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Brève

Le circuit comme mode de vie : La Côte d’Azur et le monde en moto

Guillaume Pot
Guillaume Pot

Aujourd’hui, plus de deux millions de motos sont immatriculées en France. Pour nos protagonistes, ces motos sont plus qu’un simple véhicule. Notre premier invité, c’est en moto qu’il a construit sa carrière sportive, comme Champion de France. Le second a parcouru plus de 100 000 kilomètres à moto, de la Géorgie à la Norvège. Monaco Tribune leur a demandé de raconter leurs moments les plus mémorables.

« Quand je fais quelque chose, je veux gagner »

Guillaume Pot est un champion de France de moto

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« Lors d’un entraînement avant une course, mes freins ont lâché à plus de 200 kilomètres heure, alors j’ai sauté de la moto. J’ai été très blessé », raconte Guillaume Pot, lorsqu’on l’interroge sur la préparation d’une des courses du championnat de France 2017 dans la catégorie Promosport 600cc. Au cours de la conversation, il ne romance pas le risque ni ne fait preuve de bravoure juvenile. Guillaume évalue chaque défi avec sobriété, reconnaissant objectivement le taux élevé de blessures en moto. « Chaque année, un pilote meurt dans une course », le pilote hausse les épaules. Lui-même se casse quelque chose chaque année. Sa “pire année” compte dix-sept accidents et sa « meilleure » deux. En general, sur une année, il peut tomber deux, trois fois voire quinze ou même vingt fois

En même temps, le pilote sait que la conduite sur piste est plus sûre que celle sur les routes ordinaires. « Sur une piste, tout dépend de vous, sur une route normale il y a d’autres personnes, dont vous ne pouvez pas anticiper le comportement.” Guillaume n’utilise sa moto de ville que 4 à 5 fois par an, pour profiter du paysage.

Pour devenir un champion dans les disciplines de la moto, comme dans tout autre sport, il faut s’être entraîné depuis l’enfance. Guillaume est pour la première fois monté sur une moto à 5 ans, et à 10 ans il avait déjà remporté sa première compétition, une course régionale. Au fil des ans, il a découvert la recette du succès. Pour arriver en tête, bien sûr, il est important d’avoir une excellente technique et d’être en excellente forme physique, mais il ne faut pas sous-estimer l’importance de l’équipe. « Pas d’équipe – pas de victoire », dit Guillaume.

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Guillaume Pot

Qui fait partie de son équipe ? Guillaume a un entraîneur qui travaille avec lui sur les circuits et un ingénieur analyste de données qui étudie les relevés des capteurs de la moto après les courses. Ces capteurs enregistrent absolument tout ce que fait le pilote – quand il accélère, quand il freine. En analysant ces indicateurs, le pilote peut voir comment corriger sa conduite pour obtenir les meilleurs résultats. Le mécanicien, autre membre essentiel de l’équipe, ajuste la moto spécifiquement pour chaque course, car pour chaque piste, la moto a besoin de réglages particuliers.

Le pilotage est également discuté entre les coureurs d’une même équipe pour améliorer la performance globale. Il ne reste tout simplement plus de temps pour parler aux autres coureurs pendant la compétition – ils n’ont que le temps de se saluer entre eux. Mais Guillaume souligne que l’ambiance dans les tournois de moto est meilleure que dans les autres sports – « tous les pilotes partagent la même passion ».

« Le premier voyage était comme un vol dans l’espace »

Andrei Lopukhov a exploré différentes parties de la Riviera et de l’Europe sur sa moto

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Andrei Lopukhov s’est libéré de ses modestes débuts en Russie grâce à ses voyages en moto. Il prenait des cours de moto à Saint-Pétersbourg en hiver, les cours avaient lieu à l’intérieur dans un pièce en béton froide, sous laquelle se trouvait un grand magasin à prix réduit. Sa moto d’entraînement était d’une marque de Minsk, faite de pièces fabriquées en Chine.

Cependant, l’obtention de son permis moto a coïncidé avec son déménagement en France, où son environnement a changé. Andrei, comme Guillaume, s’est mis à faire du tourisme à la recherche de nouveaux paysages. Il a exploré différents endroits des Alpes Maritimes, qui restent son lieu de prédilection pour les petits séjours. Le premier véritable voyage a eu lieu sur l’autoroute franco-allemande. « Avec l’expérience, j’ai tellement apprécié le voyage que je ne pouvais pas m’arrêter, je voulais partir le plus longtemps possible. J’ai essayé d’aller en Allemagne ». Progressivement, il a parcouru toute l’Europe, y compris les pays nordiques (Norvège, Danemark et Suède), jusqu’en Géorgie et au Maroc. Le record d’Andrei est de douze heures au guidon : un millier de kilomètres.

Andrei compare la sensation d’un long trajet à la méditation. Compte tenu de l’importante concentration sur la route, toutes vos pensées disparaissent et à la place, il y a de la légèreté et de la liberté d’esprit. « C’est exactement la liberté dont parlent tous les motards », explique-t-il.

Il y a peu de liberté dans le choix de la vitesse – pour une conduite confortable et sûre, elle ne doit pas dépasser les capacités du motard. À moto, vous êtes plus vulnérable qu’en voiture : vous pouvez ressentir les moindres changements de température, être plus réactif aux autres usagers de la route et aux évolutions de la circulation. « La pire situation a eu lieu en Turquie. Quelque chose s’est renversé dans ce tunnel et c’était très glissant. La moto a perdu le contrôle à plus de cent kilomètres heure et s’est mise à vaciller. Non seulement j’aurais pu mourir à cause de la chute, mais il aurait pu ne rien rester de moi si j’avais été heurté par le camion qui me suivait. J’étais prêt à mourir dans ce tunnel, mais j’ai réussi à m’en sortir et je suis parti ».

L’expérience nous permet de voir le côté positif du voyage à moto, qui est très inspirant pour les débutants, mais aussi de prendre conscience de tous les inconvénients. En pesant le pour et le contre, Andrei a malgré tout poursuivi son voyage.

Anna Guseva

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