Brève

Il se faisait passer pour un haut fonctionnaire à Monaco et dérobe 220 000 euros avec la technique du « wash wash »

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Déjà connu des services de police, le suspect a été interpellé le 30 juin 2025 et placé en garde à vue © Pixabay

Une affaire d’escroquerie vient d’être dévoilée par Le Parisien, impliquant un homme de 48 ans d’origine camerounaise qui s’est fait passer pour un haut fonctionnaire résidant à Monaco. Cette fraude, utilisant la technique du « wash wash », a permis au suspect de dérober 220 000 euros à une professeure de yoga.

L’escroquerie s’est déroulée entre mars et juin 2025, principalement à Paris et en Belgique. La victime, une femme de 48 ans exerçant comme professeure de yoga, a rencontré l’accusé qui lui a présenté une identité entièrement fictive. Il affirmait être un haut fonctionnaire du gouvernement congolais, responsable de la réalisation de la monnaie et prétendait résider à Monaco.

En réalité, l’homme vit à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, est pacsé avec une esthéticienne et a trois enfants à charge. Les vérifications policières ont révélé qu’il figurait au fichier des personnes recherchées et avait déjà commis de nombreuses escroqueries selon la même méthode.

La technique du « wash wash »

L’escroc a convaincu sa victime qu’il possédait la capacité de multiplier les billets grâce à une solution chimique spéciale. Pour démontrer ses prétendus pouvoirs, il a réalisé une mise en scène sophistiquée : plaçant un billet de 50 euros entre deux feuilles de papier vierges, il a plongé l’ensemble dans de l’eau bouillante avec sa « solution chimique » pour en ressortir trois billets de 50 euros.

Convaincue par cette démonstration, la professeure de yoga lui a remis 100 000 euros dans l’espoir de récupérer 300 000 euros. Lorsque l’opération a prétendument échoué, l’homme a invoqué un incident avec le produit chimique, nécessitant un processus de « nettoyage » coûteux. La victime a continué à lui verser des sommes importantes, portant le préjudice total à 220 000 euros.

Le 30 juin, la quadragénaire a déposé plainte auprès de la brigade de répression de la délinquance astucieuse. Grâce à une photographie, les enquêteurs ont rapidement identifié le suspect. Il a été interpellé le soir même dans le 16e arrondissement de Paris. Lors de la perquisition à son domicile de Suresnes, les forces de l’ordre ont saisi 1 000 euros en liquide, divers documents administratifs et une Austin Mini. Malgré ses antécédents judiciaires et le fait qu’il était sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du territoire, l’homme a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Il doit comparaître le 11 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie.

Un mode opératoire récurrent

La technique du « wash wash » est une escroquerie classique qui continue de faire des victimes. L’arnaqueur fabrique de faux billets en noircissant des morceaux de papier découpés au format de vrais billets. Il prétend ensuite que ces papiers noirs sont en réalité de vrais billets de banque qui ont été noircis pour passer les frontières sans être détectés. Pour convaincre sa victime, l’escroc sort un « produit miracle » qui peut soi-disant nettoyer ces billets et fait une démonstration en nettoyant un vrai billet devant elle. Une fois que la victime est convaincue, l’arnaqueur lui propose soit de payer avec ces faux billets pour un achat important, soit de lui vendre son produit décolorant contre des milliers d’euros. En réalité, seul le billet de démonstration est authentique, tout le reste n’est que du papier noirci sans valeur. Les autorités rappellent que ce type de fraude exploite souvent la vulnérabilité émotionnelle des victimes, comme ce fut le cas ici avec une relation sentimentale établie entre l’escroc et sa victime.