Paul Lacombe (AS Monaco Basket) : « Les parquets me manquent »
L’arrière de l’équipe de France et de la Roca Team (29 ans, 27 sélections) s’est longuement exprimé pour Monaco Tribune sur la crise sanitaire sans précédent que traverse la planète, tout en évoquant la saison de l’AS Monaco Basket, en tête de la Jeep Élite avant l’arrêt du championnat le 14 mars dernier.
Alors qu’il s’était blessé à la main en début d’année, l’arrière de Monaco profite du confinement pour se reposer, se changer les idées et maintenir la forme physiquement. Attentif à l’évolution de la situation et aux décisions prises par la LFB sur la suite de la saison de Jeep Élite, Paul Lacombe s’est confié. Extraits.
Paul, comment se passe votre confinement ?
Tout va bien. Je ne suis pas le plus à plaindre. Je profite de ma maison et de mes enfants. Ça fait du bien de les voir un peu grandir. Cela met une parenthèse dans notre vie de sportif de haut niveau, souvent en déplacement, rarement chez soi. Mais je reconnais que le temps commence à être un peu long. Les parquets me manquent.
Comment faites-vous pour garder la forme physiquement ?
(Il sourit) La première semaine, je n’ai pas fait grand-chose. J’avais besoin de souffler. Depuis, j’essaye de m’astreindre une séance d’entraînement par jour, à la maison, en variant les exercices avec le matériel que j’ai pu récupérer. À Monaco, nous avons la chance de compter sur un super préparateur physique, très investi et qui nous fait bien bosser. Tous les jours, nous avons un programme différent, avec des séances communes avec tous les joueurs. Cela nous permet de nous entraîner à distance ensemble grâce à une application. Moralement, ça fait du bien d’être en équipe.
Quel regard portez-vous sur la décision de la LFB, qui a annoncé renoncer à une reprise de la Jeep Élite avant le mois de septembre ?
C’était une décision inéluctable, qui a pris beaucoup de temps à être officielle. Pour l’intégrité des joueurs, il n’y avait pas d’autres solutions. Après deux mois de confinement, il est impossible de reprendre la compétition sans une longue période de préparation physique. Le risque de blessure est trop important. En revanche, reprendre la saison en cours en septembre n’a aucun sens. Les effectifs seront complètement chamboulés, avec des joueurs en fin de contrat. Cela veut dire terminer une saison avec des joueurs différents de ceux qui l’ont entamé. Il fallait stopper, en faisant des montées et des descentes, même si cela ne va pas plaire à tout le monde.
L’AS Monaco pourrait remporter le premier titre de champion de France de son histoire si le championnat venait à être définitivement arrêté…
Le plus juste et le plus logique serait de faire une saison blanche. Mais je ne dirais pas non à un titre de champion de France, peu importe la manière ! Quoi qu’il arrive, cela ne va pas plaire à tout le monde. Il faut réussir à trouver le meilleur compromis, la décision la moins injuste.
Quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Nous sommes déçus de ne pas avoir pu continuer cette saison. Nous étions dans la course pour atteindre tous nos objectifs. Et notamment en EuroCoupe, qui était le principal objectif cette année. Les quarts de finale n’auraient pas été évident, la route était encore longue, mais cette saison, nous avions nos chances. C’est notre plus grand regret. Ne pas avoir pu vivre ce genre de rencontres.
Quels sont vos ambitions à court et moyen terme ?
Individuellement, c’est encore le flou, comme beaucoup d’autres joueurs de l’effectif. J’ai la chance d’avoir une année de contrat optionnelle supplémentaire. Mais aujourd’hui, je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve. Mais je suis serein par rapport à ça. Je me sens bien ici pour plein de raisons. J’évolue dans l’une des deux meilleures équipes du championnat de France, le cadre de vie est idyllique, ma femme est originaire de la région, le jeu prôné par l’équipe est au rendez-vous. Je ne peux vraiment pas demander mieux. Mon rêve serait de pouvoir disputer un jour l’EuroLigue avec la Roca Team. Cela récompenserait l’énorme travail effectué par le club depuis plusieurs années.