Récit

Inflation : Monaco veut désormais aider les salariés du secteur privé

ALIPRENDI Karen - Séance budgétaire - 06102022-1
Conseil national

Après avoir accordé une prime « déchargée » l’été dernier aux salariés de l’hôtellerie et de la restauration, le ministre d’Etat Pierre Dartout s’est dit favorable à la généralisation de ce coup de pouce au secteur privé.

Le pouvoir d’achat a été au coeur des discussions du Conseil national jeudi dernier. A priori, les chiffres sont bons : « le Budget Rectificatif 2022 présente un résultat excédentaire de plus 8,8 millions d’euros », expose d’emblée Karen Aliprendi. De bons résultats qui s’inscrivent toutefois dans un contexte de forte inflation.

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Il s’agirait, pour tous les employeurs qui le souhaitent, de verser une prime exceptionnelle à leurs salariés jusqu’à un certain niveau de rémunération, sans charges sociales sur cette dernière

Balthazar Seydoux, vice-président du Conseil national

Pour que les salariés souffrent le moins possible de cette flambée des prix, le Gouvernement a d’abord pris des mesures pour augmenter le salaire des fonctionnaires et des personnels hospitaliers. Il a ensuite instauré une prime au secteur de l’hôtellerie-restauration. Une prime que les élus souhaitaient étendre à l’ensemble des salariés du secteur privé.

Le rapporteur du projet de loi, Balthazar Seydoux, vice-président du Conseil national, a précisé : « Il s’agirait, pour tous les employeurs qui le souhaitent, de verser une prime exceptionnelle à leurs salariés jusqu’à un certain niveau de rémunération, sans charges sociales sur cette dernière ». A cela, le Ministre d’Etat a répondu favorablement. La prime de soutien aux salariés instaurée par l’arrêté ministériel du 1er août, sera donc étendue à l’ensemble des secteurs d’activité de la Principauté.

A son tour, Marine Grisoul interroge le Gouvernement : « Qu’en est-il du soutien de l’Etat aux associations sportives ? » Pourtant, « elles aussi, embauchent des salariés, de fait soumis à l’inflation, et dont les salaires n’ont été revalorisés que de 1,5% », fait remarquer l’élue.

Autres thèmes abordés…

En revenant sur le projet de trémie sur la Moyenne Corniche, auquel s’oppose fermement le Maire de Cap d’Ail, les élus se sont prononcés sur la mobilité et ont également abordé le thème de l’attractivité de Monaco. « J’estime que la Commune de Cap d’Ail bénéficie de l’apport économique et financier de la Principauté de Monaco, et c’est tout naturel. J’espère toutefois que le Gouvernement se positionnera fermement par rapport à ces déclarations », lance la Présidente du Conseil national Brigitte Boccone-Pagès, avant de poursuivre sur la mobilité intramuros et la gratuité des bus.

« Le Conseil national se félicite de la décision du Gouvernement d’engager une période de test de gratuité des bus de la Principauté. Je profite d’ailleurs de cette intervention pour inciter tous les Monégasques et tous les résidents qui nous suivent et qui nous écoutent, à adopter le bon réflexe en profitant de cette période pour faire évoluer leurs comportements et changer leurs habitudes. »

Au-delà de rendre la Principauté plus attractive, le but recherché, comme le rappelle Karen Aliprendi, est « datteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre de 55% pour 2030. »

Le logement a également été un point important, tout aussi lié à l’attractivité du territoire. A ce sujet, Corinne Bertani pense qu’il serait judicieux « d’engager avec l’ensemble des Maires des communes voisines de Beaulieu-sur-Mer à Menton, afin que Monaco participe au développement d’habitations pour ses salariés.»

Concernant enfin le logement des Monégasques, Thomas Brezzo comme d’autres élus, ne cache pas son inquiétude. « Si de nouveaux logements pourront être attribués dans le courant de l’année 2023, ce ne sera pas le cas pour les années 2024, voire 2025 », regrette-il.