Récit

Un passager clandestin découvert dans le coffre d’une voiture conduite par une femme ivre à la veille de Pâques

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L'homme a refusé de donner son identité à la police © Monaco Tribune

Les trois passagers ont été contrôlés par la Sûreté publique après que le véhicule a percuté un réverbère.

L’histoire aurait pu passer inaperçue, comme bien d’autres affaires traitées chaque mardi concernant des faits de conduite en état d’ivresse. Mais cette fois, l’ordinaire se teinte d’inattendu.

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Une femme ivre, prend le volant de sa Smart deux places et heurte un réverbère à 23h30, le 4 mai 2024. Elle assure qu’elle ne faisait que déplacer son véhicule pour éviter une contravention, mais son compagnon, également passager, soutient qu’ils se rendaient à la messe de Pâques orthodoxe.

Au-delà du délit, une petite surprise se cache dans le coffre : un homme sans papier qui refuse de décliner son identité. Bien qu’absent à son procès, l’homme est poursuivi pour « refus de contrôle et vérification d’identité » et la conductrice pour « conduite sous l’empire d’un état alcoolique. »

Un passager inconnu

Etrangement, de cette personne logée dans le coffre, ni la femme, ni son compagnon ne connaissent son identité. Ce dernier refuse purement et simplement de la donner. Tout ce que les autorités arriveront à obtenir de lui est une note écrite pour le moins énigmatique ou sarcastique : « Je suis homme vivant reconnu comme … » suivi d’un nom incompréhensible.

Malgré son refus de décliner son identité, il accepte de se soumettre à une prise d’empreintes digitales, un geste que le substitut du procureur peine à comprendre. Il se révèle inconnu des fichiers d’Interpol et de Monaco, mais bien connu en France, où il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire pour proxénétisme aggravé.

Pour ce passager clandestin, le substitut du procureur requiert le maximum légal : un mois de prison et une interdiction de séjour à Monaco. L’affaire a été placée en délibérée à la date du 26 novembre. 

Une conductrice ivre

En ce qui concerne la conductrice, après avoir percuté le réverbère « en se trompant de pédale », elle est contrôlée positive avec un taux de 1,10 mg par litre d’air expiré. « Quatre fois la limite autorisée ! » souligne le président du tribunal, Florestan Bellinzona.

La prévenue maintient sa version. Selon elle, elle n’a pas conduit, elle ne faisait que déplacer de quelques mètres sa voiture. Le juge, visiblement exaspéré, lui rétorque : « On va être clair, déplacer un véhicule, c’est bien le conduire. Vous l’avez même envoyé dans le décor. »

Les constatations des policiers ce soir-là n’arrangent pas son cas. Le président du tribunal relit la déposition : « Vous étiez énervée, arrogante, incohérente, répétitive, vous titubiez. Vous étiez un danger public ! » Après avoir bu une bouteille de vin et une bouteille de champagne à deux ainsi que deux autres verres de whisky coca, le substitut du procureur s’interroge : « Pourquoi boire autant d’alcool pour aller à la messe ? »

Bien que la prévenue invoque la nécessité de son permis pour travailler à Monaco, le substitut du procureur requiert un mois de prison avec sursis, une amende de 1500 €, et la suspension de son permis monégasque pour un an. Une demande de peine à laquelle a accédé le tribunal.