Monaco adopte sa loi sur les soins palliatifs : « Un pacte d’humanité »

La Principauté se dote d’un cadre législatif moderne pour l’accompagnement de la fin de vie, privilégiant dignité et volonté du patient.
Le Conseil National a adopté mercredi soir le projet de loi n°1081 relatif au développement des soins palliatifs et à l’accompagnement de la personne en fin de vie. Dans un contexte international où ces questions suscitent de profonds débats, Monaco fait le choix d’une approche équilibrée et pragmatique, fidèle à son éthique, selon le Gouvernement Princier.
« L’adoption de ce texte n’est pas qu’une politique de santé publique : c’est un véritable pacte d’humanité », a déclaré Christophe Robino, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé. « Il nous revient d’œuvrer pour que chaque personne, jusqu’à son dernier souffle, soit entourée, soulagée et respectée. »
Des droits renforcés pour les patients
La nouvelle législation apporte plusieurs avancées majeures. Elle garantit l’accès aux soins palliatifs, instaure la possibilité de rédiger une déclaration de volontés de fin de vie encadrée, et renforce la relation de confiance médecin-patient.
« Ce projet de loi vise à encadrer les pratiques actuelles », expliquait en mars dernier Franck Lobono, Président de la Commission des Intérêts Sociaux. « Il renforce les droits des malades en leur accordant le droit de refuser l’acharnement thérapeutique et donne un cadre aux médecins avec la notion très importante de collégialité. »
L’expertise de Jean Leonetti
La réflexion monégasque s’est enrichie de l’expertise de Jean Leonetti, auteur des lois françaises sur la fin de vie. « Ce fut une de mes rencontres les plus enrichissantes », confiait Franck Lobono. « Il nous a éclairés sur les dimensions médicales, politiques et philosophiques de cette grave question. »
Un service appelé à se développer
Le texte reconnaît également le rôle des bénévoles associatifs dans l’accompagnement. Actuellement, le CHPG dispose de quatre lits dédiés aux soins palliatifs. « Dans le futur hôpital, une dizaine semble prévue », précisait Lobono, soulignant que « ce service est la pierre angulaire d’une fin de vie digne en Principauté. »
Cette loi marque une étape majeure, plaçant la dignité humaine au cœur de l’accompagnement médical monégasque.