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Récit

Rixe à la Rascasse : alcoolisé, il crache sur un agent de police et insulte les forces de l’ordre

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© Monaco Tribune

Un homme, né le 3 février 2000 en France et sans profession, a comparu ce 25 novembre 2025 pour des faits d’outrage et de rébellion envers des agents de la Sûreté publique, en pleine période du Grand Prix.

Dans la nuit du 24 au 25 mai 2025, deux agents de police interviennent à la Rascasse où une rixe vient d’éclater. Le prévenu, décrit comme « très agressif et alcoolisé », est interpellé puis conduit au centre hospitalier Princesse Grace. Pendant le trajet et à l’hôpital, il insulte de nombreuses fois les policiers et crache au visage de l’un d’eux. Il tente également de porter des coups qui sont évités.

Face au tribunal, il dit ne plus se rappeler la scène : « Malheureusement, je ne me souviens pas. Je m’en excuse, ce n’est pas dans ma nature. J’ai pris un traitement pour réduire mon stress. Ça faisait plus de 6 mois que j’avais arrêté l’alcool. J’ai eu la fatigue, le travail, le manque de confiance en soi à cette période. J’ai entamé dès le lendemain un suivi avec un psychiatre pour soigner le mal-être en moi. Je m’excuse pour ces propos inhabituels, ce ne sont pas les miens ». Le prévenu explique avoir bu trois verres de rosé et deux coupes de champagne avant de perdre tout souvenir. « Mon frère, qui était à ma table, m’a dit que j’avais consommé avec d’autres personnes après », ajoute-t-il, évoquant une ancienne dépendance à l’alcool.

« Une situation délicate »

L’officier qui a reçu le crachat est présent à l’audience. Il explique au tribunal : « Ce crachat m’a mis dans une situation assez délicate ». Il raconte avoir craint un risque d’infection : « Je ne sais pas s’il est porteur de maladie. Je me suis rendue chez un médecin, j’étais très stress, je n’arrivais plus à m’endormir. Une fois que j’ai pris une prise de sang, ça allait mieux ». Le prévenu se tourne vers lui et déclare : « Je tiens à m’excuser. »

Les casiers judiciaires monégasques et français de l’accusé sont vierges. Il est actuellement au chômage et soutenu par sa mère.

Pour la partie civile, maître Campana estime que « c’est dommage quand la soirée dérape, c’est l’amnésie et l’alcool qui porte le chapeau à chaque fois ». Il insiste : « Certes, il s’excuse, mais il ne porte pas sa responsabilité. Il ne se souvient de rien. (…) Il a eu deux chances : la Sûreté publique a pris soin de lui, et la personne qu’il a mise à terre n’a pas porté plainte. Mais il ne les a pas saisies. (…) Le crachat, c’est un peu gênant quand même, c’est le comble de l’irrespect, ça vaut mille insultes ». L’avocat réclame 1 000 euros de préjudice moral pour chacun des deux policiers et 1 500 euros pour l’agent directement visé par le crachat.

« Ce que j’ai fait, c’est inacceptable »

Le procureur souligne que les agents ont été confrontés à un individu « agité, fortement alcoolisé et montrant des signes de violence ». Il rappelle que les outrages sont nombreux et graves : « Le crachat est ici considéré comme un outrage alors qu’elle constitue aussi une infraction de violence. On aurait pu rajouter sur ce dossier une troisième ligne : outrage, rébellion et violence. On aurait pu ajouter une troisième ligne à ce dossier : outrage, rébellion et violence. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir retenu également l’infraction de violence. »
Il requiert quatre mois de prison avec sursis et une interdiction de paraître à Monaco pendant deux ans.

L’avocat de la défense, maître Gamerdinger décrit un jeune homme qui « accepte parfaitement » ses responsabilités malgré l’amnésie : « Il est honnête, il s’excuse. Il le dit aux policiers lors de son audition et à la barre. Il y a ces faits, mais il faut aussi s’attacher à sa personnalité. Vous voyez, il est calme et tranquille. Il n’a jamais fait parler de lui auparavant, mais il avait des difficultés dans le passé, avec une dépendance à l’alcool, qu’il essayait de soigner ». Il demande au tribunal « de faire preuve de la plus grande clémence » et de ne pas faire apparaître la condamnation sur son casier judiciaire.

Pour ses derniers mots avant la délibération, le prévenu déclare : « C’est du passé, même si ce que j’ai fait, c’est inacceptable. Je continue de voir des médecins. Je ne vais pas me laisser abattre et je ne vais plus reproduire ces comportements. Je m’excuse et souhaiterais, si monsieur accepte, faire mes excuses en personne. J’ai 25 ans, ma vie d’adulte commence. Je garde de l’espoir. »

Le tribunal le reconnaît coupable et le condamne à deux mois de prison avec sursis. La demande de non-inscription au casier judiciaire est rejetée. Pour la partie civile, il devra indemniser les deux agents : 500 euros pour le premier et 800 euros pour celui ayant reçu le crachat.