Ronny Turiaf : « L’AS Monaco Basket participe à porter haut le basket français en Europe »
Présent lors du Magic, le rendez-vous international et incontournable de la Pop Culture à Monaco, l’ancien pivot international français (40 ans, 87 sélections) et champion NBA avec le Miami Heat en 2012 s’est livré pour Monaco Tribune. Extraits.
Ronny, à qui devons-nous votre présence au Grimaldi Forum à l’occasion du Magic Monaco ?
(Sourire) À Cédric Biscay, tout simplement. Je suis un immense fan de mangas, de comics et de la culture japonaise en général. J’avais envoyé un message à monsieur Biscay sur Twitter pour lui faire part de mon admiration pour son travail. Il m’a invité à venir ici et je lui en suis vraiment reconnaissant. C’est un immense plaisir de venir partager ma passion avec tous les fans de pop culture.
Quels sont vos références favorites ?
Il y en a tellement. Mais comment ne pas citer Olive et Tom, Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque, Nicky Larson, Bleach ou encore Sailor Moon ? Je ne peux même plus compter le nombre de mangas et comics que j’ai regardé et lu.
Comment s’organise votre après-carrière ? Avez-vous toujours un pied dans le basket ?
C’est très simple. Comme avec Cédric Biscay, j’essaye de rencontrer au maximum les gens qui m’inspirent. J’aime voyager, aller au plus près des personnes et des cultures. Pour ce qui est de mon lien avec le basket, j’occupe le rôle d’Ambassadeur NBA, pour l’Europe et l’Afrique.
En quoi consiste votre mission ?
Essentiellement à promouvoir la discipline et donner l’opportunité aux jeunes enfants de 8 à 18 ans de jouer au basket. La NBA est implantée dans vingt pays, en Europe et en Afrique notamment. L’objectif n’est pas que professionnel, il est aussi et surtout éducatif. Derrière le basket, il y a un vrai travail social. Prenons l’exemple des filles, qui a quatorze ans abandonnent le basket parce qu’elles n’ont pas de terrain pour le pratiquer. Il faut remédier à ça. J’essaye de rendre au basket tout ce qu’il m’a apporté. C’est comme un passage de témoin.
Paris est une ville de basket, on le voit sur les playgrounds ou à travers les réactions sur les réseaux sociaux
Ronny Turiaf
Avez-vous été approché, vous, personnellement, pour occuper un rôle central au sein d’un club en France ou d’une franchise en NBA ?
À l’heure actuelle, ce n’est pas ce que je recherche. Je préfère continuer à découvrir le monde. Je n’ai de toute façon pas été approché en France. Aux États-Unis, oui. Pourquoi pas à l’avenir. Mais mon objectif est avant tout de créer plusieurs résidences créatives, en Europe, en Afrique, aux États-Unis et en Asie, pour permettre aux gens de réaliser leurs projets et de se retrouver dans un même espace. Des gens motivés, venus de tous les horizons et qui s’entraident. Ça me rappelle beaucoup les vestiaires, avec des profils différents, qui collaborent ensemble pour atteindre un objectif. C’est cette cohésion qui permet d’arriver le plus loin possible, encore plus loin qu’individuellement.
Avez-vous toujours un regard attentif sur la NBA ?
(Sourire) Il se résume à checker les scores le matin au réveil en prenant mon café. Je ne me réveille pas la nuit pour voir les matchs. Mais j’aime voir ce que font mes potes. Je suis content de voir Ricky Rubio de retour et Kevin Love rejoindre le Heat pour remporter une nouvelle bague. Quand je me rends aux États-Unis, je me débrouille quand même pour aller assister à des matchs.
Quel regard portez-vous sur l’AS Monaco Basket, dont le projet ne cesse de prendre de l’ampleur en France et en Europe depuis plusieurs saisons ?
J’ai eu la chance de voir la Roca Team jouer à deux reprises, dans l’ancienne salle. J’ai hâte de voir la nouvelle d’ailleurs, elle a l’air très sympa ! J’aime beaucoup ce que réalise le club. Il participe à porter haut le basket français en Europe. Je les vois bien remporter l’Euroleague un jour. C’est intéressant de voir comment ils construisent l’équipe. Ils ont de grandes individualités. J’ai vraiment hâte de voir le moment où toutes les stars de l’équipe vont performer en même temps.
Quels sont les joueurs qui vous impressionnent le plus ?
J’aime bien Donta Hall, Mike James, Yakuba Ouattara et Donatas Motiejūnas, contre qui j’ai joué. Il y a Elie Okobo aussi. Je prends plaisir à voir son évolution. Il franchit les paliers un à un.
Vous étiez présent à l’Accor Arena lors de la rencontre de NBA entre les Chicago Bulls et les Detroit Pistons délocalisée à Paris. Quand on regarde l’engouement incroyable autour de cet évènement, on se dit que le basket occupe une place centrale en France…
Je n’ai pas eu besoin de ce match pour m’en rendre compte. Paris est une ville de basket. On le voit sur les playgrounds ou à travers les réactions sur les réseaux sociaux. Nous sommes une terre de basket et Paris encore plus particulièrement. Entre le Paris Basketball, les Metropolitans 92 et Nanterre 92, il y a déjà trois clubs dans la capitale. Je pense que Paris pourrait même en accueillir cinq ou six à l’image de Londres en Premier League au football. Et avec l’arrivée de nouvelles infrastructures, la marge de progression est encore immense.