Récit

L’égalité salariale entre hommes et femmes est-elle respectée à Monaco ?

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Direction de la Communication / Stéphane Danna

D’après l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (IMSEE), la fonction publique semble plus égalitaire que le secteur privé.

L’étude est inédite. Pour la toute première fois, l’IMSEE s’est penché sur les écarts de salaires entre hommes et femmes au sein de la Principauté, sous l’impulsion de la création du Comité de la Promotion et de la Protection des Droits des Femmes. Afin de ne pas subir une influence potentielle de la pandémie de Covid-19, ce sont les chiffres de l’année 2019 qui ont été observés. Secteurs public et privé ont donc été soigneusement étudiés sur cette année.

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La fonction publique : « bon élève » de la Principauté

Des deux, le secteur public semble être le plus égalitaire. D’après les données énoncées par Alexandre Bubbio, directeur de l’IMSEE, les femmes auraient un indice de rémunération de 0,7% en moyenne supérieur à celui des hommes. Mais si l’on regarde dans le détail, cette conclusion doit être nuancée.

L’IMSEE s’est en effet basé sur trois catégories de postes : A (les fonctions de direction, comme les cadres), B (les fonctions d’application) et C (les fonctions d’exécution, comme par exemple les jardiniers). Si l’on prend chaque catégorie à titre individuel, l’indice de rémunération reste en moyenne supérieur chez les hommes (de respectivement 14,7%, 8% et 9%). Or, les femmes étant majoritairement embauchées en catégories A et B (mieux rémunérées que la catégorie C), leur indice de rémunération est donc plus élevé de 0,7% en moyenne par rapport à celui des hommes.

De manière générale, la tendance reste plutôt positive, comme l’illustre le graphique ci-dessous, mais Jean Castellini, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Economie, estime que « nous ne pouvons pas nous satisfaire pleinement car nous pouvons toujours faire mieux. »

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A noter également que, du côté des embauches, les femmes restent minoritaires et représentaient, en 2019, 43% de la Fonction Publique. Néanmoins, on constate que 42% d’entre elles occupent un poste en catégorie A, contre à peine 25% chez les hommes.

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Secteur privé : un salaire horaire nettement plus élevé chez les hommes

Si pour Christophe Robino, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Affaires sociales et de la Santé, la fonction publique fait office de « bon élève », dans le secteur privé en revanche, l’écart est nettement plus important. On relève un salaire médian supérieur de 5,9% en faveur des hommes. Une différence qui se constate notamment sur le salaire horaire, en moyenne plus élevé de 21% chez les hommes. Une différence avec le secteur public qui s’explique notamment par l’absence de grilles salariales et une difficulté de contrôle sur le secteur privé.

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Le résultat reste cependant plus encourageant qu’en France, qui affichait en 2019 un salaire médian de plus de 12% en faveur des hommes. Selon les critères de l’OCDE – et bien qu’elle n’en fasse pas partie – la Principauté ferait partie des dix premiers pays les plus égalitaires.

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Quant à la rémunération brute mensuelle, elle serait en moyenne inférieure de 28,5% chez les femmes (3 900€ chez les hommes, contre 2 800 chez les femmes). Mais l’IMSEE tempère ce chiffre, que d’autres critères peuvent expliquer, tels que la surreprésentation des femmes dans les professions moins rémunératrices (comme les employés de maison), ou le temps de travail (132 heures/mois pour les femmes contre 139 heures pour les hommes).

Pour Céline Cottalorda, Déléguée Interministérielle pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes, la charge mentale (qui incombe plus souvent aux femmes) est un premier élément explicatif de ce dernier point. Voilà pourquoi, parmi les pistes d’amélioration envisagées, le changement des mentalités semble s’imposer.

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Quelles sont les pistes d’amélioration ?

Pour améliorer ces résultats en vue de la prochaine étude, prévue pour 2024, plusieurs solutions devront être trouvées. A commencer donc, par un changement des mentalités du côté des employeurs : « il ne faut pas s’attacher à savoir si le collaborateur est un homme ou une femme, mais à sa compétence. La personne est-elle la meilleure pour occuper un poste ? Si oui, peu importe que ce soit un homme ou une femme : il faut l’engager et la rémunérer comme telle », explique Christophe Robino à Monaco Info.

Autre point important : changer les mentalités… des futures salariées ! Car il semblerait que certaines professions soient moins attractives pour les femmes, car trop souvent considérées comme réservées aux hommes. « Nous allons nous attacher à mieux comprendre et mieux expliquer certaines disparités, pour s’assurer que « disparité » ne veut pas dire « discrimination » et travailler en amont, dans l’éducation des jeunes filles, pour bien leur faire comprendre que toutes les carrières leur sont offertes aujourd’hui et qu’elles ne doivent pas se fixer de limites », ajoute Jean Castellini.

« La sensibilisation des entreprises fait partie des suites qui vont être données. Nous allons inciter les entrepreneurs à faire un questionnaire d’autoévaluation, pour savoir comment ils se positionnent par rapport à cette question de l’égalité au sein de l’entreprise », conclut Céline Cottalorda.