Reportage

Trophée des Champions : Immersion avec l’AS Monaco au Qatar, jusqu’à sa cruelle défaite contre le PSG dans les dernières minutes

Malgré un match exceptionnel du gardien Philipp Köhn et une défense solide contre le géant parisien, l'AS Monaco s'incline 1-0, devant 39 682 spectateurs, face au PSG lors du Trophée des Champions 2024 © AS Monaco

À l’occasion du Trophée des Champions, nous avons suivi l’AS Monaco jusqu’à Doha, où les joueurs ont vécu un séjour intense dans la capitale qatarienne. Au programme : entraînements et immersion culturelle avant un affrontement haletant face au Paris Saint-Germain le dernier jour. Bien que les Rouge et Blanc repartent déçus après une défaite frustrante dans le temps additionnel (1-0), du positif est tout de même à retenir de ce déplacement.

Jeudi 2 janvier – C’est un peu avant 22h, heure locale, que les joueurs de l’AS Monaco ont posé le pied sur le sol qatari, après un vol de 5h30 à bord d’un avion rare, le A340-313 de la compagnie charter USC, qui s’est rendu pour la toute première fois à Nice. Le décalage horaire de seulement deux heures a marqué le début d’une nouvelle aventure pour les hommes d’Adi Hütter, prêts à se préparer pour un défi de taille.

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Accueillis chaleureusement à l’aéroport de Doha par les autorités locales avec des colliers de fleurs, les Rouge et Blanc ont ensuite rejoint leur hôtel, un établissement situé en bord de mer, offrant une vue imprenable sur la Skyline qatarienne.

Premier entraînement dans des conditions idéales

Vendredi 3 janvier – Le lendemain matin, les Monégasques ont pris la direction du Al Erssal Training Center, un centre d’entraînement d’excellence où les joueurs ont pu s’acclimater à une température idéale de 20 degrés, lors d’un entraînement à huit clos.

Après un échauffement classique à la salle de sport, ils ont enchaîné par des exercices de possession et de conservation du ballon, avant de conclure avec quelques frappes en direction du but. Un moment essentiel pour travailler la stratégie à l’abris des regards, avant de se rendre au Stadium 974, où se tiendra la grande confrontation contre le PSG.

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Parenthèse découvertes locales dans le désert

En fin d’après-midi, l’AS Monaco et le PSG ont eu droit à une expérience hors du commun, loin des terrains. En collaboration avec le programme Visit Qatar, trois joueurs monégasques – Radoslaw Majecki, Kassoum Ouattara et Wilfried Singo – et trois adversaires parisiens ont eu l’opportunité de découvrir le désert de Sealine Beach. Après 1h de trajet depuis Doha entre les usines de pétrole, les chameaux et les rallyes sur les dunes, les joueurs sont arrivés à bon port.

Un véritable moment d’authenticité où ils ont pu s’adonner à des activités locales comme la course de buggys, la dégustation de produits traditionnels, la calligraphie arabe, et même la rencontre avec des oryx, l’animal emblématique du Qatar. Le tout, suivi d’une séance de footvolley, où les Monégasques ont triomphé 4-0, avant de monter sur scène et de prendre la pose tous ensemble avec le fameux Trophée.

Cette immersion au cœur de la culture qatarienne a offert aux joueurs une parenthèse bienvenue avant de retrouver le sérieux d’une préparation intense.

Derniers réglages au Stadium 974

Samedi 4 janvier – À la veille de la finale, les Monégasques se sont rendus sur le terrain du Stadium 974, un lieu déjà bien connu pour certains joueurs, comme Denis Zakaria, qui a évoqué des souvenirs de compétition internationale.

« C’est spécial de venir ici au Qatar pour disputer cette rencontre, même si ce n’est pas la première fois pour moi, car j’ai joué deux fois dans ce stade avec la Suisse à la Coupe du Monde 2022. C’est une enceinte magnifique, je me souviens que l’ambiance était elle aussi à la hauteur, donc je pense que l’atmosphère sera bonne demain », a expliqué le capitaine en conférence de presse.

© AS Monaco

Sous un soleil toujours estival, l’entraînement, cette fois ouvert aux médias, a été l’occasion pour les joueurs de prendre leurs marques sur la pelouse avant le grand jour. Le groupe a effectué une séance toujours aussi intense, entre ateliers d’échauffement pour l’explosivité et la conservation, ainsi que des oppositions sur terrain réduit, sous le regard attentif des journalistes et des photographes présents en grand nombre.

Un stade démontable et une compétition financièrement intéressante

Le Trophée des Champions, prévu initialement en Chine l’été dernier, a finalement trouvé son terrain d’accueil à Doha, au Stadium 974, qui a accueilli la Coupe du Monde 2022. Pour l’anecdote, ce dernier tire son nom du nombre de conteneurs utilisés pour sa construction, 974, qui correspond également à l’indicatif téléphonique du Qatar.

L’émir du Qatar et propriétaire du club parisien Tamim ben Hamad Al Thani était présent en tribunes aux côtés du Président-Directeur général du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi et de celui de la Ligue de football professionnel Vincent Labrune © Anaïs Riu / Monaco Tribune

Outre le cadre spectaculaire du stade, le Trophée des Champions est aussi un enjeu financier important. Chaque finaliste, que ce soit l’AS Monaco ou le PSG, a reçu une prime de participation d’environ 500 000 euros, en plus des frais de déplacement pris en charge par les organisateurs.

Le vainqueur peut espérer repartir avec un bonus supplémentaire de 2 millions d’euros, tandis que l’équipe perdante reçoit la moitié de ce montant. Ces sommes, substantielles dans le milieu du football, ont été financées par la Ligue de football professionnel (LFP) grâce aux fonds versés par le Qatar pour l’organisation de cet événement, visant à promouvoir à la fois le sport et l’image du pays à l’international.

Le match : Une défaite cruelle dans les toutes dernières minutes

Dimanche 5 janvier, 17h30, jour de match. Et pas des moindres. Le PSG, revanchard après sa victoire en Ligue 1 contre l’AS Monaco en décembre, a rapidement pris l’ascendant en termes de possession et dominait les débats en début de rencontre.

Pourtant, ce sont les Monégasques qui ont montré les crocs durant tout le match, avec un Philipp Köhn héroïque dans ses cages, repoussant une multitude d’occasions parisiennes. Les Rouge et Blanc ont livré une prestation solide, avec une défense grandement mise à l’épreuve.

© AS Monaco

Bien que l’AS Monaco ait montré un tout nouveau visage au retour des vestiaires avec beaucoup plus d’agressivité, la lutte est devenue de plus en plus difficile et le PSG a finalement trouvé la faille dans le temps additionnel (90+2), quand Fabian Ruiz, lancé sur l’aile gauche pour entraîner le gardien monégasque, a adressé un centre parfait pour Ousmane Dembélé, qui n’a eu qu’à pousser le ballon dans les cages, logiquement vides (1-0). Un but assassin qui a privé l’AS Monaco de sa chance de décrocher un premier titre cette saison.

« Philipp Köhn a réalisé 9 arrêts lors de cette rencontre contre le PSG, son plus haut total toutes compétitions confondues en 34 rencontres avec Monaco. Il a « évité » 2.71 buts à son équipe aujourd’hui selon le modèle des Expected Goals (3.71 xG cadrés subis pour 1 but encaissé), le plus haut total pour un gardien du club cette saison », écrit l’AS Monaco dans son analyse.

« En tant que gardien, réaliser ce type de performance est forcément une bonne chose. Le début n’a pas été simple mais j’ai ensuite réalisé de nombreux arrêts pour aider l’équipe et leur rendre la confiance qu’ils ont en moi. Aujourd’hui, j’ai donné tout ce que je pouvais mais parfois, ce n’est pas suffisant. J’aurais préféré ne faire qu’une parade et gagner. C’est le football, j’essaie de retenir le positif pour m’améliorer », a expliqué le portier à l’issue du match.

© AS Monaco

Si Dembélé a été élu homme du match, Köhn n’en a pas moins été impérial dans ses cages. Le gardien suisse, actuellement en concurrence avec Radoslaw Majecki, a sans doute marqué des points dans cette finale, et sa performance aurait pu être déterminante si le match était allé aux tirs au but (ce que nous attendions tous).

« C’est vrai que la séance de tirs au but était proche, nous sommes malchanceux. Surtout que nous avons nous aussi eu des situations, mais à la fin ce n’est pas une victoire imméritée pour le Paris Saint-Germain, qui a dominé le match. Nous devons être plus concentrés dans le temps additionnel, c’est difficile à accepter, mais c’est le jeu et nous devons retirer le positif de ce match pour se reconcentrer sur le championnat », a conclu Köhn.

© AS Monaco

Les réactions d’Adi Hütter

Bien qu’il reconnaît que le PSG mérite sa victoire, l’entraîneur monégasque reste très déçu du résultat. « Quand vous perdez un match dans les dernières minutes, le sentiment qui domine est toujours la déception. C’est ce que je ressens, malgré tout quand on regarde l’ensemble de la rencontre, le PSG mérite cette victoire. Même si je suis content de ce que nous avons fait ce soir, car nous nous sommes battus jusqu’à la fin pour accrocher la séance de tirs au but.

Nous avons eu quelques opportunités, mais nous en avons également beaucoup concédé au PSG, notamment sur les coups de pied arrêtés où nous n’étions pas bien organisés. Je veux féliciter le PSG pour son titre, même si nous sommes évidemment très déçus par la défaite », explique-t-il.

© AS Monaco

Ce qui a manqué, d’après son analyse, pour l’emporter : « Il faut d’abord avouer que le Paris Saint-Germain possède des joueurs de très grande qualité. Mon équipe était effectivement trop passive dans le premier acte, nous ne faisions pas assez à la perte du ballon. Notamment après les coups de pied arrêtés, nous n’étions pas assez agressifs. En seconde période c’était mieux, nous avons eu des occasions de marquer en touchant même le poteau par Vanderson. C’est donc une grosse déception de perdre ce match dans les ultimes secondes. »

Un mot sur la performance de Köhn : « Je veux évidemment le féliciter, car il a fait un match fantastique ce soir avec des arrêts incroyables qui nous ont maintenus dans la partie pendant longtemps. Nous sommes donc d’autant plus déçus pour lui de perdre cette rencontre. »

Une défaite qui laisse un goût amer, mais non sans leçon

Malgré la déception, l’AS Monaco peut tirer plusieurs enseignements positifs de cette expérience à Doha. L’équipe a montré qu’elle pouvait rivaliser avec le Paris Saint-Germain sur un grand rendez-vous, et a fait preuve d’une solidité défensive impressionnante. Finalement, il ne manquait que cette petite étincelle pour décrocher la victoire.

© AS Monaco

Le retour de Doha ce dimanche dans la nuit marque la fin du premier défi de l’année, mais l’objectif reste intact : ramener une coupe en Principauté cette saison. Le Trophée des Champions a échappé aux Monégasques, mais l’équipe d’Adi Hütter sait qu’elle a la capacité de rivaliser avec les meilleures équipes d’Europe. Place maintenant au championnat, avec un déplacement crucial à Nantes dès vendredi, 19h.