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Interview

Manon Poyard, vice-championne du monde de Spartan Race : « Ces résultats me poussent à m’entraîner encore plus fort »

Spartan

Déjà médaillée de bronze le mois dernier lors des Championnats du monde de Spartan Race, en Grèce, chez les 25-29 ans, la Monégasque vient de finir deuxième des Mondiaux d’Abu Dhabi.

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À 25 ans, Manon Poyard est en train de s’affirmer comme une figure montante du Spartan Race. Plongée dans la discipline depuis seulement un an, l’athlète monégasque est déjà montée à deux reprises sur les podiums des Championnats du monde.

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De retour à Monaco après plusieurs années à l’étranger, au Mexique et à Dubaï notamment, Manon Poyard vient de boucler une saison 2022 extraordinaire. La voici désormais tournée vers l’année prochaine avec un objectif en tête : poursuivre son impressionnante progression.

Que retenez-vous de ces derniers mois couronnés de succès ?

Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, à Abu Dhabi, j’ai immédiatement pris du recul et je me suis rendu compte qu’en seulement un an, ma progression physique est incroyable. J’ai mis 2h01 de moins que l’année dernière pour terminer ma course. Cela prouve que je me suis énormément améliorée, notamment au niveau des obstacles. J’en passe désormais que je n’aurais jamais imaginé passer un jour. Ces résultats me poussent à m’entraîner encore plus fort.

©Spartan

Qu’est ce que cela représente pour vous de défendre les couleurs de la Principauté ?

C’est une fierté, surtout que je suis la seule monégasque. En Grèce, ils ont fait une parade, à l’image de ce qui se fait lors des Jeux Olympiques. J’étais toute seule avec mon drapeau alors que les Mexicains étaient trente (sourire).

La prochaine étape, c’est de faire retentir l’hymne monégasque sur un podium…

Ça serait tellement beau ! Je compte bien monter sur la première marche en 2023 (sourire).

Normalement, j’ai un jour de repos total par semaine, mais j’ai du mal à m’y tenir

Manon Poyard

Comment êtes-vous tombée dans cette discipline peu commune ?

Quand j’habitais au Mexique (Manon est allée faire son stage de fin d’étude à Mexico après un Master en business international et a fini par s’installer pendant plus de deux ans au Mexique, ndlr), j’ai vu qu’il y avait une Spartan Race juste à côté. J’ai décidé de m’inscrire, mais la course a été reportée à cause du Covid. L’année dernière, j’étais cette fois à Dubaï, et les Championnats du monde, historiquement aux États-Unis, ont été délocalisés à Abu Dhabi. Je ne pouvais pas louper ça. Je n’aime pas spécialement le marathon, mais les courses avec obstacles me correspondent parfaitement. Quand j’ai vu mes premiers résultats, je me suis dit qu’il fallait persévérer.

Combien d’heures par jour consacrez-vous à vous entraîner ?

J’ai deux entraînements quotidiens, six jours sur sept. Normalement, j’ai un jour de repos total par semaine, mais j’ai du mal à m’y tenir. Je vais souvent marcher. Il y a deux semaines j’ai eu une petite alerte. Là, j’ai compris qu’il fallait que je me repose.

©Spartan

En quoi consiste les séances ?

L’entraînement, c’est Crossfit et Trail. Je m’entraîne à courir en montagne, avec du dénivelé. Le Spartan, c’est tout simplement un mixte de Crossfit et de Trail.

Quels sports pratiquez-vous également ?

Je suis sportive depuis toute petite. Mon père est sportif de haut niveau. Quand il était jeune, il était champion du monde d’enduro. Il a ensuite fait de nombreux marathons. Je l’accompagnais souvent pendant les courses. Depuis que j’ai l’âge de deux ans, je fais de l’équitation et de la danse, mais aussi beaucoup de randonnées. Je suis toujours active. J’ai commencé le Crossfit il y a deux ans au Mexique et j’ai tout de suite accroché.

Mon rêve, c’est de participer à l’Ultra Spartan Race, une épreuve de 55 km avec 66 obstacles et beaucoup de dénivelé

Manon Poyard

Quelles sont vos futures échéances ?

Je m’apprête à prendre part à la saison 2023, avec les French Series (3 courses), les Spains Series (4 courses) et les Championnats d’Europe à Andorre. Je verrais ensuite s’il est financièrement possible de retourner en Grèce et à Abu Dhabi pour les Mondiaux. Pour l’instant, je ne peux absolument pas vivre de mon sport. Je recherche d’ailleurs activement des sponsors pour financer ma saison 2023.

Quelles sont vos ambitions à plus long terme ?

Mon rêve, c’est de participer à l’Ultra Spartan Race, une épreuve de 55 km avec 66 obstacles et beaucoup de dénivelé. En général, les participants ont au moins la trentaine. Il faut parfaitement connaître son corps et ses limites. Si j’y participe, c’est pour finir la course. J’aurais beaucoup de mal sinon à me relever moralement d’un abandon.

©Spartan

Et tenter de faire partie du groupe Élite et vivre de votre sport ?

Pour l’instant, c’est impossible. Quand je compare mon temps à celui des plus grandes athlètes au monde, il y a encore un gouffre. Si je veux atteindre ce niveau, il me faudra encore plusieurs années. Pour s’en rapprocher, il faut déjà faire partie des cinq premières en Age Group. À Abu Dhabi, j’ai terminé toutes classes d’âge confondues, vingt-quatrième sur cent. Mon objectif premier, c’est déjà de me rapprocher des dix.


Le Spartan Race en chiffres

3 catégories : Élite (30 meilleurs mondiaux), Age Goup (par catégories d’âge), Open (sans classement officiel)

3 courses : (Sprint, 5 km, 20 obstacles), (Super,10 km, 25 obstacles), (Beast, 21 km, 30 obstacles)