L’amour sous toutes ses formes à la Médiathèque de Monaco

Ce mois-ci à la médiathèque de Monaco, découvrez une sélection particulière pour faire écho à la fête de l’amour, ce vendredi 14 février.
Pour cette sélection, tous les ouvrages choisis explorent un thème universel : l’amour, sous toutes ses formes. Passion absolue, relations contrariées, rencontres inattendues ou questionnements sur le couple, ces récits profonds, poétiques et envoûtants, interrogent nos désirs, nos illusions et notre rapport à l’autre.
La BD Malgré tout de Jordi Lafebre

Nathalie, responsable des BD, a choisi Malgré tout, une bande dessinée de Jordi Lafebre qui évoque l’amour avec « un grand A », intemporel et puissant. Avec une narration originale remontant le temps, l’auteur nous plonge dans l’histoire d’Ana et Zéno, un couple qui s’aime profondément mais dont la vie n’a pas cessé de les éloigner. Elle, maire d’une petite ville, lui, scientifique et bibliothécaire, a construit un amour fait d’occasions manquées, d’attentes et de retrouvailles furtives.
En 20 chapitres et 37 ans de vie commune à distance, l’auteur dresse une réflexion douce et mélancolique sur l’amour impossible. Son trait délicat et poétique renforce la beauté de « cette romance atypique ». Une lecture touchante, portée par un « dispositif narratif ingénieux », qui nous invite à redécouvrir la force des sentiments au-delà du temps.
Toutes les vies de Théo de Nathalie Azoulai

Dans cet ouvrage, sorti le 2 janvier 2025, Nathalie Azoulai dissèque avec finesse les failles d’un couple face aux tensions du monde contemporain. Théo et Léa, ensemble depuis vingt-cinq ans, voient leur relation vaciller sous le poids des conflits politiques et identitaires. L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 exacerbe leurs différences, jusqu’à rendre leur union insupportable.
« Il est évoqué ici toute la complexité de la religion à travers l’amour. L’écriture est juste et concise », indique la bibliothécaire Ghislaine. En quête de renouveau, le personnage principal tombe amoureux de Maya, une artiste libanaise qui l’initie à un Proche-Orient à vif, entre beauté et blessures.
Le chant de la rivière de Wendy Delorme

Dans ce roman envoûtant, sorti le 3 avril 2024, Wendy Delorme entrelace deux histoires d’amour à un siècle d’écart, portées par la voix d’une rivière souterraine, témoin des vies passées. « C’est une jeune femme qui va s’isoler dans une ferme pour pouvoir écrire, raconter son amour, à celle qui est restée en ville », explique Ghislaine.
Cette femme attendra une réponse qui pourrait bouleverser son avenir. En parallèle, la rivière murmure une autre histoire, celle d’un amour interdit entre deux jeunes filles, vécu dans le secret et la douleur. « À cette époque-là, une histoire entre deux femmes était impossible. »
Avec une plume poétique, l’autrice explore l’amour en marge des normes, la mémoire des lieux et la force des éléments. Un récit fluide et puissant, où les échos du passé résonnent avec le présent, pour une lecture intime et universelle. « C’est poignant et bouleversant », conclut Ghislaine.
Si peu de Marco Lodoli

« C’est un roman sur l’amour absolu, mais non réciproque. Sur l’idée fantasmée de l’amour. Elle rencontre un jeune professeur et elle tombera follement amoureuse de lui, mais il ne le saura jamais ». D’une écriture sobre et envoûtante, l’auteur italien interroge la frontière entre la dévotion et l’effacement de soi, entre l’amour et l’obsession. Ce roman d’une beauté mélancolique explore la force du fantasme, la solitude du désir et le pouvoir de l’illusion. Ces deux existences finiront peut-être par se rencontrer, le temps d’une nuit…
Un message de trop – PoesTrip – Joseph Kai et Charlotte Bousquet

« Le pari pris de cette collection Poestrip, c’est de partir d’un poème qui va inspirer un auteur, un illustrateur de bande dessinée. Ici, il s’agit du poème de Louise Labé : Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie », explique Diane.
Dans Un message de trop, Charlotte Bousquet et Joseph Kai donnent vie à l’histoire de Maëva, une adolescente timide et complexe, qui se laisse envoûter par Sanjay, un garçon discret et mystérieux. « On suit une jeune fille qui va croiser un garçon d’origine indienne et elle sera captivée par lui. Elle va commencer à le stalker, elle essayera de le croiser et d’en découvrir plus sur lui », raconte Diane. Mais cette fascination prend une autre tournure lorsqu’un carnet de poésie fait naître une amitié inattendue.
Porté par des illustrations aux couleurs douces et une narration délicate, ce roman graphique retranscrit avec justesse les tourments adolescents : le doute, l’appréhension, la peur du rejet et l’exaltation des premiers émois. Une réinterprétation sensible et poétique, où les émotions de Maëva résonnent en chacun de nous. « Dans ce roman graphique, on traverse toutes ses interrogations. Ça tient en haleine, puis, il y a un côté assez littéraire dans la manière dont est présentée cette histoire », rappelle Diane. À découvrir dès 14 ans.
En couple de Coline Pierré

Diane présente ensuite un de ses coups de cœur : En couple, un petit roman de moins de deux cents pages. «Le livre est raconté du point de vue de la jeune fille, en couple avec Milosh. Dès le début de l’histoire, elle annonce qu’elle veut se séparer de lui, mais pas parce qu’elle ne l’aime plus, et le lecteur ne comprend donc pas pourquoi, puisque tout se passe bien entre eux. Elle se rend compte qu’elle se perd dans la notion de couple. Elle a des rêves et a l’impression de ne plus exister en tant qu’individu. Au fil des pages, on comprend son choix. ».
Ce n’est pas Milosh qu’elle veut quitter, c’est le couple en lui-même. L’injonction sociale à être en couple, le poids des attentes extérieures, l’impression de perdre son individualité… La jeune fille réalise qu’elle n’a peut-être jamais vraiment choisi cette relation, mais qu’elle a suivi un chemin tracé par les autres.
Avec une écriture fluide et sincère, Coline Pierré déconstruit les schémas amoureux traditionnels et interroge la place de l’individu dans la relation amoureuse. « J’aurais aimé le lire adolescente ! » confie Diane. « Ça devrait être lu par tous, filles comme garçons. Si on n’est pas bien avec soi-même, c’est compliqué d’être avec quelqu’un. J’ai trouvé que c’était très bien amené. Je recommande même aux grandes personnes, car c’est quelque chose qui nous traverse tous. Les mots de Coline Pierre sont justes. »
Divines Rivalités de Rebecca Ross

Pour conclure cette sélection, Diane a choisi une romance fantastique, mêlant magie, journalisme, guerre et correspondance : « Ça pose des questions sur les motivations de chacun, on plonge vraiment dans un univers. »
Dans Divines Rivalités, les dieux sont de retour et avec eux, une guerre va plonger le monde dans le chaos. Iris Winnow, jeune journaliste, tente de survivre entre une mère alcoolique et un frère disparu au front. Son seul réconfort : les lettres qu’elle lui écrit et glisse sous sa garde-robe… avant de découvrir qu’elles disparaissent mystérieusement.
Un jour, des réponses anonymes lui parviennent. Elle y répond, ignorant que son correspondant secret n’est autre que Roman Kitt, son plus grand rival. Une relation épistolaire naît alors entre eux, s’intensifiant à mesure qu’Iris s’engage en tant que correspondante de guerre.