Quand le Jardin Animalier de Monaco donne la vie
Le Jardin Animalier, avec son hectare de terrain et ses 60 espèces, est aussi une terre de naissances. Nous avons discuté de ce sujet avec son directeur depuis huit ans, Laurent Peyronel.
La dernière en date est celle d’un jeune ibis rouge. En septembre, le Jardin Animalier peut dresser un bilan (presque) complet des naissances survenues au cours de l’année. Cependant, dans les 10 jours à venir, le jardin animalier attend encore d’autres naissances d’ibis rouge.
Deux nids sont encore couvés. Attention, ils sont en hauteur et pas question pour Laurent Peyronel de les déranger. Les employés du parc doivent attendre que l’oisillon soit suffisamment grand pour qu’on l’aperçoive d’en dehors de la volière. C’est à ce moment que la naissance pourra être remarquée et comptabilisée.
Laurent Peyronel fait les comptes. Après énumération, si l’on enlève les poules et les cochons d’Inde, le Jardin Animalier de Monaco recense entre 25 et 30 naissances survenues dans l’année 2022. Au total, une cinquantaine de nouveaux individus ont pointé le bout de leur museau/bec, et une partie d’entre eux sera donnée à divers parcs à l’international.
Parmi les naissances les plus récentes, ce jeune ibis rouge âgé d’une douzaine de jours mais aussi quatre dendrocygnes veufs, nés le 10 juillet, deux paonneaux nés le 15 juillet, un canard à ailes bronzées né à la fin du mois de mai et trois pigeons nicobars nés entre le 16 mars et la fin du mois de juin. Sans oublier un bébé flamant rose, âgé de trois mois maintenant.
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Flamant rose : c’est « la » naissance qui marque
« Cette naissance est une grande fierté. Mine de rien, ce sont des années de travail qui sont récompensées. » Le directeur nous explique pourquoi cette naissance est particulièrement inattendue et rare. « En général, il faut attendre que les flamants aient 6 ou 7 ans pour qu’il y ait une reproduction et les nôtres ne sont qu’adolescents [4 à 5 ans, ndlr]. Deuxièmement, il faut des grands groupes. »
Avec ses 12 flamants roses, le Jardin Animalier de Monaco ne peut pas se considérer comme une grande colonie, où l’on peut compter jusqu’à 100 000 individus. Cependant l’optimisme est de mise. « Maintenant qu’il y eu une naissance, on ne peut qu’espérer que cela continue », confie le directeur du parc, dont la seule inquiétude réside dans l’apparition de stress chez les flamants roses. Ce phénomène peut totalement entraver leur reproduction.
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En parc, faut-il « chouchouter » les nouveau-nés ?
Laurent Peyronel nous confirme que « cela dépend des espèces. » « Certaines sont délicates comme le Grand Hocco. Ce sont des espèces qui couvent mal ou nourrissent mal les petits dans des volières communautaires. Dans ces cas-là, on prélève les œufs, on incube artificiellement et on élève à la main. »
En ce qui concerne le flamant rose, « on a vraiment pas voulu intervenir, de peur de casser une tranquillité nécessaire à la reproduction. » À la naissance, Laurent Peyronel ne cache pas avoir eu « une certaine appréhension » mais aujourd’hui, soit trois mois plus tard, le jeune flamant rose se porte très bien.
On s’occupe de nos animaux pour qu’ils vivent le plus longtemps possible et qu’ils se sentent bien
Selon le directeur de l’une des dernières ménageries royales du monde, la captivité n’entrave pas le processus de reproduction.
« Aujourd’hui, entre 90 et 95% des animaux qui sont en captivité.. sont nés en captivité. On est loin de l’époque où on [les parcs animaliers, ndlr] achetait et récupérait n’importe quel animal sauvage qui avait du mal à s’adapter et était rachetable au besoin. Maintenant, on s’occupe de nos animaux pour qu’ils vivent le plus longtemps possible et qu’ils se sentent bien. »
Pour Laurent Peyronel, rendez-vous au printemps 2023 pour que la saison des naissances soit relancée.