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Récit

Un homme se fait passer à tabac devant le Sass Café de Monaco

Sass Café Monaco
Les faits se sont produits devant l'établissement monégasque le 28 décembre 2022 - © Sass Café Monaco

L’agresseur de 26 ans, jugé mardi 23 mai 2023, est passé à l’action un soir de décembre dernier.

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Alcoolisé, le protagoniste n’avait visiblement pas mesuré la gravité de son comportement le soir des faits, quand un homme est venu l’aborder en sortant du restaurant-club situé sur l’avenue Princesse Grace. Un peu « lourd », concède l’avocate de ce dernier, il approche l’agent immobilier qui est accompagné de son ami. Le ton monte.

Des lésions au visage et une oreille ouverte

Si les faits sont un peu flous et que chacun a, comme a indiqué le président du tribunal correctionnel, « donné une version différente », le résident monégasque aurait asséné le premier coup. « Il l’a frappé avec ses poings et ses pieds », précise le juge en feuilletant le dossier, et indiquant que la victime s’est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours. « Des lésions au niveau du visage ont été attestées par un médecin, et l’homme a dû se faire recoudre l’oreille », poursuit-il.

Le prévenu, présent à l’audience, soutien que les torts sont partagés, et que l’homme s’en est pris verbalement à son ami de 19 ans sans raison. « J’ai agi pour le défendre, mais je ne suis pas quelqu’un de bagarreur habituellement », réaffirme-t-il à la barre. Dans un second temps de la rixe, il a fait tomber le téléphone de la victime dans les égouts qui, une fois au sol pour le récupérer, va recevoir d’autres coups. Une scène filmée par un riverain et dont le tribunal a pris connaissance.

« Vous revenez alors qu’il est au sol et vous le trainez sur plusieurs mètres tandis qu’il appel au secours », ajoute le président. « Je n’ai pas d’explication, glisse le prévenu, honteux. J’ai un trou de mémoire et je ne me souviens pas être revenu », explique le jeune au casier judiciaire vierge jusqu’alors.

« Un acharnement physique »

Absent pour raison professionnelle, la victime était représentée par son avocate qui demande que la peine soit « sévère » au vu de « l’acharnement physique » subit par son client. « C’est effrayant d’être passé à tabac pour si peu. De plus, je n’ai pas entendu d’excuses de la part de l’agresseur qui ne semble éprouver aucun remord. » Pour le préjudice moral ainsi que la perte du téléphone, la partie civile réclame 1 000 euros.

S’il regrette qu’il n’y ait pas eu de confrontation en raison de l’absence de la victime, le procureur note tout de même que le prévenu n’était en aucun cas en position de légitime défense. « S’il estime être agressé, qu’il appelle la police ! À Monaco, nous avons la chance que les agents interviennent rapidement », avant de requérir un mois de prison avec sursis. « Le problème ici, c’est l’alcool », tempère la défense. « Monsieur n’a pas d’antécédents judiciaires, il est inséré socialement et son entourage le décrit comme quelqu’un de calme. Soyez clément », implore l’avocate.

Des arguments visiblement insuffisants pour attendrir le tribunal qui ira au-delà des réquisitions et condamnera l’homme à quatre mois de prison avec sursis.