Association Child CARE Monaco : L’éducation pour tous, une mission née d’un voyage

Depuis 2012, l’association Child CARE (Charity Association for the Right to Education) Monaco œuvre sans relâche pour promouvoir l’éducation des enfants défavorisés dans le monde.
Fondée par Martine Ackermann, cette association monégasque, agrée par le Gouvernement de Monaco, s’est donnée pour mission de construire des écoles et de parrainer des enfants en Inde, offrant une chance d’éducation à ceux qui en sont privés.
Tout a commencé par un tour du monde en famille qui a bouleversé la vie de sa fondatrice :« On a fait un tour du monde en famille avec mes enfants et mon mari et on voulait que ce tour du monde ait aussi un caractère humanitaire pour nous. À ce moment-là, je n’avais pas encore l’idée de l’association », raconte Martine Ackermann. « Pendant le tour du monde, nous faisions diverses missions. On est allés dans des orphelinats, on a aidé des écoles. »
Cette expérience a révélé à Martine les inégalités criantes d’accès à l’éducation dans le monde. « En Inde, nous avons rencontré un homme qui faisait ce qu’il pouvait pour donner des cours aux enfants des rues. Nous l’avons aidé du mieux possible pendant notre séjour. J’ai dit qu’à la fin de mon voyage, je retournerais en Inde. C’est ce que j’ai fait. Trois mois après, je suis retournée avec mes valises et j’ai commencé sérieusement à m’informer sur les besoins, sur ce qu’ils faisaient. »

L’association a rapidement pris forme à son retour à Monaco. « Je suis rentrée à Monaco, j’ai créé l’association et j’en ai immédiatement parlé à mes amis. Nous avons commencé ainsi à parrainer des enfants des rues de Jaipur », explique la fondatrice. Ces enfants, issus de la caste des intouchables, sont « ceux que l’on peut trouver dans la rue qui vendent des journaux, qui vendent des petits ballons, qui sont envoyés pour gagner de l’argent à cause de la précarité familiale, ou encore des enfants qui vivent dans les gares parce qu’ils n’ont pas de famille. »

Deux écoles et un bus bibliothèque au service de l’éducation
L’action de Child CARE Monaco s’articule aujourd’hui autour de plusieurs projets principaux en Inde. La première école, située dans le village de Trestha près d’Udaipur, accueille 90 filles. « Ensuite, je suis allée dans un village très reculé de la caste des Intouchables : Trestha. Dans les intouchables, il existe encore plusieurs castes. Je me suis dit : ce n’est pas possible, nous allons créer une école sur place », raconte Martine Ackermann. Construite en 2015, cette école a remplacé « un silo à grains ». La deuxième école, baptisée Cheysta, se trouve dans le sud de l’Inde, dans une région ravagée par un tsunami. « Quand je suis arrivée sur place, j’ai bien vu qu’il ne restait plus rien parce qu’ils avaient été dévastés. J’ai été très touchée par ces femmes qui, n’ayant rien, avaient organisé une petite collecte de fonds à leur niveau pour refaire un toit, pour ce qu’elles appelaient l’école. C’était juste une tôle pour mettre les enfants à l’abri », se souvient la présidente. Cette école mixte accueille aujourd’hui 130 enfants.
Un autre projet, le bus bibliothèque, illustre parfaitement l’esprit d’innovation de l’association : « Ce bus sillonne les bidonvilles, qui n’ont absolument pas accès à l’école », explique Martine Ackermann. « À l’intérieur, nous avons maintenant installé une télévision, achetée grâce à une de nos tombolas lors du rallye. Avec cette télévision, nous utilisons YouTube, par exemple. La dernière fois, nous avons fait un cours sur l’anatomie du corps. Nous chantions, nous montrions le nez, les épaules, le ventre, les pieds. À l’extérieur du bus, il y a des livres, nous leur lisons des histoires. » Ce projet, dont sa fille Carla est la marraine, s’adresse aux enfants des bidonvilles qui « n’ont accès à rien, surtout pas à l’achat d’un livre. Vous imaginez bien que c’est un grand luxe. Je ramène donc des livres, pas trop lourds que je puisse transporter, avec beaucoup d’images parce qu’avec les images, on peut raconter l’histoire à notre façon » .Le bus propose des repas équilibrés, des cours d’alphabétisation et des activités culturelles. « Ce sont vraiment des enfants laissés pour compte. Notre passage est donc très attendu. »
En parallèle, l’association soutient également un orphelinat à Jaipur, de plus en plus sollicité face à la montée du trafic d’enfants. Là encore, les kits d’hygiène et les repas sont essentiels.

Un parrainage accessible pour un impact durable
Child CARE Monaco fonctionne entièrement grâce aux dons et parrainages. Le système de parrainage, ajusté à 179 euros par an, « inclut l’école, les deux repas par jour, les tenues vestimentaires, les uniformes scolaires, les kits d’hygiène. Nous incluons dans ce prix le salaire des professeurs, les cahiers bien sûr, toutes les fournitures scolaires. »
L’association, qui compte 12 bénévoles actifs, privilégie la proximité et le suivi personnalisé. « Une fois par an, je vais en Inde. En octobre-novembre, des bénévoles m’accompagnent. Cela permet d’en parler autour de soi. Cette année, je pars avec une amie médecin, une autre amie coiffeuse, une autre amie musicienne et notre aide trésorière. Chacun apporte sa contribution dans l’école et c’est formidable. Moi, généralement, j’enseigne l’anglais. Je passe dans toutes les classes, j’essaie de me rendre utile partout. Les écolières me veulent partout, je ne dois décevoir personne et accorder le même temps à chacune. »
Les résultats sont encourageants : « Nous avons maintenant trois jeunes filles qui continuent leurs études. Il y en a deux qui vont être infirmières et une autre professeur notamment. Ce sont les premières filles que j’ai aidées lorsque nous avons commencé l’association », se réjouit la fondatrice. Un autre succès notable : « Grâce à nos visites annuelles, nous avons reculé l’âge du mariage dans le village. » L’école a même reçu en février 2025 « un prix décerné par le Gouvernement du Rajasthan via le ministère de l’éducation. C’était formidable de voir le nom de l’école récompensé, c’est une belle reconnaissance. »

Pour financer ses actions, l’association organise chaque année en septembre un rallye de voitures anciennes à Monaco, passion personnelle de la fondatrice. « Je suis une grande passionnée de voitures anciennes. C’est pour cela que chaque année, en septembre à Monaco, j’organise ce rallye pour récolter des fonds. » Ce rallye féminin, qui en sera à sa 12ème édition le 7 septembre 2025 avec pour thème « French Riviera – Chic & Glamour« .

Cet événement unique rassemble une trentaine de voitures anciennes, dont, ces dernières années, nous avons eu l’honneur et le privilège d’en avoir deux provenant de la prestigieuse Collection des Voitures du Prince de Monaco. L’idée du Rallye est de proposer une alternative aux traditionnels galas : un moment original, élégant et festif pour remercier celles et ceux qui soutiennent nos actions. En retour de leur générosité, je leur offre une expérience unique et pleine de plaisir.
L’association développe également ses actions en Afrique du Sud, où Martine Ackermann s’est rendue : « J’ai inauguré cet établissement l’année dernière. L’Afrique du Sud est aussi très pauvre. J’ai visité une école, je l’ai aidée avec des fournitures scolaires et on va continuer. »
Pour Martine Ackermann, l’éducation reste « la seule chose qui peut sauver le monde. Il n’y a même pas de discussion là-dessus, notamment pour les filles, parce que malheureusement, dans beaucoup de pays, elles ne sont pas traitées à égalité avec les garçons ». Sa philosophie personnelle guide l’action de l’association : « Je trouve que le monde irait beaucoup mieux si nous étions plus solidaires. Il ne faut pas se laisser vivre dans cet individualisme. Nous pouvons tous faire quelque chose à notre niveau. J’ai toujours dit cela à mes enfants : quand on veut, on peut. Ma vision du monde repose sur des valeurs de solidarité et d’engagement. »
Informations pratiques
Contact :
- Site web : www.childcaremonaco.com
- Email : childcare@monaco.mc
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