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Analyse

Monaco, une histoire catholique

Dominique-Marie David, nouvel Archevêque de Monaco
© Palais Princier (archives)

Fin janvier, le Pape François a nommé le Père Dominique-Marie David archevêque de Monaco. Ce dernier succède à Mgr Bernard Barsi, présent sur le Rocher depuis 2000.

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Dimanche 8 mars à 15h30 en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco, a eu lieu l’ordination épiscopale de Mgr Dominique-Marie David, qui prend alors la succession de l’actuel archevêque de Monaco, Mgr Bernard Barsi, suite à sa démission du fait de son grand âge.

Le père Dominique-Marie David devient ainsi l’archevêque d’un pays où le catholicisme est la religion officielle. L’occasion de faire un petit détour historique sur les liens entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel dans la Principauté.

Des liens forts avec l’Eglise 

L’article 9 de la constitution monégasque consacre le catholicisme comme religion officielle, bien que l’article 23 de cette même constitution met un point d’honneur à défendre la liberté religieuse. Toujours est-il que le catholicisme est la religion de près de 83% des Monégasques. Si la Principauté n’a jamais opté pour une laïcité à la française, c’est que les raisons se trouvent dans les origines historiques même de Monaco.

L’État monégasque était une monarchie de droit divin avant de devenir, depuis la nouvelle constitution de 1962, une monarchie constitutionnelle héréditaire. Même si les pouvoirs spirituels et temporels sont soigneusement séparés, les liens entre les deux demeurent forts.

En effet, l’Église, bien qu’elle n’ait aucun droit d’ingérence dans les décisions prises par le pouvoir politique monégasque, il semblerait toutefois que son influence s’avère une réalité. Certains ont vu, notamment dans la dépénalisation tardive de l’avortement dans le droit monégasque, un signe de cette influence (l’avortement a été partiellement dépénalisé à Monaco en 2009).

Aux origines du catholicisme 

L’histoire des relations entre l’Église et le pouvoir monégasque est ni plus ni moins que l’histoire des Grimaldi elle-même. En 1297, lorsque la dynastie Grimaldi prend possession du Rocher, elle noue rapidement des liens forts avec l’Église romaine.

Les Guelfes – représentés par les Grimaldi – prennent, en effet, rapidement parti pour le Pape. Il s’agissait pour la nouvelle dynastie monégasque de se protéger tour à tour de ses États voisins forts (le Saint-Empire Germanique notamment) mais également pour justifier la légitimité des Grimaldi eux-mêmes (la Principauté était alors, à l’époque, une monarchie de droit divin).

En 1751, Monaco obtient son indépendance religieuse vis-à-vis de l’évêché de Nice (qui s’y opposait) et un concordat est ainsi conclu, et Monaco dépend donc directement de l’autorité papale. En 1887 est créé le diocèse de Monaco, qui deviendra archidiocèse en 1981.

La perpétuation de la tradition 

Depuis, les traditions séculaires sont vivaces sur le Rocher : Procession du Christ-Mort, Fête-Dieu, Fête de la Sainte Dévote (directement liée à l’identité même des Monégasques). Le mariage religieux du Prince porte également le témoignage de l’importance accordée au catholicisme, partie intégrante de « l’âme monégasque » et, a fortiori, avec elle, de l’âme des Monégasques.