Publicité »
Récit

10e Vendée Globe : Entre résilience et conquête des océans, retour sur la traversée remarquable de Boris Herrmann

Au terme de 80 jours d'efforts, Boris Herrmann franchit la ligne d’arrivée du 10ᵉ Vendée Globe, marqué par des défis techniques et des conditions extrêmes © YCM

Le 29 janvier, à 23h18, Boris Herrmann a franchi la ligne d’arrivée du 10ᵉ Vendée Globe, après une traversée épique de 80 jours, 10 heures, 16 minutes et 41 secondes. Un exploit personnel au terme de 80 jours de mer, face à des conditions extrêmes et un peloton plus relevé que jamais.

À bord de son voilier Malizia-Seaexplorer, le skipper du Yacht Club de Monaco se classe à la 12ᵉ place, un résultat impressionnant au vu des obstacles techniques et des conditions météorologiques redoutables qu’il a dû surmonter. Retour sur un parcours hors du commun où la résilience a été la clé de sa réussite.

Publicité
© YCM

Une course marquée par les imprévus

Si les premiers jours de course se sont déroulés sans accroc, les derniers milles ont été bien plus complexes pour Boris Herrmann. Entre une rupture de hook, une collision avec un OANI (Objet ou Animal Non Identifié) et des conditions météorologiques extrêmes à l’approche des côtes vendéennes, l’issue de la course a longtemps été incertaine. Mais malgré ces obstacles, Herrmann a continué à se battre : « Terminer un Vendée Globe est toujours quelque chose d’unique », a-t-il confié à son arrivée.

Pierre Casiraghi, Vice-Président du Yacht Club de Monaco, a salué sa résilience : « Boris a fait preuve d’une résilience exceptionnelle tout au long de ce parcours, notamment dans la dernière ligne droite. Il a surmonté avec courage et détermination les défis techniques et logistiques, particulièrement à partir de l’équateur. Terminer un Vendée Globe est déjà un exploit en soi, mais dans de telles conditions, c’est d’autant plus remarquable. »

© YCM

Une édition de haut niveau avec une concurrence accrue

Ce 10ᵉ Vendée Globe a été l’une des éditions les plus relevées de l’histoire de la course, avec un peloton de concurrents particulièrement affûtés. Contrairement à l’édition précédente, où la hiérarchie semblait moins nette, Boris Herrmann a évolué dans un groupe où la compétition n’a cessé de se renforcer. Le skipper de Malizia-Seaexplorer a ainsi dû redoubler d’efforts pour se maintenir dans le peloton de tête.

« Le niveau de l’ensemble de la flotte a également progressé. Tout est monté d’un cran en l’espace de quatre ans », analysait Boris après sa course. Un constat que partageait Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Yacht Club de Monaco, qui soulignait l’implication des membres du club dans le suivi de la course : « Boris nous a fait vibrer du début à la fin de ce Vendée Globe. Nous l’avons suivi avec attention, en organisant chaque mercredi des rendez-vous qui permettaient à nos membres et aux jeunes de la Section Sportive de suivre en temps réel l’évolution de la course, d’analyser sa stratégie et même d’échanger avec lui, lorsque les conditions le permettaient. C’était une belle occasion de vivre cette aventure de près. »

Un défi personnel surmonté

L’une des grandes réussites de Herrmann a été sa gestion des défis personnels, notamment la peur du vide et la solitude en mer. Ces obstacles, marquants lors de sa première participation, ont été mieux maîtrisés cette fois-ci grâce à son bateau Malizia-Seaexplorer et aux améliorations techniques apportées : « Ce qui est beau dans le Vendée Globe, c’est de trouver de nouvelles ressources intérieures. En se confrontant à des défis complexes, on découvre des choses surprenantes », a-t-il confié.

© YCM

Malizia-Seaexplorer : un atout pour la performance

Le bateau du skipper allemand, conçu pour la vitesse et la stabilité, a été un atout précieux, même si les conditions météo n’ont pas toujours favorisé ses performances. Néanmoins, Malizia-Seaexplorer a permis à Boris Herrmann de rivaliser avec des skippers comme Paul Meilhat et Justine Mettraux, restant compétitif tout au long de la course.

Un engagement pour l’environnement

En plus de son défi sportif, Boris Herrmann a également contribué à la science en collectant des données environnementales. Son bateau était équipé de l’OceanPack, un dispositif pour mesurer la salinité, la température et d’autres paramètres océaniques. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du fonds de dotation du Vendée Globe, présidé cette année par le Prince Albert II.

La Herrmann Mania : un retour triomphal

Après 29 201 milles parcourus à une moyenne de 15,13 nœuds et des conditions aussi extrêmes que des vagues de 8 à 10 mètres, Boris Herrmann est enfin revenu sur la terre ferme, retrouvé par sa famille et son équipe. Un exploit qui fait désormais vibrer l’Allemagne, avec la Herrmann Mania qui touche le pays tout entier. Un nouveau chapitre commence pour ce héros de la mer.

© YCM