Monaco accueille le prestigieux Concours International des Huiles du Monde
Ce jeudi 23 octobre, la Principauté a accueilli le jury gastronomique du prestigieux 23e Concours International « Les Huiles du Monde », organisé par l’AVPA.
De 10 heures à 12 heures, La Table d’Élise, restaurant dirigé par Alberte et Jean-Pierre Escande, a ouvert ses portes pour une dégustation exceptionnelle : les meilleures productions oléicoles de l’hémisphère austral.
Depuis plus de 20 ans, l’AVPA, Agence pour la Valorisation des Produits Agricoles, organise des concours internationaux devenus une référence dans la profession. Chaque année, plus de 400 huiles représentant une vingtaine de pays participent au concours. L’organisation explique : « Notre objectif est de valoriser des produits agricoles venus du monde entier. Nos jurys sont toujours francophones et c’est la culture gastronomique française qui est promue, parce que les producteurs du monde entier sont ravis d’envoyer leurs échantillons pour les faire valider, déguster, approuver par le jury. »
Une méthodologie en deux temps

Le concours s’appuie sur un double jury. D’abord, un jury technique dirigé par Christian Pinatel, président du Centre technique de l’Est de la France, présélectionne tous les échantillons reçus. Ensuite, le jury gastronomique, composé de chefs, restaurateurs, producteurs et amateurs éclairés, évalue les huiles. Cette approche permet d’allier excellence technique et utilisation pratique en cuisine. Le jury gastronomique apporte la vision du terrain : il connaît les clients, sait comment utiliser les huiles, avec quels plats les accorder.
Cette édition a présenté des huiles d’olive de l’hémisphère sud : Argentine, Afrique du Sud, Australie, Chili, où le climat et le savoir-faire des producteurs créent des produits au profil unique. La culture de l’olivier a dépassé le pourtour méditerranéen. Les pays au climat adapté produisent désormais des huiles d’olive de qualité.
Le jury était composé de Robert Larini, chef de cuisine, membre du Cordon d’Or de l’Académie culinaire de France, ayant travaillé dans les établissements de la SBM et ancien enseignant à l’école hôtelière de Monaco, de Christian Schuller, Chef Pâtissier, ancien chef pâtissier du Café de Paris à Monaco, président de l’association Monaco Goût Saveurs, de Clara Germain, cheffe de cuisine à domicile, ayant travaillé avec le chef étoilé Marcel Ravin, membre du Cordon d’Or, de Julien Matteo, chef consultant, six ans au Negresco, membre des Euro-toques et de l’Association Escoffier, de Laurence Lessatini, vice-présidente du syndicat de l’interprofession de l’olive de Nice et productrice à La Trinité, d’Alberte Escande, présidente de l’Association des Industries Hôtelières de Monaco et propriétaire de La Table d’Élise et de Gilles Brunner, président du Grand Cordon d’Or de la Cuisine Française à Monaco et ancien chef du Palais Princier.
Toutes les huiles dégustées aujourd’hui sont de très haut niveau
« Je suis très content parce que l’huile d’olive, c’est important pour moi. J’ai une cinquantaine d’oliviers dans l’arrière-pays où je fais aussi de l’huile d’olive. J’étais très intéressé par ce concours. Nous avons des huiles de l’hémisphère sud, des huiles que l’on n’a pas forcément l’occasion de goûter et on a eu de très jolies surprises ! Toutes les huiles dégustées aujourd’hui sont de très haut niveau », explique Gilles Brunner. « Depuis quelques années, tous les grands chefs, les meilleurs ouvriers de France ou les chefs étoilés travaillent de plus en plus la cuisine méditerranéenne, et donc l’huile d’olive ». Cette tendance répond notamment à une recherche d’une alimentation plus saine, privilégiant les huiles végétales. « C’est encore plus complexe à déguster que le vin. Quand on arrive à la sixième, septième huile, le palais commence à être chargé et c’est très difficile d’aller plus loin », précise Gilles Brunner.

La matinée s’est déroulée en deux temps. Une première session avec la dégustation de quatre huiles d’olive nature de l’hémisphère sud. Les jurés ont évalué l’équilibre entre amertume et piquant, identifié des notes d’artichaut, de noisette, de piment et de miel selon les échantillons. Pour la deuxième session, il s’agissait de trois huiles à base d’avocat : une huile d’avocat pure, un mélange huile d’avocat et huile d’olive et une huile d’avocat aromatisée.
Les huiles ont été présentées dans des verres bleus pour éviter que la couleur n’influence le jugement. Cette approche permet une évaluation purement sensorielle. Les jurés procèdent en deux temps : d’abord l’analyse olfactive, puis la dégustation en bouche. Entre chaque échantillon, des morceaux de pomme permettent aux dégustateurs de « rincer » leurs palais.
Il s’agit du premier concours AVPA organisé à Monaco. « Ils m’ont contacté pour voir si on pouvait l’organiser à Monaco. Je me suis rapproché de Monsieur et Madame Escande qui ont accepté avec grand plaisir. J’espère que cet événement prendra place dans les années suivantes », a déclaré Gilles Brunner à l’issue de ces dégustations. Les résultats officiels seront dévoilés le 2 décembre 2025 à Paris, à l’ambassade du Pérou. Plusieurs vainqueurs seront distingués dans chaque catégorie.








