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Portrait

De New York à Monaco : Olga Taran, l’âme créative derrière Hello Monaco

Olga Taran Hello Monaco magazine
Olga Taran, fondatrice de Hello Monaco © Hello Monaco

Douze ans après son arrivée de New York, Olga Taran a transformé sa curiosité d’expatriée en une plateforme média incontournable qui révèle les multiples facettes de la Principauté à plus de 220 000 abonnés dans le monde. 

Quand Olga Taran pose le pied à Monaco pour la première fois en tant que résidente, venue tout droit de New York, elle découvre un territoire qui la surprend par son intimité. « Au début, j’étais un peu perplexe face à cette petite Principauté, car c’est un si petit pays, je dirais même un village, » se souvient-elle avec le sourire. « Mais cette taille particulière fait aussi tout son charme. »

Originaire de Vladivostok, à l’est de la Russie, puis établie aux États-Unis, cette journaliste expérimentée s’est peu à peu habituée au rythme de la vie monégasque. « Lorsque j’ai quitté les États-Unis pour Monaco, j’ai eu l’impression que chaque prestataire de services avait appuyé sur le bouton « snooze ». Ici, tout paraissait traîner, et je ne comprenais pas pourquoi rien ne semblait vraiment urgent. Avec le temps, j’ai compris : il ne s’agit pas d’un retard, mais d’un rythme. Il y a bien une temporalité, mais elle fonctionne à l’heure de la Riviera. Il faut simplement s’y prendre à l’avance, rester patient, et accepter qu’ici, même l’urgence prend le temps d’une pause-café. »

Je n’en revenais pas que personne ne l’ait pris !

Ce changement lui permet de découvrir les spécificités d’un territoire unique, entre tradition européenne et dynamisme international. Après quelques années consacrées à l’installation de sa famille, Olga ressent le besoin de renouer avec ses racines professionnelles. « Je n’ai jamais été femme au foyer. J’ai commencé à travailler à 13 ans, » explique-t-elle. « Quand j’ai compris que nous étions bien installés ici, j’ai eu envie de partager mon expérience. »

Forte de son expérience en journalisme et marketing, elle commence par rédiger des articles pratiques pour aider d’autres expatriés. « Mes premiers articles parlaient d’informations pratiques : où aller, où trouver le meilleur café, des choses très simples, » raconte-t-elle. « En six mois, j’ai réalisé que cela plaisait vraiment aux gens. »

Le passage du blog personnel au média structuré se fait naturellement. Initialement rédigé en russe, Olga décide d’élargir son audience. « Je me suis dit : pourquoi ne pas le faire aussi en anglais ? » Le nom Hello Monaco s’impose comme une évidence. « Le nom du domaine était disponible pour quelques euros seulement. Je n’en revenais pas que personne ne l’ait pris ! » 

Ce choix s’avère bénéfique. « « Hello » est universel, compris dans toutes les langues. C’est la première chose qu’on dit quand on rencontre quelqu’un, cela crée une atmosphère positive. »

Olga Taran © Hello Monaco

Monaco en mutation et rencontres d’exception

Témoin privilégiée de l’évolution de la Principauté, Olga observe ces changements avec intérêt. « Monaco rajeunit, c’est certain. Nous voyons beaucoup de jeunes entrepreneurs qui ont déjà réussi dans la trentaine, » note-t-elle. « La plupart ont déjà beaucoup voyagé, vécu dans différents endroits. Ils comprennent le niveau de service qu’ils attendent. »

Cette nouvelle génération apporte un dynamisme particulier à Monaco. « Ils poussent la Principauté à être plus efficace, plus rapide », observe-t-elle. « C’est stimulant pour tout le monde. »

Parmi ses interviews les plus mémorables, Olga évoque avec enthousiasme sa rencontre avec Boy George. « C’est quelqu’un de très sympathique, excentrique bien sûr, mais en même temps très ouvert d’esprit, très pragmatique, accessible, avec beaucoup de positivité, » se souvient-elle. La rencontre s’est faite spontanément lors d’une exposition. « Je suis simplement allée le voir en lui disant que j’adorais ce qu’il faisait. Il a accepté tout de suite. »

Les entretiens avec le Prince Albert II, la Princesse Stéphanie et Louis Ducruet marquent également son parcours éditorial, même si elle reconnaît les défis logistiques. « Parfois, il faut six mois pour obtenir une interview à cause des emplois du temps et des voyages. »

Entre équilibre entrepreneurial et transmission 

Diriger un média à Monaco présente des spécificités uniques. « Les gens pensent que Monaco regorge d’argent. C’est vrai et faux à la fois », explique-t-elle avec réalisme. « Nous parlons d’un petit pays. Les entreprises sont petites, l’audience locale est limitée. Il faut donc chercher des marques établies à l’extérieur qui veulent toucher notre audience. »

Cette stratégie, qui demande à la fois de la patience et de la créativité, porte ses fruits. Hello Monaco rassemble aujourd’hui une équipe de plus de 20 personnes et rayonne bien au-delà des frontières monégasques.

L’implication de sa fille Katya dans l’entreprise apporte une nouvelle dynamique. « Elle m’aide énormément, notamment sur Instagram et le développement événementiel, » explique Olga. « Elle représente cette nouvelle génération qui comprend mieux les réseaux sociaux et leurs algorithmes en constante évolution. »

Olga Taran Katya Taran Hello Monaco
Olga Taran avec sa fille Katya © Hello Monaco

« Cette année encore, nous avons organisé un événement de grande envergure pendant le Grand Prix sur le yacht Sarastar de 60 mètres. Nous avons accueilli environ 200 invités à bord chaque jour, avec de la musique, des artistes et des DJ – une véritable ambiance monégasque à son meilleur, » explique Olga. « Nous avons organisé cet événement en partenariat avec Tom Claeren, et sa créativité a largement contribué à sa réussite. C’est la deuxième année que nous réalisons un tel projet (dans le passé, sur le yacht Seven Sins avec la Bugatti Chiron à bord). Aujourd’hui, le secteur de l’événementiel devient l’un des domaines clés pour HelloMonaco – nous y voyons un grand potentiel. »

Pour l’avenir, Olga envisage plusieurs axes de développement : optimisation du site web, exploration de TikTok, et renforcement de l’activité événementielle. « Nous apprenons de nos erreurs et nous adaptons constamment, » dit-elle avec philosophie.

Olga Taran avec les pilotes de l’équipe Kick Sauber F1 Nico Hülkenberg et Gabriel Bortoleto © Hello Monaco

Un engagement caritatif

Au-delà de ses activités médiatiques, Olga s’investit pleinement dans des actions philanthropiques. La fondation caritative Change One Life a été fondée par son mari il y a quinze ans, et elle est fière d’en être aujourd’hui l’ambassadrice, poursuivant la mission qu’il avait entamée. Leur objectif : aider les enfants issus d’orphelinats et d’institutions à trouver des familles aimantes et à bâtir des vies pleines de sens. 

Au fil des années, ils ont réalisé plusieurs dizaines de milliers de vidéos de présentation individuelles d’orphelins à travers la Russie et l’Ukraine — offrant à chaque enfant une voix, un visage, et surtout, une chance. Aujourd’hui, un enfant issu de leur base de données trouve une famille toutes les quatre heures.

Grâce à ce travail, plus de 28 751 enfants ont déjà trouvé un foyer — et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

« Dans un monde de plus en plus tendu et incertain, la question de l’orphelinat est devenue encore plus urgente. Chaque enfant mérite de l’amour, de la sécurité et un avenir — et nous restons fermement engagés à rendre cela possible, » confie Olga.

Membres de l’équipe Hello Monaco © Hello Monaco

Un art de vivre monégasque 

En dehors du travail et de son engagement caritatif, Olga a trouvé son équilibre à Monaco. Son refuge ? Le Fort Antoine. « C’est un endroit merveilleux pour être seule avec ses pensées, profiter de la vue et recharger ses batteries, » confie-t-elle. Elle y pratique le sport quotidiennement. « Le sport m’apporte de la sérénité. Cela me permet de me concentrer et me donne de l’énergie. » Elle privilégie la musculation : « Je fais beaucoup d’exercice avec des poids. Il faut être très concentrée, sinon on peut se casser les orteils ! » dit-elle en riant.

Côté gastronomie, elle apprécie la diversité croissante de l’offre monégasque, citant Song Qi pour la cuisine asiatique et Tre Scalini pour sa simplicité et sa flexibilité horaire. « La propriétaire est une belle femme, très charmante. J’y vais tout le temps, » confie-t-elle à propos du restaurant italien.

Une ambassadrice bienveillante

Quand on lui demande ce que les gens comprennent mal sur Monaco, Olga sourit : « Évidemment c’est réservé aux personnes aisées, mais tout le monde pense que seuls les milliardaires peuvent vivre ici. Ce n’est pas vrai. On peut avoir une vie normale. »

Douze ans après cette première arrivée, Olga Taran continue de dévoiler Monaco sous toutes ses facettes, avec la passion intacte d’une expatriée devenue ambassadrice bienveillante de sa terre d’adoption.