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Récit

Inflation, pouvoir d’achat, retraite, enfance : les dernières annonces à Monaco

Marché-Condamine
Monaco Tribune

Christophe Robino, Conseiller de Gouvernement-Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, a fait le point sur les différentes avancées du Gouvernement, pour pallier notamment les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

C’est par un bilan plutôt positif que Christophe Robino a introduit son point presse ce jeudi 3 novembre, au Ministère d’Etat. Un point presse où le Conseiller de Gouvernement-Ministre des Affaires Sociales et de la Santé a abordé non seulement des questions relatives à l’actualité sanitaire de la Principauté, mais aussi au volet social, alors que le contexte est marqué par la guerre en Ukraine et la crise covid.

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Christophe Robino – © Direction de la Communication / Stéphane Danna

1. Comment la Principauté s’organise-t-elle face à l’inflation ?

« Dans ce contexte de rentrée sociale, un peu difficile, j’aurais envie de donner une note positive. La situation de l’emploi sur Monaco est bonne : en juin 2022, nous avons dépassé les 60 000 emplois salariés, contre 57 000 en décembre 2019, soit un chiffre jamais atteint. Le chômage est également au plus bas : on dénombrait en septembre 625 chômeurs à Monaco », introduit Christophe Robino, ajoutant que le nombre d’heures travaillées pourrait, sur l’année 2022, être supérieur à 90 millions, un chiffre là encore rarement atteint et qui pourrait être largement dépassé, notamment grâce à la saison estivale.

Une fois ce constat positif établi, Christophe Robino a également abordé les grands axes que Monaco compte développer pour rester attractif, malgré le contexte économique :

« A Monaco, comme ailleurs, on connaît les effets de l’inflation. On espère sa diminution sur 2024-2025. Nous avons essayé d’atténuer les problématiques liées à l’attractivité, notamment la crise que rencontrent certaines professions. Nous avions entamé, avec les représentants de l’hôtellerie et de la restauration, des discussions à l’issue des Grands Prix. Ces négociations avaient pour but de remettre en place, dans le cadre de la convention Hôtellerie-Café-Restauration, des minima salariaux. (…) L’avenant à la convention a été signé le 18 octobre, ce qui nous permet d’avoir des grilles de salaires avec des minima revalorisés, qui se basent en partie sur les grilles françaises. Ils en sont également décorrélées, puisque nous nous sommes autorisés à réévaluer les grilles, indépendamment de l’évolution des grilles françaises, en fonction du contexte économique. Ces grilles n’avaient pas été réactualisées depuis 1999, donc depuis 23 ans. (…) Nous accompagnerons encore les discussions, de façon à travailler sur l’amélioration des conditions salariales et des conditions de travail, avec un certain nombre de problématiques qu’il faut résoudre, comme l’existence de coupures en milieu de journée qui alourdissent la journée de travail des employés. »

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La piste des transports, en particulier le ferroviaire, a été évoquée pour rendre les emplois plus attractifs, tout comme la mise à jour des dispositifs de formations professionnelles.

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2. Je suis salarié(e) de la Principauté : comment Monaco compte soutenir mon pouvoir d’achat ?

« Nous avons mis en place un certain nombre de mesures qui visent à atténuer l’effet de l’inflation pour les salariés, explique Christophe Robino. La bonne nouvelle, c’est que le bilan des caisses est plutôt bon, ce qui nous a permis de réévaluer la valeur du point retraite. Sur une période d’un an, cette valeur a augmenté de 5,33%. Pour les salariés, les allocations familiales ont augmenté de 6,18%, ce qui représente un véritable coup de pouce pour les foyers qui ont des enfants à charge. Le taux de cotisation variable applicable aux employeurs a aussi été baissé de 0,3%. »

Autre mesure intéressante : la création d’une prime déchargée pour les salariés. Cette prime a été étendue à l’ensemble du secteur privé, et pas uniquement à l’hôtellerie et à la restauration. « Les employeurs ont tout intérêt à profiter de cet effet d’aubaine. C’est l’opportunité de donner un complément de revenus à leurs employés, tout en bénéficiant de l’absence de charges et de cotisations patronales », souligne Christophe Robino.

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Dans la fonction publique, là aussi, des mesures ont été prises : « nous avons cette année appliqué trois réévaluations, dont la dernière en septembre, compte tenu de l’inflation. Ce qui fait une augmentation de 6,7% sur l’année pour les fonctionnaires et de 6,9% pour les employés du CHPG. »

Le Conseiller de Gouvernement-Ministre a par ailleurs précisé que les nouvelles grilles salariales du personnel du Centre Hospitalier Princesse Grace seront bientôt publiées. Des grilles qui ont été réévaluées et qui concernent les soignants et non-soignants des catégories A, B et C. « Nous sommes allés plus loin que la France, puisque j’ai souhaité qu’aucune personne ne soit laissée sur le bord du chemin. Tous pourront bénéficier de cette amélioration », insiste le Conseiller de Gouvernement.

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3. Où en est le rapatriement du régime de retraite complémentaire ? Pourquoi est-ce aussi long ?

Autre volet sur lequel Christophe Robino a souhaité développer : la Caisse Monégasque de Retraite Complémentaire (CMRC), en vue d’améliorer très nettement le montant des retraites complémentaires qui seront versées.

« Nous avançons sur le dossier. Ce rapatriement aura lieu, vraisemblablement en janvier 2024. Le projet de loi qui vise à sécuriser le régime de retraite sera normalement déposé avant la fin de l’année. C’est le fruit d’échanges intenses entre le Gouvernement Princier et l’ARGIC-ARCCO, notamment concernant l’arrangement financier qui nous permet la sortie du régime », explique Christophe Robino.

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Et pour cause : le Gouvernement a joué un rôle actif dans cette négociation. Une motion avait été déposée en 2013 par l’USM et la Fedem, mais les vraies discussions ont commencé en 2017, lorsque l’Etat monégasque a accepté de se porter garant pour le rapatriement : « l’ARGIC-ARCCO maintient sa demande de versement de soulte, qui est évaluée à plus de deux milliards. Je sais que certains regrettent que ça n’aille pas assez vite, mais je crois qu’il faut mesurer l’importance de l’enjeu et le montant des engagements pris par l’Etat. On espère ne pas devoir en arriver à suppléer au versement de cette soulte, qui normalement devrait être remboursée au travers des cotisations. Ces cotisations devraient aussi permettre la constitution d’un fonds de réserve. »

Pour mieux comprendre la difficulté de ce dossier, et donc les dix années d’attente, le Conseiller de Gouvernement a tenu à rappeler que cette soulte servira à rembourser les pensions déjà liquidées, qui continueront d’être versées par l’ARGIC-ARCCO à ceux qui en bénéficient. Seules les pensions à venir seront prises en charge directement par la CMRC quand elle ouvrira ses portes.

4. Quels sont les autres projets du Gouvernement ?

Au cours du point presse, Christophe Robino a également introduit une question d’importance : la protection de l’enfance. Un dossier que le Gouvernement souhaite restructurer.

« Nous travaillons actuellement sur une loi cadre en matière de protection de l’enfance. L’objectif est de coordonner l’ensemble des acteurs sur le terrain, d’essayer d’améliorer la situation des enfants suivis, notamment dans les modalités de placement auxquelles nous pouvons avoir recours, et bien sûr améliorer le repérage et le traitement de situations de mises en danger ou de risques pour les enfants au travers des signalements », précise le Conseiller de Gouvernement.

Un travail de fond, donc, qui pourrait faire l’objet de futures annonces.

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