Patrick Mouratoglou transforme les stars et les sportifs en mécènes du tennis pour la Fondation ChampSeed

Samedi soir, la onzième édition du gala de charité de Patrick Mouratoglou a attiré célébrités du sport et du divertissement. Objectif : financer l’avenir des jeunes pépites du tennis mondial.
Pour la onzième édition de son gala annuel, le célèbre entraîneur de tennis Patrick Mouratoglou a troqué son t-shirt et sa raquette contre un costard et un micro. Samedi soir, tandis que la fête de la musique battait son plein dans les villes de la côte d’Azur, le bruit des balles de tennis de l’Académie Mouratoglou a été remplacé par celui des coupes de champagne des invités, des stars et des sportifs de haut niveau venus se réunir pour une cause commune : financer le programme de la Fondation ChampSeed, chargé de détecter et former les jeunes pousses du tennis compétitif. « C’est un sport coûteux qui nécessite un budget important pour pouvoir se former. J’ai vu beaucoup de joueurs très talentueux et motivés ne pas pouvoir réussir dans le tennis. Ce n’est pas normal qu’un joueur classé 150ᵉ mondial n’arrive pas à gagner sa vie et perde de l’argent toutes les semaines », raconte Patrick Mouratoglou sur l’origine de la création de la fondation en 2014.
Glamour et générosité
Sous un soleil de plomb, le tapis doré, déployé dans les jardins de l’académie, a vu défiler des personnalités. La légende brésilienne du football Ronaldo a cotoyé le grec Stefanos Tsitsipas, la française Clarisse Agbegnenou et les français Richard Gasquet, Michael Jeremiasz, Camille Lacourt et Kevin Mayer. Du côté des artistes, Mark Lavoine et Adriana Karembeu Sklenaříková – main dans la main –, la chanteuse Shy’m, le comédien Michael Youn, les vidéastes Michou et Daetienne ont répondu présent à l’appel de l’entraîneur de l’ancienne numéro 1 mondiale, Serena Williams.
« C’est un honneur pour moi de venir depuis cinq ans pour soutenir la jeune génération. L’évènement est magnifique, j’aime les belles rencontres et j’aime aussi être bien habillé on ne va pas se mentir c’est l’occasion de sortir son plus beau costume », plaisante l’ancien défenseur de l’OM, Adil Rami, avec son humour habituel en admirant la piscine en forme de raquette qui fait la singularité du lieu.
La future génération
Car derrière les strass et les sourires, l’objectif reste sérieux. « Cela fait environ six ans que je fréquente l’académie. […] J’apprécie énormément le soutien que je reçois ici de la part de Patrick et de tout le personnel. J’adore le fait d’avoir un entraîneur personnel avec qui travailler et construire mon jeu, témoigne le jeune américain Carel Aubriel Ngounoue, âgé de 16 ans. Parfois, j’ai l’occasion de jouer avec des professionnels de haut niveau comme Daniel Medvedev quand il vient ici. » Patrick Mouratoglou salue justement l’état d’esprit des jeunes joueurs : « Le ‘drive’, ou la détermination comme l’appelle les Américains, fait partie du potentiel que je regarde avant tout. Pour la détection je regarde ensuite leur capacité être très compétitifs et enfin évidemment les qualités athlétiques ».

Une recette payante pour l’entraîneur de 55 ans. Depuis onze ans, plusieurs millions d’euros ont été collectés, la fondation revendiquant près de 5 millions d’euros levés au total. Stefanos Tsitsipas, aujourd’hui 26e mondial et triple vainqueur du Masters de Monte-Carlo, est passé par ce programme. Tout comme Coco Gauff, actuellement dans le top 3 mondial et championne de Roland Garros cette année, ou Holger Rune, qui a décroché le prestigieux Masters de Paris à seulement 19 ans.
Un cadre stimulant
Actuellement, une dizaine de jeunes bénéficient du programme. Parmi eux, Thijs Boogaard, considéré comme l’un des meilleurs espoirs de sa génération, la Brésilienne Victoria Barros ou encore Elizaveta Anikina, numéro 1 mondiale des moins de 12 ans. Tous évoluent dans le cadre exceptionnel de l’académie de Biot.
Trente-quatre courts de tennis, un hôtel quatre étoiles, un spa, des résidences pour les étudiants… Sur 32 hectares, l’académie installée depuis 2016 dans la technopole de Sophia Antipolis impressionne par son gigantisme. Chaque année, plus de 5 000 stagiaires et 250 étudiants permanents s’y entraînent.

Un modèle inspirant
Installés en terrasse face au milieu des courts, les invités du gala ont dîné dans une atmosphère décontractée. Après avoir accueilli Mike Tyson, Steve Nash ou Boris Kodjoe l’an dernier, cette édition 2025 confirme l’attractivité de l’événement. Au-delà de la soirée, l’événement s’étale sur tout le week-end avec un tournoi Pro-Am où célébrités et amateurs se mélangent sur les courts. Une formule qui renforce l’authenticité sportive du concept. « J’ai eu l’occasion de jouer ce matin en binôme avec l’un des coachs de l’académie. Je ne sais pas trop servir. On s’est fait rétamer par les jeunes professionnels, mais nous avons sauvé l’honneur en gagnant la consolante », s’amuse le champion olympique de natation Camille Lacourt.
« Leur technique est impressionnante pour leur âge, observe le décathlonien Kévin Mayer qui a assisté aux matchs. Je trouve qu’il manque pas mal d’initiatives de ce genre dans l’athlétisme pour pousser la jeune génération à se dépasser. C’est très inspirant, ça donne envie de faire la même chose. Mon projet le plus abouti serait d’ouvrir une académie d’athlétisme, même à destination des professionnels pour les aider à devenir meilleurs en course, sauter plus haut, etc. Bref tout ce qui les aiderait dans leur sport. »
Lorsque nous l’avons interrogé sur l’inspiration du modèle ChampSeed de l’Académie Mouratoglou, Michaël Jérémiasz – champion paralympique en double de lors des Jeux de Pékin en 2008 et investi dans l’associatif à destination des personnes en situation de handicap avec Comme les autres fondée en 2011 – laisse planer le suspense avec un clin d’œil : « Vous ne croyez pas si bien dire. Restez attentifs dans les prochains mois ! » En attendant, avec une mobilisation collective de 300 000 euros de dons levés cette année, le rendez-vous est déjà pris pour 2026, avec l’espoir de voir de nouveaux champions sortir de ce laboratoire azuréen du tennis mondial.






