Recrutement à la SBM : « Aujourd’hui, les jeunes recherchent un équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle »
Les critères des candidats en hôtellerie-restauration ont évolué, en particulier depuis la pandémie. Comment la Société des Bains de Mer parvient-elle à combiner les exigences du secteur avec celles des employés ?
Le One Monte-Carlo accueillait ce mardi 3 octobre une nouvelle Journée des Talents, afin de recruter de nouveaux profils en vue de la haute saison.
Si le resort cherche des saisonniers dans tous les domaines (comme le balnéaire ou la sécurité), c’est essentiellement l’hôtellerie-restauration qui recrute massivement, en particulier avec l’ouverture prochaine du nouveau Café de Paris et d’Amazónico.
Un secteur exigeant, avec une amplitude horaire et un rythme de travail soutenus. Mais depuis quelques années, et en particulier depuis la pandémie de Covid-19, les recruteurs sont confrontés à un nouveau profil de candidats, qui aspirent davantage à un certain confort de vie.
« C’est une nouvelle génération de salariés qui arrive, et ils n’ont pas du tout les mêmes aspirations que l’on pouvait avoir, nous, en cherchant notre premier emploi. Aujourd’hui, les jeunes recherchent un équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, un sens à leur métier. Ils sont très attentifs au mode de management envers eux, donc il y a beaucoup d’attente sur la qualité de vie et le rythme de travail, ce qui rend les choses encore plus compliquées dans nos métiers, qui sont très exigeants », explique Sophie Vincent, Directrice des Ressources Humaines de la SBM.
Des contrats longue durée de plus en plus demandés
Un constat partagé par Laurie Maccari, Chargée RH : « l’effet Covid a changé la mentalité en termes de recrutement. Avant, nos recruteurs avaient l’embarras du choix. Aujourd’hui, ceux qui se présentent ont des critères plus sélectifs et sont moins enclins, par exemple, à faire des horaires de nuit. Nous recherchons donc des profils qui n’ont peut-être pas beaucoup d’expérience, mais qui ont la motivation. »
Parmi les demandes montantes des candidats à certains postes : des contrats de travail pérennes, dès l’embauche. Mais pour la SBM, cette demande est difficile à satisfaire. « Ce n’est pas propre à la Société des Bains de Mer, précise Laurie Maccari. C’est l’ensemble des employeurs, en Principauté ou ailleurs, qui ne proposent pas des CDI tout de suite. Ce sont d’abord des contrats à courte durée. Ça peut commencer par des extras, des remplacements ou de la saison, avant d’avoir des opportunités sur des postes permanents. »
Le chef et traiteur Thierry Saez-Manzanares, vient pour sa part de terminer sa première saison au Sporting, après 35 ans passés au sein du resort. Au fil des années, il a constaté ce changement de mentalité, ainsi que, malheureusement, un désintérêt progressif pour les métiers de la restauration. « Beaucoup nous demandent tout de suite un CDI, alors que nous avons des CDD qui sont là depuis longtemps. On a eu aussi, par exemple, un candidat qui sort de l’école hôtelière et qui demande à ne travailler que le matin. Ça va être compliqué ! (…) Les conditions de travail ont bien évolué à Monaco, et on a la chance de ne plus avoir de coupures, mais elles restent difficiles. Ça nécessite beaucoup d’investissement personnel. Et même si le salaire a toujours été confortable à la SBM, et qu’on a une bonne couverture sociale, c’est un métier qui n’attire plus trop mais qui demande à être revalorisé », détaille-t-il.
La motivation, la clé de la réussite
Pour Jérémy Vacher, Directeur général d’Amazónico, l’important est avant tout de ne pas brûler les étapes : « le marché s’est transformé. La nouvelle génération a envie de grandir très vite. Trop vite, parfois. Quand ils sortent de l’école et veulent commencer sur un poste sénior, ce n’est pas possible. Il faut démarrer en bas de l’échelle pour gravir les échelons ! Mais on s’adapte. Parfois, on peut donner des opportunités à des candidats qui nous paraissent un peu juniors, mais qui ont une grosse motivation. Je pense qu’avec la motivation, on peut faire beaucoup de choses ! »
« Il faut s’adapter, appuie Eric Gorjux, Directeur du Café de Paris. Le monde a évolué avec le Covid. Il ne faut pas juger, ni dire qu’avant c’était mieux. La jeunesse a d’autres attentes, elle privilégie un confort personnel par rapport aux exigences de travail. (…) Je comprends. Mais j’essaie aussi de sensibiliser nos employés, de leur faire prendre conscience de l’environnement privilégié dans lequel on est. (…) Un jour, j’ai entendu des employés râler, je les ai pris par la main, je les ai emmenés sur la terrasse de la Salle Empire et je leur ai dit : « regardez où vous êtes. Tournez la tête, ouvrez les yeux. Vous êtes dans un endroit que l’entièreté de la population mondiale connaît. N’oubliez pas ça ». Aujourd’hui, certains m’en parlent encore et me disent que ça a été un déclic. »
Ayant lui-même, avant la SBM, débuté sa carrière avec des horaires intenses dans un point de restauration de la Principauté, il reconnaît la nécessité de préserver la qualité des conditions de travail : « quand je suis arrivé, je coupais des paninis la nuit, de six heures du soir à six heures du matin, sans pause et avec un seul jour de repos. Mais en fait, je n’étais pas productif. Avec le recul, aujourd’hui, je sais qu’avec ce rythme, on peut être efficace pendant six ou sept heures, mais pendant les six restantes, on est un zombie. »
Pour motiver les candidats, la SBM ne mise pas que sur l’exceptionnel cadre de travail. Comme le rappelle Sophie Vincent, le groupe permet à ses employés de se former et de se développer : « ce sont des métiers où l’on peut grandir, s’épanouir, avoir de belles carrières sans forcément avoir fait des années d’études. Même si on peut répondre en partie à ces exigences, nous devrons continuer de travailler le samedi et le dimanche dans l’hôtellerie-restauration. Mais nous essayons de mettre en place des roulements sur les week-ends pour permettre aux collaborateurs de profiter de leur famille. Et ce secteur reste un merveilleux ascenseur social. (…) On cherche aussi à mettre beaucoup plus en avant toutes les formations que l’on peut offrir, notre marque employeur et ce qu’une saison à la SBM peut représenter sur un CV. »
Sophie Vincent conclut d’ailleurs en ajoutant que les bons éléments saisonniers sont généralement recontactés par la SBM pour les saisons suivantes.
Vous n’avez pas pu venir à la journée des talents ? Sachez qu’une autre sera organisée en février prochain. Vous pouvez aussi envoyer directement votre CV à : recrutement@sbm.mc.