Tribunal : Une cycliste chute dans un tunnel de la Principauté avec un taux d’alcool très élevé

Le Palais de justice de Monaco a jugé, mardi 6 mai, une femme biélorusse née en 1969, poursuivie pour avoir conduit un vélo électrique en état d’ivresse.
Résidente de Cap-d’Ail, elle exerce une activité professionnelle dans le domaine du sport. Ce soir-là, elle chute dans un tunnel de la Principauté, seule, sans faire de blessé, mais avec un taux d’alcool particulièrement élevé : 1,17 mg par litre d’air expiré.
À la barre, la prévenue, au casier vierge en France comme à Monaco, affirme pourtant ne pas boire, ne pas fumer, et ne pas consommer de drogue. « Je fais du sport tous les jours, je nage, je fais du vélo. Je ne bois que pour les fêtes », explique-t-elle.
Mais le tribunal, dubitatif, souligne que ce taux d’alcool élevé n’est pas le fruit d’un simple écart : « Cela traduit une consommation régulière. » D’autant qu’elle reconnaît lors de son arrestation avoir consommé seule, sur la plage, quatre canettes de bière, soit environ deux litres d’alcool, avant de monter sur son vélo. « Ce qui prouve une grande dépendance », ajoute le président du tribunal.
Les faits remontent au 20 octobre 2024, vers 22h10. Les forces de l’ordre trouvent la cycliste au sol dans un tunnel. Elle est transportée au CHPG. Testée négative aux stupéfiants, elle affiche toutefois un taux d’alcool particulièrement élevé. À l’époque, elle était traitée pour une dépression, sous antidépresseurs et anxiolytiques. Aujourd’hui, elle assure avoir arrêté son traitement : « Je gère avec le sport », déclare-t-elle. Le tribunal l’interroge : « Donc, vous estimez ne plus avoir besoin de soins ? », à cela, elle répond que non.
À la barre, seule et sans avocat, la prévenue confie avoir honte de ses actes. Elle demande que la condamnation ne figure pas sur son casier judiciaire.
« Le taux record de l’audience »
À son tour, la procureure ne cache pas son inquiétude : « Vous avez le taux d’alcool le plus élevé de cette audience. À vélo, dans un tunnel, vous aviez toutes les chances de vous faire tuer. » La magistrate reconnaît chez elle « une profonde détresse » et souligne la nécessité d’un accompagnement : « Cette dépression amène à une consommation d’alcool, et ça, c’est mon problème », insiste-t-elle.
Avant de conclure, elle fustige l’absence de prise de conscience : « C’est embêtant que vous ne voyiez pas la nécessité d’un traitement. » Elle réclame une interdiction de conduire à Monaco pendant un an, une liberté d’épreuve avec obligation de soins. Elle accepte toutefois que la condamnation ne soit pas inscrite au B2.
Après délibération, le tribunal reconnaît la prévenue coupable. Elle écope de 15 jours d’emprisonnement avec sursis, d’une obligation de soins. Elle devra justifier chaque mois, par des analyses, de son abstinence vis-à-vis de l’alcool. La demande de non-inscription sur le casier judiciaire est acceptée.
Pour rappel, en Principauté, la conduite en état d’ivresse est strictement interdite. Le Code pénal monégasque, notamment ses articles 391-13 et 419, fixe un seuil maximal de 0,5 g d’alcool par litre de sang soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Tout dépassement de cette limite constitue une infraction et engage la responsabilité du conducteur.