Un ancien candidat de téléréalité condamné pour trafic de stupéfiants à Monaco
Il a été condamné à trois de prison et une interdiction de séjour en Principauté de deux ans.
Un ancien participant de la saison 6 de La Villa des cœurs brisés, aujourd’hui président d’une société de BTP, a été condamné à Monaco pour trafic de stupéfiants. Cet homme de 32 ans, originaire de la Côte d’Azur, a été accusé par le deuxième prévenu, un Allemand qui séjournait à l’Hôtel de Paris et qui a été retrouvé inconscient avec encore 4,86 g de cocaïne et 1,86 g d’ecstasy dans sa chambre.
En juillet dernier, il aurait été contacté par un ancien collègue, avec qui il avait travaillé comme garde du corps, activité annexe qu’il fait pour « arrondir les fins de mois », afin de rencontrer un potentiel client, tout juste arrivé à Monaco et qui cherchait quelqu’un pour sa sécurité.
Après avoir échangé des messages avec ce dernier, l’ex-candidat de téléréalité s’est rendu à Monaco en voiture et a rejoint la chambre du voyageur à l’hôtel. Selon le substitut du procureur, M. Pronier, l’Allemand s’est montré insistant voire « harcelant » dans ses messages. Preuve d’une impatience révélant probablement le comportement d’un homme toxicomane à qui il manque sa dose.
Un échange très bref
Seulement 7 minutes s’écoulent entre l’entrée et la sortie du trentenaire de la chambre d’hôtel. A l’audience, seule la version de l’ex-candidat de téléréalité a été entendue puisque le deuxième accusé était absent. Selon lui, l’Allemand lui aurait « imposé de la cocaïne » dès son arrivée, qu’il aurait refusé.
Il affirme avoir remarqué des bouteilles d’alcool en nombre et la présence d’une femme dans la chambre. « Comme je connais beaucoup de monde ici, il m’a demandé où je pouvais trouver de la cocaïne », a-t-il expliqué à la barre. Après plusieurs comportements étranges du deuxième prévenu, le trentenaire aurait préféré partir. L’Allemand lui aurait alors « proposé 100 € pour le déplacement » qu’il n’aurait pas accepté.
Concernant les stupéfiants, il nie en bloc toute implication, déclarant que la seule substance qu’il aurait laissée serait du Kamagra, un stimulant sexuel. « J’en ai toujours sur moi, c’est à la mode dans le milieu échangiste que je fréquente », a-t-il précisé, sous les questions du président du tribunal, Florestan Bellinzona.
Des éléments troublants
Un message échangé entre les deux prévenus a particulièrement retenu l’attention du substitut du procureur : « Minimum 10 – 1k. » Le prévenu a tenté de se justifier en expliquant qu’il s’agissait de « 10 heures minimum de travail pour 1 000 euros », mais M. Pronier a avancé une hypothèse différente : « 10 grammes pour 1 000 euros. »
Le tribunal s’est également interrogé sur la situation financière du prévenu. A la tête d’une société de BTP en difficulté, qui pourrait servir à blanchir de l’argent, il est aussi propriétaire d’une Mercedes GMS, surveillée par la police française. L’homme a expliqué que ce véhicule était « un cadeau de [son] père en récompense de [son] bon travail. » « Je peux tout justifier, je fais tout par virement ! Je n’ai rien à me reprocher », a-t-il ajouté.
Un casier déjà chargé
Le principal prévenu n’en est pas à sa première condamnation. Vols, violences, conduites sous l’empire de l’alcool, conduites sans permis, ainsi qu’usage et détention de drogues figurent dans son casier judiciaire.
Le président du tribunal s’est d’ailleurs rendu compte pendant l’audience qu’au moment des faits, le prévenu n’était déjà plus en possession de son permis de conduire. Il conduisait alors en toute illégalité en Principauté et en France.
Trois mois de prison et interdiction de territoire
L’avocat de la défense a plaidé la relaxe, présentant son client comme un « homme aimant et très travailleur », aux dires de sa femme, aidant des enfants handicapés et sur le point de devenir père. Selon lui, aucune preuve matérielle ne confirme la culpabilité de son client, ni les perquisitions à son domicile, chez son père et chez sa mère, ni les éléments retirés de son téléphone portable.
Le tribunal a néanmoins jugé les deux hommes coupables. L’Allemand a été condamné à une amende de 5 000 euros, tandis que l’ancien candidat de téléréalité écope de trois mois de prison et d’une interdiction de séjour en Principauté pendant deux ans.