrions arrêter la chute sur la pente de l’oubli ». Louis Frolla signa également trois ans plus tard le premier Dictionnaire Monégasque – Français. Le Dictionnaire Français – Monégasque sortira quant à lui sous la plume de Louis Barral et de Suzanne Simone en 1983.

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L’enseignement obligatoire 

A ces ouvrages s’est ajoutée une farouche volonté de Prince Rainier III de rendre obligatoire l’enseignement de la langue dans les écoles primaires publiques à partir de 1976, puis en 1988 dans les écoles privées. Elle est aujourd’hui enseignée jusqu’au collège. Mais malgré ces efforts, le monégasque est toujours menacé de disparition.

En vers plutôt qu’en prose

Malgré le problème de survie une littérature monégasque existe belle et bien. Des livres de Louis Notari, Louis Canis, Robert Boisson. Claude Passet, de l’Académie des langues dialectales cite également « les Fables de Louis Principale, inspirées des oeuvres de la Fontaine ». Aucun roman n’existe, pour le moment, en langue monégasque mais on trouve de nombreux poèmes. Louis Notari disait d’ailleurs à ce sujet : « Pourquoi ai-je essayé d’écrire mon monégasque en vers plutôt qu’en prose ? Tout simplement parce que le patois de nos anciens me paraît si harmonieux et si doux que j’aurais cru en diminuer la valeur en faisant autrement. » À vos dictionnaires !

Quelques phrases pour commencer

  • Bon giurnu / Bungiurnu – Bonjour
  • A se revede / Ciau – Au revoir
  • Üncantau – Enchanté
  • Per pieijè – S’il vous plaît
  • Unde é a büveta? – Où se trouve le bar ?

« Daghe Munegu » ?

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À chaque match de l’AS Monaco, les deux mots fleurissent sur les réseaux sociaux. Le message « Daghe Munegu » peut paraître mystérieux, mais c’est la meilleure façon d’encourager le club de Robert Moreno. Même si la prononciation possède un côté exotique, la signification est très simple : « Allez Monaco ».

Claude Passet, Bibliographie de la langue monégasque, 1927-2018, Monaco, Académie des Langues Dialectales – Editions EGC, janvier 2019
En vente sur le site ald-monaco.org

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